Python à Pigalle
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13
Je suis resté à regarder les femmes, et les hommes avançaient vers elles et leur parlaient discrètement en chuchotant. Les unes après les autres, les femmes ont commencé à s’éclipser avec les hommes dans des maisons situées dans la rue et au bout d’un certain temps, il n’y avait que moi et deux femmes avec des cheveux en or. Alors, j’ai avancé vers celle qui était plus proche de moi et j’ai dit : « Bonsoir Madame... » Mais, je n’avais pas fini de la saluer poliment qu’elle m’a répondu : « Allez, marche à l’ombre ! » Au même moment, un Blanc avec un nez long et mince est arrivé et la femme lui a dit : « Alors, mon chou, on monte ? » L’homme était d’accord, et ils sont partis bras dessus bras dessous, comme des frère et sœur qui se connaissaient depuis des siècles.
A l’endroit où j’étais dans l’obscurité, il ne restait plus que la deuxième femme aux cheveux en or et j’ai avancé vers elle. Mais, à peine avais-je fait quelques pas en sa direction, qu’elle me dit.
« Eh bonhomme, les nez gros, j’en ai ma dose.
— Je n’ai pas un nez gros ! Je suis le Demi-Frère-Des-Dieux.
— Je m’en fous de ton Dieu de nez gros ! »
Comme elle m’a dit « Je m’en fous » j’ai voulu lui montrer que j’avais beaucoup de pouvoir et j’ai utilisé mon kanlinbô et je suis devenu en quelques secondes un gros naja et j’ai rampé vers elle en portant ma tête aplatie en l’air. Comme la femme voyait que j’étais devenu un serpent et je glissais vers elle, elle a commencé à courir. « Au secours ! criait-elle, Au secours ! Le négro est un serpent ! » Mais je la poursuivais toujours.
Elle a longé le trottoir en courant et c’est alors qu’elle est tombé dans les mains d’un gros policier. Alors, je me cache derrière un tronc d’arbre. Le policier demande :
« Que se passe-t-il Madame ? Vous allez bien ?
— Monsieur, il y a un serpent noir qui court après moi, arrêtez-le !
— Un serpent noir, dites-vous ? »
Le policier n’en croyait pas ses oreilles, cependant qu’avec ses yeux grands ouverts, il cherchait le serpent partout. C’est en vain et, de guerre lasse, il accompagna la femme un moment dans la rue avant de la laisser à son sort. Se retrouvant seule, la femme s’en retourna à l’endroit où elle était avant. Aussitôt, j’utilise encore mon kanlinbô et je deviens un homme et je marche vers elle. Dès qu’elle me voit, elle se met à trembler comme une feuille au vent. D’autres hommes étaient déjà là ainsi que d’autres femmes. Je m’approche d’elle, et je lui murmure.
« Vous me croyez maintenant, n’est-ce pas ?
— Oui, je vous crois, vous êtes vraiment le Dieu des nez gros.
— Non, le Demi-Frère-Des-Dieux.
— Oui, tout ce que vous voudrez.
— Alors, on monte ?
— Oui, mon demi-dieu, on monte… »
On est rentré dans la maison. La femme tremblait en montant dans l’escalier ; elle avait peur comme si j’étais toujours un gros naja qui la chassait dans la rue parce qu’elle avait dit : « Eh bonhomme, les nez gros, j’en ai ma dose. » Sa chambre était au quatrième étage. A notre arrivée sur le palier, elle ouvre la porte et me dit : « Entrez, demi-dieu » et je la suis dans la chambre. Dedans, il y avait un grand lit et un endroit pour aller au petit coin et prendre une douche. Il y avait aussi un petit bar comme dans un café et je me suis assis sur une chaise haute. La femme s’est assise sur le lit et elle a enlevé ses chaussures et après elle a commencé à enlever son corsage et ensuite, elle a enlevé ses cheveux en or et sous les cheveux en or j’ai vu des cheveux noirs. J’étais étonné et je lui ai demandé si les cheveux en or n’étaient pas ses propres cheveux et elle a dit non. Et je lui ai demandé si toutes les femmes qui avaient des cheveux en or faisaient comme ça et elle m’a dit qu’il y a de vrais cheveux en or et de faux cheveux en or, et j’ai demandé pourquoi elle mettait de faux cheveux en or, et elle a dit : «Demi-frère des Dieux, c’est triste à dire mais les hommes préfèrent les Blondes, on n'y peut rien. » Ayant dit ça, elle reste silencieuse un instant puis allume une cigarette. J’ai continué à lui poser des questions ; c’est la première fois que je me trouvais avec une femme blanche et je voulais tout savoir sur les femmes blanches et sur les hommes blancs. Alors je lui parle de moi ; je lui dis que je suis un dah, c’est à dire un chef de clan, j’ai quarante femmes et je voudrais bien en avoir une dernière parce que chez nous, les dah doivent avoir quarante et une femmes. Quand elle entend ça, elle me dit : « Ah, ben dites donc, ils son bien gâtés chez vous, les mecs !» Pour la rassurer, je lui dis que ce n’est pas tous les hommes qui peuvent avoir quarante et une femmes, qu’il y a des hommes qui n’ont aucune femme. Alors, elle dit en riant : «Ah, je vois, c’est comme partout alors, la jungle, quoi ! » Après, j’ai continué à lui poser des questions et j’ai dit :
« Pourquoi vous n’aimez pas les gens qui ont le nez gros ?
