Après leur accueil le lundi dernier, les 492 délégués à la Conférence Nationale du Nigéria ont été officiellement inaugurés par le président Goodluck Jonathan. S'exprimant lors de l'inauguration, à l'Institut national de la magistrature, à Abuja en présence de certains anciens présidents, des dirigeants de partis politiques, des membres de l'Assemblée nationale, des gouverneurs des États et des membres du gouvernement fédéral, entre autres, Monsieur Jonathan a exhorté la conférence à « s'engager dans la réflexion intense sur les défis politiques et socio-économiques auxquels est confrontée la nation, et à tracer la meilleure voie acceptable pour la résolution de ces défis dans l'intérêt collectif de toutes les composantes de notre patrie » Monsieur Jonathan a exhorté les participants à traduire de manière patriotique et synthétique les idées, les opinions et recommandations des peuples pour un Nigéria plus fort, plus uni, plus pacifié et plus politiquement stable, et de forger le consensus le plus large possible autour de ces recommandations, en veillant à ce qu'elles « reçoivent le soutien juridique et constitutionnel permettant de façonner le présent et l'avenir de notre patrie bien-aimée ».
Le Président Jonathan a notamment dit agir au nom de la majorité des Nigérians, dont il entend la voix et les demandes.
« J'ai entendu que la majorité du peuple dit que nous devons rétablir la confiance en l’impliquant dans le processus d'élaboration d'un document d'orientation de nos rapports politiques nationaux, qui soit acceptable pour toutes les parties du pays. J'ai entendu nos gens dire que nous devons discuter ouvertement et franchement nos problèmes et trouver des solutions acceptables au lieu de les laisser s'envenimer et constituer des sources de conflit permanent » a dit M Jonathan. « J'ai aussi entendu dire qu’en tant que représentants élus de notre peuple, nous ne devons jamais nous arroger toute la connaissance et la sagesse en ce qui concerne le développement de notre pays. Et je suis là-dessus entièrement d'accord avec notre peuple. Le pouvoir que nous détenons est, sans aucun doute, au nom du peuple. La souveraineté appartient au peuple. Sa voix doit être entendue et prise en compte dans chaque décision que nous prenons en son nom ». Monsieur Jonathan a décrit la conférence comme une avenue très importante pour les voix des gens de se faire entendre, et pour leurs aspirations et désirs d’être discutés. Il a assuré que les délégués n'étaient pas là pour usurper le rôle de l'Assemblée nationale ni celui de l' exécutif mais n’en sont que des compléments dans la marche du pays vers une union plus grande et plus forte. Il a en outre exprimé son désaccord avec l'argument selon lequel moult conférences nationales avaient été tenues par le passé, et qu’une de plus ne serait pas nécessaire. « Je ne partage pas ce point de vue. Un regard approfondi révèle que les défis auxquels nous étions confrontés avant chacune des conférences nationales précédentes étaient différents. Les défis de 1956 ne sont certainement pas les défis de 2014, et certainement pas les défis auxquels la nation devra faire face dans les années à venir » a-t-il dit. «Il est logique, par conséquent, que les défis qui nous attendent évoluent, nous devons être constants et proactifs dans la recherche de solutions nouvelles. Nous ne pouvons pas continuer à proposer des solutions d'hier pour les problèmes d'aujourd'hui ». Monsieur Jonathan a de nouveau exhorté les délégués à ne pas aborder les questions à examiner avec méfiance et antagonisme, mais plutôt avec ouverture d’esprit et la volonté de travailler pour atteindre ce qui est mieux pour le Nigeria « Même si vous venez à la Conférence en tant que candidats ou représentants de différents groupes d'intérêt, je vous invite tous à faire d’un Nigeria plus uni plus fort, indivisible et prospère votre préoccupation et votre centre d’intérêt à ce rassemblement national. Quelles que soient les pressions qui s'exercent sur vous, je vous invite à mettre l'intérêt du Nigeria avant tous les autres intérêts catégoriels ou de groupe » , a conseillé Monsieur Jonathan. « En effet, je suis très inquiet quand j'entends des gens dire que certains participants à cette conférence nationale viennent ici pour défendre et promouvoir un programme ethnique ou clanique. Il est très regrettable qu’il y ait des personnes qui croient que nous ne pouvons pas entreprendre une tâche collective dans notre pays sans l'entrave de la rivalité ethnique, même après 100 ans de vie commune en tant que nation.
«Cette conférence nous donne l'occasion de prouver aux personnes sceptiques ou malintentionnées que nous pouvons rester unis. Comme nous commençons un nouveau siècle en tant que nation, nous avons l'obligation de remodeler et de réorienter notre pays dans l’intérêt de nos enfants. Il ne devrait y avoir aucune place pour les clivages qui divisent et le chauvinisme ethnique. Il ne devrait y avoir aucune place pour des considérations égoïstes qui vont à l'encontre du progrès national. Il devrait y avoir place que pour l'intérêt national » . La conférence, qui sera présidée par l’ancien Président de la Cour Suprême à la retraite, M. Idris Kutigi, est prévue pour une durée de trois mois. Récemment, les discussions autour des tâches de la Conférence nationale ont été éclipsées par l’information selon laquelle chacun des 492 participants recevra un salaire 36 millions de FCFA ; ce qui a suscité une réprobation générale des principales organisations civiles et politiques.
Binason Avèkes
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