Mon idéo, va, court, vole et tombe sur…
Le choix de la moindre bêtise.
La valeur déterminante de l’élection présidentielle, sinon de toutes les élections à caractère politique, n’est pas la Raison ; elle est quelque part entre émotion et bêtise plus ou moins assumée. Car quoi regardez le séisme du 22 avril 2002 en France ; que nous dit-il ? Que le plus réfléchi des candidats a été éliminé au premier tour, d’une manière cinglante. Manière de dire « Un homme si dévoué à la Raison pure n’a pas sa place parmi nous les candidats naturels à la présidentielle » Et qui restait-il au second tour ? Eh bien les deux candidats qui occupaient le pôle de l’incompétence cynique et de la bêtise haineuse et obtuse.
Aujourd'hui la même situation se présente, et il n’y a pas de raison que la même loi du pied de nez de la bêtise à la Raison n’ait son dernier mot. Car quoi, nous voici avec trois candidats dans un mouchoir de poche, à en croire les oracles plus ou moins aiguillonnés par chacune des parties. Chacun des candidats cachant sa bêtise ou faisant silence pudique là-dessus, laisse le soin à ses adversaires d’y faire la lumière, de crier haro sur elle à n’en plus finir. Et quand on croise tous ces cris et ses silences, qu’entend-on ? Qu’ils nous promettent le choix entre quatre ou cinq bêtises bien ordonnées et distinctes : celle de la démagogie convulsive passablement fascisante ; celle de l’incertitude politique assurée ; celle de l’incompétence autoritaire en jupon, et celle de la xénophobie charismatique déphasée. Ces choix bestiaux ne sortent pas de la cuisse de Jupiter. Pour qu’ils arrivent au jour des possibilités, pour qu’ils incombent aux Français, tout a été fait par le système diabolique qui mène lentement mais sûrement le pays en bateau sinon à sa perte. Si bien qu’au lieu de choisir de manière positive l’homme politique à même de présider aux destinées du pays et le conduire vers de meilleurs horizons, les citoyens auront à minimiser leur bêtise, plutôt que d’optimiser leur raison.
Faire le choix de la moindre bêtise a sa rationalité mais celle-ci reste en deçà de la raison suffisante…
Eloi Goutchili
Copyright, Blaise APLOGAN, 2007
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