L’art de l’évanescence fractale
L’œuvre de Yasushi IKARASHI n’est pas inconnue des Parisiens. Elle frappe par son originalité, sa profondeur discrète, et la force d’émotion qu’elle contient.
Toute l’œuvre de Yasushi IKARASHI est en suggestion. Lignes et formes entrent en effusion elliptique. Il en va de même du discours, du mouvement comme dans « Les Taureaux » où l’alliance de forme et de mobilité se conjugue avec une tension retenue.
A l’évidence, ce discours nous impressionne par la débauche de sens qui y affleure. Yasushi IKARASHI interroge l’être dans sa réalité et dans sa contingence formelle. Le moutonnement des lignes et des formes se conjugue et rappelle les thèmes de la pluralité, et du collectif : Troupeau, ensemble, couple, paire, etc., mais aussi ceux de l’individualité, de la solitude. Le moutonnement a tendance à noyer la pluralité de l’être par un chevauchement qui instaure la réversibilité entre pluralité et unité, association et dissociation, fusion et diffusion, et inversement.
Pour moi, écrivain, et passionné de science, il y a quelque chose de fractal dans l’art de Yasushi IKARASHI. Son langage et son écriture picturale suggèrent l’évanescence de l’être, une connivence élémentaire des fragments qui s’organisent de façon aléatoire ou voulue pour donner corps et décor, mais aussi sens et essence.
Cet art du moutonnement des lignes et des formes cher à Yasushi IKARASHI permet de passer des ténèbres du néant à la lumière de l’être, de la nuit rassurante des couleurs et des formes indistinctes au jour tragique du singulier et de la solitude. Une singularité qui de par son intensité tragique atteint à l’universel, et nous touche au plus profond de nous-mêmes.
Yasushi IKARASHI : Exposition à Tokyo très prochainement
© Blaise APLOGAN, 2006
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