— Ce n’est pas ce que vous croyez, les nez gros, ce sont les Noirs
— Ah, je vois. Vous avez toujours peur de moi ?
— Oui, un peu, j’ai toujours peur des gens, toujours.
— Pourquoi ?
— Je n’en sais rien, c’est depuis que j’étais tout petit »
Elle n’a plus parlé et je croyais qu’elle réfléchissait mais tout à coup, elle commence à gémir. Son corps est secoué de sanglots violents et des larmes chaudes coulent sur son visage. Alors, pour la réconforter un peu, je m’approche d’elle et je mets ma main sur son épaule.
« N’aie pas peur de moi, je ne te ferai plus peur.
— Non, ce n’est pas vous.
— Alors, c’est qui ?
— C’est une longue histoire… depuis que j’étais tout petit… »
Comme je n’ai plus rien dit, elle lève vers moi un regard confiant et se met à me raconter son histoire, en tirant sur sa cigarette.
» J’ai toujours eu peur, commence-t-elle, vous savez… peur... de mon père...il buvait, mon père et quand il avait bu, il battait tout le monde, ma mère et mon frangin. Sauf moi, il me faisait l’amour, c’était plus commode, vous comprenez. Il m’a violé de bonne heure, mon père...Ah, oui… vers les sept ou huit ans par là...et il n’a pas cessé jusqu’à sa mort. Ma mère en est devenue folle, je peux pas dire, elle s’est mise à boire, et pour finir, elle est morte d’une cirrhose. J’avais que douze ans…
» A treize ans, j’ai compris qu’il ne sert à rien de baiser avec son père. Il y avait d’autres mecs dans la vie, des mecs dehors qui voulaient de moi. Un jour que mon père avait voulu baiser avec moi et j’ai dit non, il m’a étrillée, ah, je ne vous dis pas ! C’était l’enfer ! Et ce jour-là mon frangin il n’a pas aimé ça du tout. Quand il a vu comment mon père il m’a arrangée, il n’a pas attendu son reste, il l’a tué d’un coup de couteau… Et il est mort en gueulant, le diable…
» Oui…après ça a été la galère pour vivre, la DASS, les placements et tout le tralala, je vous passe le reste. C’est comme ça que je me suis retrouvée dans la rue. Remarquez, d’un côté, ce n’était pas plus mal, je baisais avec les mecs qui me plaisaient et puis, je gagnais ma vie. Et puis Roland est arrivé et les choses se sont gâtées et j’ai commencé à avoir peur comme du temps de mon père. Roland, c’est le mec qui me dirige. Il me bat, il me prend mes sous et il me viole tous les jours, pire que mon père. Ah ! S’il me baisait seulement comme mon père, encore ça irait, mais non, le trou du cul voilà ce qu’il préfère lui ; il est un peu dingue dans sa tête. Il faut qu’il me sodomise tous les jours, oui, c’est son truc. Et maintenant, j’ai la trouille parce qu’il est toujours sur mon dos, à me demander l’oseille, où c’est que je l’ai mis l’oseille et quand y en a pas assez, il me bat. De toute façon, pour un oui ou pour un non, il me bat. C’est pour ça que j’ai la trouille, vous comprenez ? Ah, je vous ennuie avec mes histoires allez, venez, qu’on baise, j’ai pas que ça à faire, Demi-Frère des Serpents »
J’ai écouté la femme me parler pendant un long moment et quand elle a dit : « Allez, venez qu’on baise, j’ai pas que ça à faire », je suis resté calme. Elle n’a pas compris pourquoi je ne disais rien, et elle me dit :
« Coucou, tu penses à quoi ?
— A toi.
— A moi ? C’est drôle, c’est la première fois que ça m’arrive...
