Afrique : Le Remède Idéal contre Boko Haram

Le remède idéal contre Boko haram et le complexe des nés-pour-gouverner qui ronge les peuples sahélo-musulmans du nord du golfe de Guinée, ( Côte d’Ivoire, Ghana, Bénin, Togo, Nigeria) et les rend fous quand le pouvoir présidentiel leur échappe démocratiquement, est d'ordre psycho-politique. Loin de consister à satisfaire à leurs cris d’impatience d’alternance régionaliste dont Boko haram est l’expression la plus enragée, le remède idéal doit consister plutôt en une cure d'abstinence présidentielle. Dans le cas du Nigéria, il s’agira de confier le pouvoir, pendant quinze à vingt ans à un despote éclairé profondément anti-régionaliste, de confession chrétienne et originaire du delta pétrolier, la région qui nourrit tout le pays. Après tout, au Nigeria la sombre période des régimes militaires a consisté en l’accaparement du pouvoir pendant 20 ans par des dictateurs militaires du Nord. Les sudistes n’en ont pas pris ombrage pour autant. Et quand en 1993 un sudiste allait émerger dans la première élection démocratique, sa course vers le pouvoir a été brutalement stoppée par les mêmes dictateurs militaires du Nord qui ont emprisonné puis assassiné M. K. O. Abiola, le vainqueur.

Tant que dans la région du golfe de Guinée de notre côte occidentale de l’Afrique, on n’aura pas fait avaler aux peuples sahélo-musulmans du nord un traitement de choc consistant à les priver du pouvoir présidentiel pendant quelques belles décennies, ils ne comprendront jamais que l’on peut prospérer et vivre en tant que région, ethnie, ou religion sans détenir le pouvoir présidentiel. Le Ghana a connu cette période de cure, cela explique peut-être pourquoi de tous les pays du golfe de Guinée, le pays de Rawlings et de Kwame Nkrumah est le plus apaisé sous ce rapport.  Les Nordiques des autres pays ont besoin de cette pédagogie de la rétention pour guérir de leur complexe, qui fait tant de mal à notre sous-région à commencer par eux-mêmes. Alidou Bachabi