Certaines indiscrétions lâchées par le Ministre De Souza dans sa dernière conférence de presse larmoyante jettent une lueur assez crue sur ce qu’on pourrait appeler la dynamique de l'élection du bureau de l’Assemblée, et son moteur à trois temps. Ces confidences montrent aussi la stratégie gagnante sonnante et trébuchante de l’AND et de son chef Aditi Houdé. On se souvient que le Berger Houdé, à la veille de l’élection du bureau de l’Assemblée, s’en était venu, pleurnichant la fuite de trois de ses moutons indociles vers les verts pâturages du pouvoir. On était censé croire que cette fuite était l’œuvre égoïste des seuls concernés, qui ont trahi leur chef de fil au moment où il avait le plus besoin d’eux. Mais à bien écouter les indiscrétions du Ministre De Souza, on se fait une idée assez édifiante de ces tractations, entre ententes illicites et tactiques concertées au niveau des députés qui ont par ce jeu optimisé leur gain financier dans ce vaste marché de dupes et de milliards que constitue l’élection du bureau de l’Assemblée nationale, dans un système politique béninois totalement pourri. |
Ainsi le Ministre De Souza pour prouver sa bonne foi contre les accusations de trahison portées à son encontre à la suite de l’échec du camp FCBE, dans sa conférence de presse, sur le ton du « retenez-moi ou je fais un malheur », déclarait : « (…) Mais lorsque nous sommes passés aux deux vice-présidents, pour le premier vice président, nous avons eu 44 contre 39 (…) Pour le deuxième vice-président, 44 contre 39 encore. Mais le plus grave est que lorsque nous sommes passés au questeur, pour le premier questeur, c’était 47 contre 36. » Très intéressants, ces détails. Comment analyser la dynamique du vote ? Au 1er vote qui était le plus décisif, et pour lequel Yayi Boni a acheté un certain nombre de députés dont notamment les 3 moutons noirs de l’AND, celui du président de l’Assemblée, on a eu 42 voix du côté de Houngbédji, et 41 voix du côté de Yayi -- car Komi Koutché n’était qu’un Kommis Kouché de Yayi. Donc les 3 moutons noirs de l’AND ont voté Yayi conformément à leur procuration payé rubis sur l’ongle. Au deuxième vote, celui du premier Vice président, comme le dit le Ministre De Souza, le score est passé à 44/39 ; et il resta inchangé à l’élection du deuxième vice-président. Cela veut dire que dans ces deux élections il y a eu 2 transfuges du côté de Yayi vers le côté du Houngbédji ou de « l’opposition » si on veut. Qui sont ces deux transfuges ? Sont-ils des membres originaires des FCBE, dont M de Souza comme l’en accusent ses amis politiques ? Ou sont-ils à rechercher du côté des “procurés” de toutes obédiences ? Difficile de le dire. Le jeu des liens amicaux ou régionaux, voire régionalistes a sans doute prévalu dans ces cas. Mais lorsqu’on est passé à l’élection du premier questeur, le score est passé à 47/36. Ce qui veut dire que du précédent équilibre des forces, ont est passé à une nouvelle configuration au terme de laquelle 3 députés sont passés du côté de Yayi vers le côté de Houngbédji ! Il s’agissait d’élire à ce poste de questeur, c’est-à-dire de l’argentier du parlement, Monsieur Aditi Houdé Valentin. Or le nombre de moutons noirs de l’AND qui étaient partis brouter sur les verts pâturages de Yayi est de 3. Donc, il tombe sous le sens que ce sont ces trois mêmes moutons noirs qui ont fait reverse pour venir voter pour le chef de leur alliance. Preuve qu’ils ne renient pas cette alliance ; preuve qu’ils gardent bien leurs liens amicaux et politiques ; preuve enfin que la « fuite » vers le pâturage de Yayi de 3 d’entre eux et le rôle d’opposant campé par leur Chef ressemblent à s'y méprendre à une division du travail d’optimisation du gain financier de l’opération électorale. Dans cette affaire, on peut donc dire que, que ce soit la fuite de ses moutons noirs qui sont allés brouter les milliards de Yayi Boni ou leur retour pour voter l’élection de leur chef au poste de l’argentier du parlement, pour l’AND c’est tout bénef. Le perdant immédiat dans l’affaire est Monsieur Yayi, qui a été roulé et amené à débourser des milliards en pure perte. Mais puisqu’en définitive, Monsieur Yayi ne fait que puiser dans les caisses de l’état à sa guise, le vrai perdant c’est le pays tout entier, et la morale en politique. Adenifuja Bolaji |
Sans doute mais l'hypothèse de l'analyse est qu'ils se sont engagés uniquement sur quelques votes notamment le vote du Président, et non pas un vote en bloc. Et l'engagement de la procuration devrait respecter leur volonté. Théoriquement quand on prend une procuration ce n'est pas pour en faire ce que l'on veut mais pour voter selon la volonté de celui que l'on représente.
Rédigé par : B.A. | 25 mai 2015 à 17:32
Les Transhumants AND n'ont ils pas donné des procurations pour tout le processus (pour tous les postes à pourvoir) ? C'est une question.
Rédigé par : Thomas Coffi | 25 mai 2015 à 16:56
Eh oui, le moins qu'on puisse dire est que ça augure mal d'un avenir radieux pour le pays !
Rédigé par : B.A. | 23 mai 2015 à 23:31
C'est tout simplement scandaleux, et nous serons ainsi roulés tout au long de cette législature .
Pauvre Bénin !
Rédigé par : Christophe Dossouvi | 23 mai 2015 à 23:14