— Oui, je vais t’aider et tu n’auras plus peur de personne.
— Ni même de Roland ?
— Oui, ni même de Roland
— J’aimerais bien voir ça, tiens. »
Elle ne croyait pas que je pouvais l’aider mais elle avait confiance en moi et elle s’est levée pour me verser un peu de whisky.
En pensant que si elle n’avait plus peur des serpents, de fil en aiguille, elle pourrait ne plus avoir peur des hommes qui ne sont pas moins venimeux, je lui ai proposé qu’elle me caresserait, s’amuserait avec moi, me prendrait autour de son cou, sur ses seins, ses cuisses et partout sur son corps cependant que je serais devenu un python.
Au début, elle n’a pas voulu entendre parler de ça, mais j’ai insisté en disant que je ne lui ferais aucun mal, que je me laisserais caresser doucement, et que si je voulais lui faire mal ce n’est pas un python que je deviendrais mais un tigre ou un gros lion. Quand elle a entendu parler de lion, elle a encore eu peur et elle s’est levée du lit et est venu au bar et s’est versé un peu de whisky. Après, elle a retrouvé le sourire.
« Vous êtes sûr ? demande-t-elle. Vous ne me ferez pas de mal ?
— Non, je vous assure
— Promis ?
— Oui, je ne te ferai pas de mal. »
Avec la promesse que je ne lui ferai pas de mal, elle a eu l’air un peu plus rassuré. Elle est allée se coucher sur le lit et, ayant croisé ses bras et allongé ses jambes et elle me dit : « Bon d’accord, on y va ! » Alors là, sans perdre une seconde, j’utilise mon kanlinbô et je deviens un gros python inoffensif. Je me glisse dans le lit, et je vais doucement vers elle sans faire sortir ma langue pour ne pas l’effrayer. Ses jambes tremblaient quand je suis monté sur elles, et j’ai continue à ramper sur son corps en passant sur ses cuisses et enfin me voilà dans le creux de ses cuisses ouvertes et je me love là tranquillement sans rien faire d’autre qu’attendre. Après deux ou trois minutes, elle respire très fort en posant doucement sa main sur les orbes de mon corps, puis elle commence à me caresser doucement. Petit à petit, elle me touche sans peur et lisse mon corps humide. Après m’avoir caressé un certain temps, elle me prend des deux mains et avec précaution m’enroule autour de son cou. Ainsi chargée, elle se lève et marche fièrement vers l’entrée. Devant la porte, elle s’accroupit et me dépose doucement sur le sol. Puis, comme si elle voulait me voir de loin, elle revient vers son lit, et une fois à côté du chevet, elle se met à applaudir, en disant « Oh, mon beau python ! » Pas de doute, elle était vraiment contente et je ne l’étais pas moins ; alors, dans la foulée j’utilise mon kanlinbô et je deviens à nouveau moi-même pour la féliciter. Mais quand bien même j’étais devenu un homme, elle a continué à dire : « Oh, mon beau python ! » alors en chœur nous avons applaudi et ri. Elle a allumé une nouvelle cigarette et m’a versé à nouveau du whisky. Assurément, elle avait changé en très peu de temps et cela se voyait. Son visage resplendissait de joie et elle était vraiment libérée. Comme j’ai vu qu’elle était contente, ça m’a donné envie de l’aider davantage, et j’ai demandé quand son Roland allait venir la voir. Aussitôt, son visage tantôt lumineux, s’est tout à coup assombri et elle a dit : « Oh, ne me parlez pas de ça, dans une petite heure, ça va être l’enfer. » Quand elle a dit ça, j’ai dit : « Ecoute-moi bien » et je lui ai expliqué comment j’allais faire pour l’aider à ne plus avoir peur de Roland. Je lui ai dit que je deviendrais à nouveau un python et je me cacherais dans son sexe. Quand elle a entendu ça, elle a ouvert de grands yeux en disant : « Pas question ! » et j’ai vu qu’elle avait peur à nouveau, alors je l’ai rassurée. J’ai dit que j’entrerais en elle par ma tête doucement sans lui faire mal et ensuite, une fois dans son sexe, je me retournerais pour laisser sortir une partie de mon corps et ma tête. Quand son Roland viendra pour la violer, je lui cracherai au visage et il aura tellement peur qu’il ne songera plus jamais à lui faire de mal.
