Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur...
L’un est un héros historique de la libération de son pays, mais qui par la suite a mal tourné, pris au piège d’une diabolisation par le maître blanc d’avant-hier et d’hier parce qu’il n’a pas joué à la perfection le jeu néocolonial attendu de lui, allant jusqu’à toucher aux intérêts vitaux du pays colonisateur et de ses ressortissants blancs. Avant lui, Sékou Touré avait subi le même sort : celui d’être « dictatorisé » par le maître d’hier qui fait tout pour vous savonner le chemin de la dictature dans lequel, comme un taureau fou qui fonce sur la muleta, le leader africain épris d’indépendance s’enferre sans demander son reste. Sékou Touré hier, ou Robert Mugabe aujourd’hui sont la personnification de la tragique alternative politique du néocolonialisme : être toutou, ou tatoué dictateur. Ils sont le terme obscur de cette alternative.
L’autre, Paul Biya, incarne à merveille le second terme. Autocrate, dictateur, il ne l’est pas moins. Il détient et exerce depuis des décennies le pouvoir absolu dans son pays. Il avait d’abord régné sans partage au temps fort de la Françafrique et du parti unique, puis à l’instar de nombre de ses pairs francophones, il s’est adapté au mot d’ordre mitterrandien du discours de la Baule. C’est-à-dire, à la manière françafricaine, en organisant une parodie de démocratie corrompue jusqu’au trognon, avec des élections truquées, une opposition laminée ou tenue en laisse, les libertés individuelles sous contrôle strict, et répression à tous les étages. Paradigme de ce qu’on appelle la Démocrature. Récemment encore l’homme a fait amender à une large majorité par le parlement à sa botte la constitution, pour pouvoir briguer à perpétuité un mandat de Président. Bel exercice de démocrature. Curieusement, la presse occidentale si virulente à l’égard d’un Mugabe et si soucieuse du progrès démocratique en Afrique reste silencieuse sur les exploits de cet héros de la Démocrature françafricaine. C’est que pour cette presse bien pensante, comme pour les Blancs, la dictature ne commence qu’avec la mise en danger de leurs intréêts. C’est tout le principe de l’alternative politique du néocolonialisme. Ce dilemme est au principe de la différence entre Dictature et Démocrature. Là et là seulement réside la différence entre Robert Mugabe et Paul Biya.
Eloi Goutchili
Copyright, Blaise APLOGAN, 2008, © Bienvenu sur Babilown
Yes, we Africans should learn to think by ourselves. Don't mean Mugabe is an angel, but if we were to choose, we better prefer a dictator so deadly hated by the whites/capitalists looters of African wealth, than the one they nurture and protect while they harm their own race and people on their behalf...
Don't worry for your french, your idea was clearly expressed and understood... Nous sommes sur la même longeur d'onde... N'est-ce pas l'essentiel, camarade !
Rédigé par : Binason Avèkes | 17 avril 2008 à 20:55
Vous savez, je vois exactement la même chose. Mais c'est un peu difficile a discouter ces choses avec un monde qui croit en tout que le mâitre d'hier dit. (Comme ces Africains «pro-democratique».) La plupart de l'opposition externelle de Mugabe chant après le mâitre d'hier, apres avoir ecouté la monotonie de «Mugabe est vile», sans pensant même pour deux minutes.
(Argh. Je ne suis pas assez pratiqué en français, et mon clavier est «Americentric» ... soyez gentil. (o:)
Rédigé par : The 27th Comrade | 17 avril 2008 à 07:57