Déjà, le principe du scrutin uninominal majoritaire est sujet à caution. Le fait que celui qui a 51 % des voix soit élu, tandis qu’est renvoyé dans l'inconnu son rival crédité des 49 % complémentaires est un choix douteux. Au moins idéologiquement et culturellement, ce choix s’oppose à la Démocratie consensuelle qui est pratiquée en Afrique précoloniale. Ce caractère douteux qui fait de la démocratie majoritaire un moindre mal est déjà en soi suffisamment préoccupant pour qu'on ait à en rajouter. Il recommande d'entrée la probité, la modestie, la rigueur et la justice dans le verdict électoral, depuis son organisation, et l'ensemble des actes le conditionnant jusqu'à son rendu légal et constitutionnel. Un Président élu doit l’être au-dessus de tout soupçon et de tout doute raisonnable. S'il y a au moins une chose dont un élu digne de ce nom, qui ne voudrait pas apparaître comme un clown ridicule et un falot illégitime ou cynique devrait faire, c'est, à défaut d'être élu à 99 % des voix, s'assurer que, dans les 51 % de voix qui lui confèrent le pouvoir, pas une seule voix ne soit volée ou litigieuse, pas une seule voix ne soi usurpée. Faute de quoi, il flirte avec le ridicule. La politique a beau avoir partie liée avec le fait accompli, l'acquittement de la conscience individuelle au tribunal historique de la conscience collective ( c'est-à-dire de la réalité) reste un fait à accomplir
Amida Bashô
|
|
|
Commentaires