Par Paula AGBEMAVO
La consommation de boissons alcoolisées par les enfants et adolescents est de plus en plus banalisée dans notre société. Le temps de la sagesse où nos parents nous mettaient à distance de ce fléau semble révolu. De nos jours les promoteurs sans scrupule de ces produits ont pion sur rue. Les parents ne jouent plus leur rôle de premier barrage contre le fléau. Les pouvoirs publics attendent peut-être un mot d’ordre de l’OMS ou de l’UE pour réagir. Et pourtant l’alcool nuit aux enfants. Déjà l'adulte n'est pas épargné. Chez l’adolescent, le risque d'intoxication est plus élevé ; la consommation d'alcool perturbe le métabolisme et peut mener à la dépendance. Certains parents croient bien faire en exposant leurs rejetons à l’alcool. "Moi, mon enfant ne boit que de la bière" se vantent-ils. Foutaise ! Dans certains quartiers populeux de Cotonou, nombre d'adolescents oisifs se réveillent avec du "SODABI" comme petit déjeuner. On comprend alors qu'à 25 ans nombre d'entre eux soient au bout du rouleau. La consommation exagérée de soda constitue une cause d'obésité chez les enfants mais l'alternative ne saurait être la consommation de boissons alcoolisées mais plutôt de l'EAU. L’alcoolisme est un problème de santé publique, un désastre moral, social et humain. Pour que toute une génération ne soit victime du fléau, chacun doit réagir. Les parents, au niveau familial, les Pouvoirs publics à tous les niveaux. Puisse chacun prendre ses responsabilités et Dieu nous garder ! |
Il n'est pas rare de voir des adolescents attablés sur les terrasses des bars à s'envoyer des pintes et des pintes de bières pleins le gosier et ceci dans l'indifférence totale. Osez fustiger le fait et l'on vous regarde comme si vous sortez d'une autre planète. La consommation d'alcool par les enfants et adolescents est de plus en plus banalisée. Pourtant il n'y a pas si longtemps que ça, le bon sens, la sagesse, la raison tout simplement dictaient à nos parents pourtant analphabètes de nous tenir éloignés de toute boisson alcoolisée.
Aujourd'hui, les enfants et adolescents ont un accès très facile aux boissons alcoolisées, déjà qu'aucune sensibilisation n'est faite pour souligner le danger et les conséquences de l'alcool chez les adultes ! Les weekends, beaucoup trop de jeunes ont comme délassement d'errer de bar en bar, se fondant ainsi dans la grande masse des adultes, habitués des lieux. Est-il utile de rappeler que les parents sont les premiers responsables de l'éducation de leurs enfants, face à laquelle ils sont de plus en plus permissifs si elle ne leur échappe complètement ?
L'alcool est un "neurodépresseur", c'est-à-dire, qu'il ralentit le fonctionnement des parties du cerveau qui commandent nos facultés intellectuelles et notre comportement ainsi que notre respiration et notre rythme cardiaque. Pour une personne qui pèse 70 kg, il faut à son foie environ une heure pour métaboliser et éliminer huit à dix grammes d'alcool, soit approximativement les deux tiers de l'alcool contenu dans un verre (33cl) standard. Le risque d'intoxication d'un enfant ou adolescent est plus élevé étant donné que son poids est en général inférieur à celui d'un adulte, que sa croissance n'est pas terminée et qu'à quantité égale, son organisme prendra plus de temps à éliminer l'alcool. Sans compter que la consommation précoce d'alcool perturbe complètement le métabolisme et peut mener à l'abus et à l'addiction à l'âge adulte.
Lors de la dernière quinzaine de la bière organisée par la SOBEBRA, un garçon d'à peine 10 ans s'était attablé sous une des paillotes Flag en train d'ingurgiter 33cl de bière Flag sous des regards indifférents. Interpellée, une des serveuses de cette brasserie géante dit l'avoir servi avec la bénédiction de son père. Elle s'apprêtait d'ailleurs à lui en ouvrir une autre bouteille. De retour du boulot la nuit, un ami, responsable et cadre d'une importante structure, lui-même porté sur l'alcool a pris l'habitude de calmer les ardeurs de ses deux filles avec du SODABI qui a pour effet de les endormir. Vous l'entendez relater ce fait on ne peut plus incongru, avec tant d'aisance, de satisfaction et de fierté !
Le mimétisme, le psittacisme, le complexe d'extranéité inhibent sérieusement le jugement des lettrés, comme des illettrés qui mettent en danger la santé de leurs enfants. Ils sont nombreux à éructer d'un fier et glorieux : "moi, mon enfant ne boit que de la bière".
Dans certains quartiers populeux de Cotonou, nombre d'adolescents oisifs et en panne de repère se réveillent avec du "SODABI" comme petit déjeuner. Devrait-on être étonné qu'ils finissent six pieds sous terre avant l'âge de 25 ans foudroyés par une cirrhose de foie !
La consommation excessive se définit par la consommation de cinq verres ou plus (hommes) et de quatre verres ou plus (femmes), l'un à la suite de l'autre. Une consommation normale équivaut à une bouteille de bière de 33cl, à un verre de vin de 150 ml ou 40 ml de liqueur.
La consommation exagérée de boissons rafraîchissantes et de jus de fruits constitue certainement une cause importante d'obésité chez les enfants mais l'alternative ne saurait être la consommation de bière ou de boissons alcoolisées mais plutôt de l'EAU tout simplement.
Nous sommes en train de fabriquer une génération d'alcooliques et le comble c'est qu'on ne s'en rend même pas compte. Nos gouvernants encore moins. Il urge donc que les autorités à divers niveaux, à savoir le Ministre de la Santé, celui de la Jeunesse et des Sports et Loisirs, celui de la Famille tirent la sonnette d'alarme sur ce désastre programmé.
Une autre fête de la bière se déroule actuellement et il est fort à parier que les enfants et adolescents seront aussi clients de la brune et de la blonde.
Puisse tout un chacun prendre ses responsabilités et Dieu nous garder !
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Paula AGBEMAVO
Copyright, Blaise APLOGAN, 2007, © Bienvenu sur Babilown
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