du matinN° 35 14 février 2014 Prix :50 francs Organe de liaison du Parti Communiste du Bénin Directeur de Publication : Philippe NOUDJENOUME -- Rédacteur en Chef : Jean Kokou ZOUNON ------------------------------------------------------------------------------------------ TRAVAILLEURS ET PEUPLE EN LUTTE, VIGILANCE ! Par Jean Kokou ZOUNON
Ali HOUDOU, en tant que représentant de la Fondation Mathieu KEREKOU, prenant position dans la situation de crise politique, sociale et morale actuelle, prône une transition politique ainsi que l’organisation d’un séminaire ou d’assisse à cet effet. Pour lui, l’équipe chargée de diriger ce séminaire ou Conférence serait composée notamment des trois anciens présidents de la République encore vivants, de IssiakouKOUTON, du Général Mama SIKA, de Robert DOSSOU, Maurice AHANHANZO-GLELE, Célestine ZANOU et de lui-même. Il est vrai et juste que le pouvoir de Boni YAYI est fini et qu’il faut une transition politique. Mais qui doit organiser cela. Pour HOUDOU Ali, pendant que les travailleurs se battent, que leur sang est versé, que leurs salaires sont illégalement défalqués dans le combat frontal contre Boni YAYI, cette transition doit être organisée en dehors des travailleurs et de leurs dirigeants. HOUDOU Ali préconise la répétition du même scénario joué en 1963, 1965, 1967, 1969, 1972, 1989 où les travailleurs et le peuple se battent et où d’autres viennent s’asseoir en dehors des combattants pour partager le pouvoir. Un tel scénario a conduit au maintien du pouvoir dans les mains des mêmes groupes depuis 1960, et, après quelques temps à l’impasse et à des crises encore plus profondes, plus démoralisantes. Nous vivons aujourd’hui les conséquences de ce scénario de 1990 qui a maintenu le pouvoir entre les mains de ceux qui ont dirigé le pays depuis 1960 et consacré l’impunité. Et si on regarde de près l’équipe préconisée par HOUDOU Ali, on retrouve en dehors de Maurice AHANHANZO-GLELE, en plus de KEREKOU, les anciens serviteurs de KEREKOU : le général Mama SIKA, Issiakou KOUTON, Robert DOSSOU et Célestine ZANOU (ancienne Directrice de Cabinet du Président KEREKOU). Si on sait que l’ex-président ZINSOU a été Conseiller Spécial de KEREKOU de 1996 à 2006, on doit conclure que HOUDOU Ali préconise ni plus, ni moins un troisième retour de Mathieu KEREKOU au pouvoir. Or, c’est un secret de polichinelle que c’est KEREKOU qui a placé YAYI Boni pour préserver ses arrières après la gestion catastrophique et mafieuse de 1996 à 2006. On sait que KEREKOU a soutenu le K.O de 2011 en appelant à aller voter avec la LEPI contestée et en allant lui-même à la cérémonie d’investiture le 06 avril 2011 à Porto-Novo, pendant que la capitale est mise sous état d’urgence. HOUDOU Ali veut un éternel recommencement. Les travailleurs et le peuple se battent, des hommes tapis dans l’ombre se faufilent au pouvoir. C’est ainsi que des généraux à la retraite font déjà campagne pour leurs propres personnes. Ce scénario doit prendre fin. Il ne peut y avoir de démocratie véritable, c’est-à-dire un pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple, que si les travailleurs et la jeunesse en lutte osent aller jusqu’au bout : instaurer leur pouvoir, le pouvoir des travailleurs et des peuples. Alors, c’est à eux et aux combattants que reviennent la direction de toute assisse ou conférence traitant de la gouvernance et/ou de la transition politique. C’est heureux que déjà des travailleurs en lutte parlent d’Etats généraux sous leur direction. Car, c’est à eux, combattants, que doit revenir le pouvoir pour toute avancée véritable de la démocratie et de l’économie du pays. Alors, vigilance et courage ! LA COUR CONSTITUTIONNELLE AU BENIN : ON AURA TOUT VU Le journal, La Nouvelle Tribune n°2727 du vendredi 14 février 2014 révèle sous la plume de Marcel Zoumènou « un complot en préparation contre les travailleurs ». On lit notamment, « quelques figures de proue de la majorité présidentielle se sont réunies au domicile du Conseiller Technique et maître à penser de Boni YAYI, Amos Elègbè pour réfléchir sur la position » de comment mettre fin à la grève. « L’objectif est de réfléchir à l’éventualité d’une décision de la Cour Constitutionnelle pour proclamer l’illégalité de la grève ». Poursuivant les révélations, le journal écrit : « A cette réunion, il y avait un invité surprise, un membre de la Cour Constitutionnelle actuelle très proche du Chef de l’Etat. Le membre de la Cour est donc venu apporter son expertise et selon les informations échappées de cette réunion, il aurait proposé à la majorité présidentielle de faire envoyer par une personne fictive ou non un recours contre la grève. la Cour elle, devrait vite s’en saisir pour rendre une décision pour déclarer que ces grèves sont contraires à la Constitution et que les défalcations sont légales ». On n’en croit pas ses yeux. Les membres de la Cour