A juste titre, les questions touchant aux signes de leur puissance flattent l’égo national des Nigérians. Mais cette fierté légitime obstrue l’exigence d’une vision à long terme, et la dangereuse réversibilité de la signification des indices. On l’a vu avec l’annonce de la croissance du PNB nigérian qui place le pays à la première place des économies africaines. Les milieux gouvernementaux ainsi que les citoyens ordinaires n’y ont vu que matière à crier victoire ou à bomber le torse. Or la mesure la plus significative de la position économique du Nigéria est celle qui prend en compte son impact effectif sur les populations. A ce niveau concret, même des pays comme le Bénin ou le Rwanda sont globalement à la même enseigne, s’ils ne font pas mieux que le Nigeria. Mais les pouvoirs publics nigérians se gardent de voir la chose sous cet angle. De même l’annonce de la croissance démographique a toujours été perçue uniquement comme un signe de grandeur, et les Nigérians ne cachent pas leur fierté que la population du « géant africain » sera la 4ème du monde dans trois décennies. Cette fierté à court terme ne voit pas les conséquences de l’explosion démographiques, et la nécessité de la désamorcer avant qu’il ne soit trop tard. Heureusement, la conférence nationale qui se déroule actuellement à Abuja a donné l’occasion à un délégué de poser le problème. En effet, un délégué représentant du Sud - Ouest ( yoruba), M. Ajibola Ogunsola, le mardi a préconisé un maximum de trois enfants par famille pour endiguer l'explosion démographique qui guette le Nigeria. Binason Avèkes |
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