S'il y a une preuve que la question de Boko Haram a été depuis longtemps convertie en un stratagème de conditionnement électoral, c'est de la bouche même de Jonathan qu'on peut l'entendre, lorsqu'au cours d'un meeting ce weekend à Benin City, la capitale de l'État d’Edo, il affirme : « Vous savez tous que nous avons vaincu Ebola, et nous allons sûrement écraser Boko Haram. Et si vous regardez ce qui arrive ces jours-ci, vous verrez que la défaite est en train de changer de camp. » Remarquons au passage que, dans sa fanfaronnade mesquine sur Ebola, comme toujours, M. Jonathan fait peu de cas des victimes comme de la contribution de l'OMS ou de l'effort louable de l'État de Lagos. Il se couvre tout seul de gloire, laissant la honte générale dont le Nigéria est le nom aux autres. Mais il paraît si sûr de vaincre Boko Haram ; comme le montre d'ailleurs l'accélération des événements et des victoires militaires de l'armée nigériane sur le groupe de terroriste ces derniers jours. Au fur et à mesure que les élections se profileront, à l'instar du schéma victorieux de ces deux dernières semaines, la réalité donnera corps aux rodomontades de Jonathan. Au moment opportun, si Boko Haram était défait, amené à résipiscence ou réduit à la portion congrue, le Dr Jonathan pourra dire non sans malice : « Vous voyez, je vous l'ai dit et je l'ai fait ! » Un syllogisme ravageur en période électorale… Mais le peuple nigérian aura-t-il alors la présence d'esprit de lui demander pourquoi, pendant quatre ans et demi, Jonathan n'a pas fait ce que l'envie lui a pris soudain de faire à trois mois des élections ?
Binason Avèkes
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