Quand on regarde le bilan de l'unité et de la cohésion nationales sous le régime de Yayi Boni on est à la fois ahuri et peiné de constater qu'il a mal joué un rôle qu'il était bien placé pour bien jouer. En effet Yayi Boni est l'un des rares hommes politiques béninois à être en mesure de faire croire à des populations de zones aussi géographiquement et culturellement éloignées comme Ségbana et Sakété qu'il est l'un des leurs. Et la mayonnaise prend, et l'adhésion, comme un charme, opère. Mais, au lieu d'utiliser ce charme à des fins positives d'unité et de fraternité, Yayi Boni le tire du côté négatif de la division et l'opposition, du côté sombre du réveil des vieilles rancœurs, la réouverture des plaies plus ou moins imaginaires du passé. La conséquence en est le climat de mépris et de rejet de l'autre qui règne dans les esprits et dans tout le pays. Climat bizarre et délétère qui entretient l'illusion de la revanche politique d'une poussière ethnique qui rêve de supplanter les groupes ethniques majoritaires du pays tout simplement parce que dans leur bonté et leur fraternité ceux-ci ont laissé venir au pouvoir l'un des siens sur la seule base de l'égalité citoyenne.
Aminou Balogun
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