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LA THEORIE DES TROIS DOCTEURS

Ou Comment Fabrique-t-on Un Président Béninois

Un Essai éclairant de Bob AKANMOUN qui explore les arcanes de l'imaginaire politique béninois et dévoile les secrets d'alcôve des think tanks et autres faiseurs de Rois impénitents...

La Théorie des Trois Docteurs Ou Comment fabrique-t-on un Président Béninois. Critique de la bonne volonté sociologique Depuis le 1er août 1960 jusqu’à nos jours, le Dahomey puis le Bénin a connu un nombre relativement élevé de Présidents. Avec des retours et des durées variables, 13 hommes ont présidé ou tenté de présider aux destinées du pays. Ce sont : Hubert MAGA, Sourou MIGAN APYTHY, Justin AHOMADEGBE, Christophe SOGLO, Tahirou CONGACOU, Iropa Maurice KOUANDETE, Alphonse ALLEY, Emile Derlin ZINSOU, Paul-Émile de SOUZA, Mathieu KEREKOU, Nicéphore SOGLO, Thomas Boni YAYI. De ce fourmillement d’hommes politiques au sommet de l’état, s’est dégagé peu à peu le type de Président politiquement agréable pour l’électeur béninois. Tributaire des valeurs élitistes enracinées dans l’imaginaire national, ce type traduit aussi la part fondamentale et active que prend dans la politique le facteur intellectuel. L’homme d’état politiquement rassurant pour le Béninois apparaît sous la figure du Docteur, qui n’est que l’un des déterminants de son type. C’est l’examen critique de ce type qui fait l’objet de la présente étude. Bob Akanmoun

Binason Avèkes

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Copyright, Blaise APLOGAN, 2007, © Bienvenu sur Babilown

Comments

[Rédigé par : Bob Akanmoun]

Vous avez réagi à la lecture de l’essai : « la théorie des Trois Docteurs », montrant tout votre intérêt pour le sujet. Je vous remercie. Les éléments d’information que vous apportez concernant l’Allemagne sont bons à savoir. Et je vous remercie de les apporter. Mais le sujet de l’essai est le Bénin, et il me semble que le Bénin n’est pas forcément plus proche de l’Allemagne que du Canada. Au contraire, si on suppose que le Canada et le Bénin sont plus ou moins francophones, l’examen d’une pratique culturelle dans la même sphère d’influence linguistique me paraît plus pertinent. Soit dit en passant, je trouve curieux, la figure de rhétorique par laquelle vous ramenez l’Allemagne au Pays de Hitler. Je ne vois pas, en l’occurrence le rapport, peut-être pourriez-vous préciser votre pensée à ce sujet.
Mais pour en revenir à cet essai, le but visé n’était pas de montrer qu’il existe un pays, aussi grand soit-il où la banalisation de la désignation de Docteur ne choque pas ; puisque aussi bien ce type de banalisation ne choque pas au Bénin même. Car en vérité dans tous les milieux sociaux existent des pratiques qui même en étant licites peuvent friser le dérisoire ; elles relèvent de l’usage que les acteurs sociaux font de certaines institutions. Cet usage-là est critiqué dans l’essai. Mais une chose est cette banalisation, une autre est l’usage politique qui en est fait ; car si de telles dérives sont parfaitement courantes dans la société, il n’est pas souhaitable qu’elles soient relayées au plus haut niveau par des acteurs sociaux de premier plan. Et le point le plus important ici c’est que ces affaires de revendications de titres ne sont pas aussi anodines qu’il y paraît. Elles sont très importantes, puisqu’elles touchent aux représentations sociales. Mais dans le cas du pays de Goethe, ou de Planck il serait intéressant de voir qu’un jour, un Chancelier, pince sans rire, se fasse désigner par Docteur Docteur…

[Rédigé par : Samuel Sicar]

Monsieur Bob AKANMOUN.
Je viens de lire avec intérêt votre essai. Et je me permets de vous envoyer ce petit commentaire. Pour équilibrer votre analyse, vous auriez peut être dû vous pencher un peu sur l’utilisation du mot « docteur » dans un pays comme l’Allemagne – ou bien l’avez-vous évité à dessein pour aller jusqu’au canada et aux Etats-Unis ? Vivant en Allemagne, je n’ai aucun problème à appeler le président béninois Yayi Boni Docteur, car ici au pays d’Hitler après la soutenance d’une Thèse le récipiendaire est autorisé à faire précéder le titre de Docteur de son Nom de Famille. Et tenez vous tranquille, ceux qui en ont deux se font appeler Docteur Docteur …. Et cela ne semble gêner personne ici.
Samuel Sicar