Il va sans dire que Yayi Boni a fait une fixation pathologique sur le thème spécieux de la révision de la constitution ; une fixation qu'il a pris plaisir à infliger à la psyché collective plus de cinq ans durant, conformément à cette logique des vases communicants de l'équilibre mental : plus la collectivité est branchée sur le thème en lequel s'est incarnée la compulsion obsessive du président, plus, telle une jarre de roi Guézo, tout le monde bouche de ses doigts son esprit percé, mieux Yayi se porte en effet. Mais en vérité, le fait de placer ouvertement la campagne des élections législatives sous le signe de la révision de la constitution était un défi de supercherie assez audacieux. Yayi Boni a déployé la bannière ardente de la révision de la constitution, tel le toréro brandissant la muleta pour exciter la bête avant l'estocade. Mais derrière ce déploiement, se cache la véritable raison du désir-rêve de raz-de-marée électoral qui tenaillait Yayi Boni. Il s'agit d'une ambition personnaliste fort justement illustrée par le slogan narcissique : «YINWÈ-YINDIÉ ». En vérité, loin de l'obsession révisionniste qui n'est qu'un prétexte inducteur, Yayi Boni veut transformer le parlement en un véritable bunker judiciaire pour les mauvais temps politiques qui viendront après son départ de pouvoir. Or, le dire publiquement et directement, laisser entendre urbi et orbi qu'on veut un nombre extraordinairement élevé de députés sans aucune raison valable au moment même où on doit être en train de faire ses valises pour quitter le Pouvoir, c'est trahir l'intention cachée, c'est avouer qu'on a beaucoup de choses à se reprocher, c'est en fin de compte braquer la conscience collective et les projecteurs sur ces crimes inoubliables commis sous son règne dont même l'aveu de culpabilité prouvée du dixième l'enverrait à gankpamè (èwan) pour le restant de ses jours. C'est pour cacher cette vérité profonde et évidente, c'est-à-dire l'appréhension d'être questionné sur sa responsabilité pénale, politique et judiciaire, preuve directe de son aveu de culpabilité, que Yayi Boni a déplacé habilement la problématique de la victoire électorale sur le terrain obsessionnel de la révision de la constitution. Et pourtant, cet attrape-nigaud, cet écran de fumée, n'était pas tout à fait gratuit. Il avait un coût. Il comportait un risque que l'opposition, de bonne ou de mauvaise foi, n'en fasse son contre argument de ralliement du peuple à sa cause. Et c'est ce qui se passa effectivement car en osant jeter en pâture à toute la classe politique le thème de la révision de la constitution, Yayi Boni a offert à l'opposition le lien existentiel qui lui manquait. Il a trouvé un dénominateur commun à l’équation différentielle de ses ennemis politiques divers. À malin, malin et demi l'opposition ou du moins ce qu'on appelle ainsi n'a d'identité éphémère et parfaitement improbable que dans cette opposition à l’alibi massif offert par Yayi Boni lui-même. Donner à son ennemi le bâton pour se faire battre relève à coup sûr du masochisme mais c'était, pensait Yayi Boni, le prix à payer pour faire diversion et investir dans son assurance politique. Et puis, que ce soit en vue de la révision de la constitution ou autre chose, l'objectif reste le même à ceci près que Yayi Boni était conscient de devoir payer le prix de sa supercherie. Mais de là à perdre coup sur coup dans les urnes et au mercato du perchoir, il y avait un grand fossé que dans ses pires cauchemars ce roublard forcené n'avait jamais imaginé.
Dr Aboki Cosme
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En cas de défaite La constitution ne sera pas modifiée donc rien à se reprocher...subterfuge effectivement... mais en sus ...on sort propre pour battre à coup d espèces sonnantes et trébuchantes le ralliement des nomades politiques. Le jeu à failli reussir a 1 député près. Il aurait suffi que Komi .k soit élu, fasse un discours d union nationale, annonce la non révision de la constitution et la majorité de nos élus de l opposition auraient basculé dans le camp du pouvoir. C en etait fait des elections presidentielles. Un dauphin, le beauf ou même le général G. serait exhibé comme le candidat de l unite nationale et la boucle serait bouclée. ..
Rédigé par : Thomas Coffi | 21 mai 2015 à 22:35