Pourquoi une enquête s’impose-t-elle dans l'imbroglio de l'affaire Sonapra-Sodeco ?
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Dans l'imbroglio de l'affaire Sonapra-Sodeco, il y a une phrase curieuse écrite et signée le 15 octobre dernier par un comité composé de Jacques Alidou Koussé, Séverine Lawson et Victor Tokpanou. « Il faut bien reconnaître que politiquement, ce choix ne présente que des inconvénients », affirment les signataires dans leur rapport de synthèse du comité de réflexion sur le processus de création de la Société de développement de Coton.
Le choix dont il s'agit dans cette affirmation concerne le fait que : « Les actionnaires ont décidé de créer leur société sur la seule base des actions en numéraires plutôt que par la combinaison des actions en numéraires et des apports en nature ».
Cette seule incise politique dans ce rapport économique, financier et administratif est un indice qu'il y a anguille sous roche dans ce dossier. Plutôt que de donner dans des accusations et des supputations sans preuve, la seule attitude raisonnable à ce point, c'est de réclamer une enquête. A moins que l'on veuille créer une seconde privatisation à la Sonacop. Au quel cas, tout le monde criera mais personne n'y verra jamais clair. On peut déjà se permettre d'indiquer des fils d'Ariane à suivre pour démêler un tant soit peu cet écheveau politico-financier.
Premièrement une enquête demanderait pourquoi le comité de réflexion sur le processus de création de la Sodeco affirme : «Il faut bien reconnaître que politiquement, ce choix ne présente que des inconvénients». Deuxièmement quels sont les acteurs politiques de premier plan qui ont des intérêts personnels dans la commercialisation du coton ? Et quel est leur rôle dans cet embrouillamini ? Troisièmement comment se fait-il que malgré toutes les précautions prises pour décider de la privatisation de la Sonapra, un gouvernement sérieux en arrive à se dédire et sur la cession partielle de l'outil industriel et sur la création de la Sodeco ? Il faut pourtant rappeler pour cette première privatisation d'ampleur menée par le gouvernement du changement, le Président de la République lui-même est le président de l' autorité de mise en œuvre.
Une enquête s'impose.
Par Abbé André S. Quenum
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