2. Religiosité : Levier ou Boulet ?
Il y a peu, le Président Obasanjo dans une réflexion sur les problèmes auxquels l’Afrique est confrontée a estimé que la transformation du continent Africain nécessite une réponse spirituelle.
Cette déclaration a été faite dans une allocution prononcée devant le Forum africain pour la Religion et la Gouvernance (AFREG) qui s'est tenu à Abuja. Selon le Président nigérian, “ s’il y a une chose dont l’Afrique a cruellement besoin, c’est probablement un principe d’unification qui peut en imposer à tous, une volonté de changer la vie susceptible de nous inciter à faire les immenses sacrifices nécessaires au développement du continent.
Le défi, a-t-il dit, transcende les seuls principes moraux et touche à la spiritualité dans son rapport dynamique à la vie et dans sa spécificité en tant que facteur sous-jacent à toute activité humaine ; ajoutant qu’une « moralité sans une base spirituelle est vide de sens »
Le Président Obasanjo a assuré qu’une réponse spirituelle définirait nos positions fondamentales sur tous les aspects de la vie, que ce soit dans notre éthique de travail, nos liens sociaux ou dans nos rapports interconfessionnels ou dans les questions de moralité.
Il a de plus affirmé que l’Afrique a besoin d’une éthique de développement, particulièrement celle de la production, afin d’être en mesure de faire face à sa crise permanente de sous-développement
Le Président nigérian, tout en appelant l’AFREG à une “initiative opportune” a souligné que l’intention du Forum de “construire un mouvement de leaders africains intègres décidés à transformer l’Afrique en le premier continent au monde à faire sien des principes éclairés par des valeurs morales basées sur Dieu,” était en effet une tâche monumentale vu le peu de ferveur que suscite l’intégrité sur le continent aujourd’hui.
Le président Olusegun Obasanjo a recommandé au Forum, constitué jusqu’à présent d’Eglises chrétiennes, de s’ouvrir à la foi musulmane et de « rechercher les vérités communes à nos deux histoires religieuses » afin dit-il « d’assurer une paix relative gage de développement du continent »
Le coordinateur international de l’AFREG, Ghanéen résidant au Etats-Unis, le Dr. Dela Adadevoh, a quant lui, dans son discours-programme, déclaré qu’il y avait un grand besoin que des leaders intègres s’attèlent à la tâche sacrée de transformation de l’Afrique…
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Binason Avèkes...
Ce discours tombe à point nommé, et l'intervention du Président du Nigeria mérite réflexion. En effet, l'incurie des politiques est la cause principale de la ferveur religieuse qui déferle sur le continent. Sous prétexte de Dieu, des sectes de tout bord, abusant de la faiblesse de jugement d'une clientèle analphabète, détournent leur désir légitime de foi à des fins politiques et de gros sou.
Cette intervention mérite réflexion dans la mesure où, elle met l'accent sur l'utilité de la spiritualité. Mais la spiritualité, outre qu'elle doit être élargie à toutes les religions et pas seulement à celles plus ou moins apposées ou imposées à l'âme africaine, doit aussi être comprise dans son acception élargie d'une spiritualité agnostique. Seule une vison élargie de la religiosité en conformité avec les principes démocratiques peut nous aider à asseoir des bases solides d'un développement harmonieux dans la prospérité et la paix retrouvée. A mille lieues de l'effervescence du religion-business et des manipulations spirituelles qui sévissent actuellement dans le golfe du Bénin, et notamment dans notre pays.
Rédigé par : B.A. | 22 février 2007 à 16:35