Quand elle a entendu ce que je voulais faire pour l’aider, elle n’a pas voulu faire ça, elle avait peur. Mais j’ai insisté. Je lui dis de choisir entre la peur du python dans son ventre ou Roland ; Alors elle me dit : « Oh, Demi-Frère, y a pas photo ! Vous avez peut-être raison… » Et, à peine eut-elle dit ça qu’elle se déshabille devant moi, se couche sur le lit et ouvre ses cuisses. J’étais ravi de voir qu’elle me faisait confiance et je vais tout droit vers elle. J’utilise mon kanlinbô et je redeviens un python et je rampe vers le creux de ses cuisses ouvertes et très vite, me voilà à l’intérieur de son sexe où je suis entré par la tête sans lui faire de mal. Elle avait fermé ses yeux en silence. C’était un instant magique et sublime. Une fois à l’intérieur de son sexe, je me retourne et je sors ma tête dans le creux de ses cuisses ainsi qu’une partie de mon corps, pour que son Roland, il puisse bien me voir le moment venu.
Dans cette position, nous avons attendu Roland et pendant que j’étais entre ses cuisses, bien au chaud, je lui léchais le sexe tendrement avec ma langue de python. Elle était détendu et calme au début, puis tout à coup, voilà qu’elle se met à gémir de plaisir. Gémissements langoureux et envoûtants qui durent un long un moment de bonheur, puis d’une voix douce, elle me parle : « Maintenant que tu es en moi, dit-elle, je peux te dire tu. C’est étrange n’est-ce pas ? Ça me fait même pas mal, et j’ai plus peur de toi comme tout à l’heure. Est-ce que tu sais mon nom, mon python adoré ? Eh bien, je m’appelle Léa, oui c’est mon vrai nom. Ce n’est pas comme d’autres qui se donnent des noms de guerre comme on dit dans notre métier » Sa voix était douce et claire comme si elle ne parlait pas à un serpent. Mais au beau milieu de ses paroles voilà que la porte résonne cependant que Léa continue à me parler, comme si de rien n’était. Toute à sa parole, elle n’entend pas et le bruit de la porte cesse un moment, et on aurait dit que c’était un bruit qui venait du rêve. Mais tout de suite après, la porte résonne à nouveau et encore plus fort que la première fois. On aurait dit que c’était la foudre même en personne qui frappait, tellement le bruit était fort. Alors, Léa s’éveille de sa parole, remet vite sa petite jupe et va vers la porte pour ouvrir. Devant la porte, elle demande : « Qui c’est ? » et une voix de rogomme lui répond en hurlant : « Tu vas ouvrir ? Sale jument ! » C’était Roland et Léa reprit peur et ouvrit la porte en tremblant. Dès que le brute entra dans la chambre, il se précipita sur elle et lui donna deux paires de gifles, puis il hurla : « Avec qui que tu parlais, c’est mon heure oui ou merde ? » En criant comme ça, il saisit Léa par le cou, et la serra comme s’il voulait l’étrangler. Léa n’en pouvait plus et se débattait. Roland la poussa dans le lit brutalement et le temps de baisser son pantalon, il se jeta sur elle comme un fauve sur sa proie. Avec frénésie, il souleva les cuisses de Léa et sortant son sexe comme une épée il le brandit en direction de l’endroit où j’étais. C’est alors que le serpent qui sommeillait en moi s’éveilla et j’entrai en action. Sans perdre une seconde, je bandai mon corps, ondulai ma tête, et je fis « shcrrrrr. » Le bruit attira le regard de Roland qui se porta vers sa source, et il me vit entre les cuisses de Léa. Ma présence était là entre les cuisses de Léa inattendue et Roland laissa entendre un hurlement rauque et se redressa violemment. Je compris qu’il était hors de lui, aussi, pour l’effrayer tout à fait, je lançai à nouveau un autre « shcrrrrr » plus terrible que le premier et je lui crachai à la figure. Dans un hurlement étrange, Roland s’enfuit de la chambre à toutes jambes en oubliant ses chaussures. Dans sa précipitation il fit un faux pas et tomba dans l’escalier abrupt. Emporté par la panique, il roula jusqu’au bas de l’escalier en hurlant comme un fou. Le bruit de sa chute et ses hurlements se répandirent dans la maison. Les femmes et leurs hommes sortirent sur le palier ou se placèrent aux fenêtres pour voir Roland gémir cependant qu’il remettait ses habits en hâte. Léa est venue elle aussi sur le palier et elle a regardé Roland de haut qui gémissait et elle lui a jeté ses chaussures. « Si tu te ramènes par ici, cria-t-elle, ça va être ta fête! » Puis elle rentra et claqua la porte derrière elle.
A suivre,
Copyright, Blaise APLOGAN 2007
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