Constitutionnelle qui complotent avec le gouvernement contre les travailleurs et le peuple ! On aura tout vu ! La Cour de HOLO ira-t-elle jusqu’à ce ridicule cynique pour déclarer les grèves illégales ? Cette décision serait dans tous les cas une forfaiture de plus aux yeux des travailleurs en lutte et du peuple. Le journal a rappelé le montage de juin 2011 de la Cour de Robert DOSSOU qui a déclaré contraire à la Constitution, le décret portant institution d’un coefficient de revalorisation des traitements indiciaires des agents du Ministère de l’Economie et des Finances. Mais, cette décision non seulement n’a pas empêché les travailleurs du Ministère des Finances d’avoir gain de cause ni arrêté les grèves des travailleurs regroupés au sein du COSYNAP qui ont débouché sur le gain de 25% des indices à appliquer entre 2011 et 2014. C’est dire qu’une décision de HOLO décrétant les grèves actuelles illégales ne ferait que confirmer la profondeur de la bassesse dans laquelle l’auteur serait tombé et renforcer les travailleurs et les peuples qu’il faut se débarrasser au plus tôt du pouvoir de Boni YAYI. Xavier A PROPOS DU LIMOGEAGE DU COMMISSAIRE PIERRE AGOSSADOU Certains journalistes, croyant bien faire, suggèrent qu’à propos des revendications de limogeage des responsables de la barbarie du 27 décembre 2013 l’on pourrait à la rigueur ne limoger que le Préfet AZANDE et laisser à son poste le Commissaire Central, Pierre AGOSSADOU. L’argument avancé est que c’est le Préfet qui a donné les ordres et que le Commissaire n’aurait fait qu’obéir et exécuter. Mais, cet argument n’est pas juste. Premièrement, l’article 19 de la Constitution dit : « Tout individu, tout agent de l’Etat qui se rendrait coupable d’acte de torture, de sévices ou traitements cruels, inhumains ou dégradants dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions soit de sa propre initiative, soit sur instruction sera puni conformément à la loi. Tout individu, tout agent de l’Etat est délié du devoir d’obéissance lorsque l’ordre reçu constitue une atteinte grave et manifeste au respect des droits de l’homme et des libertés publiques ». Ainsi, Pierre AGOSSADOU qui commandait sur le terrain les différents corps de police face aux manifestants du 27 décembre 2013, et qui a ordonné la répression dans le sang des manifestants, que ce « soit de sa propre initiative, soit sur instruction », est responsable et coupable de sévices, de traitements cruels, inhumains et dégradants. Il doit être sanctionné en conséquence. Et le minimum c’est son limogeage. Ensuite, et très grave, l’excuse de l’exécutant irresponsable, ouvre grandement les portes de l’arbitraire à tout agent de l’Etat contre les citoyens. N’importe quel agent, policier, militaire zélé pourrait vous brimer, vous réprimer, même de sa propre initiative, et se cacher sous l’argument de l’ordre reçu de la hiérarchie. Ainsi, si l’on disculpe Pierre AGOSSADOU, les citoyens, les responsables syndicaux protestataires ne seront plus à l’abri des exactions du pouvoir ni en sécurité. Un chef de la police antidémocrate peut conduire des expéditions répressives, impunément, parce qu’il ne ferait qu’exécuter des ordres. Enfin, le Commissaire Central Pierre AGOSSADOU doit être sanctionné parce qu’il est dépositaire de la force publique. Parce qu’il est policier, armé, il doit, plus que tout autre, observer du respect et de la retenue face au peuple travailleur dans l’utilisation des armes acquises par les impôts des contribuables. Le fait qu’il est d’un corps d’armes est donc une condition aggravante et non une excuse. La police, sous ses ordres, a, même ce jour là, bloqué par la force, l’arrivée des sapeurs pompiers au secours des blessés. Alors Placide AZANDE et Pierre AGOSSADOU, violateurs des libertés, doivent être limogés. Attra |
Plus le mouvement protestataire s'amplifie et plus le mécontentement grandit, plus on voit des propositions saugrenues et farfelues venir empester l'atmosphère. Tandis que TEVOEDJRE, qui nous avait annoncé qu'il renonçait à la politique se propose comme médiateur pour faire on ne sait quoi, les partisans de KEREKOU viennent présenter un plat pourri avec des gens comme DOSSOU Robert l'homme du KO. Autant 1990 avait été une tragédie pour le peuple béninois, avec le consensus frauduleux de la Conférence Nationale, autant aujourd'hui, les gesticulations de clowns des envoyés de KEREKOU font pitié. Notre peuple a progressé; il commence à percevoir où sont ses intérêts, ceux qui l'endorment et ceux qui l'appellent à prendre son destin en main; aujourd'hui, l'heure a sonné de passer aux choses sérieuses; c'est le sens de ce appel à mobilisation générale de Philippe NOUDJENOUME 1er Secrétaire du PCB et Président de la CPFG pour débarrasser le Bénin du pouvoir liberticide de YAYI BONI et de ses sous-fifres.
Bonne réception
Rédigé par : Gilbert KOUESSI | 16 février 2014 à 15:47