VIENNE, 24 Avril 2013 - L'Institut International de la Presse (IPI) a exprimé aujourd'hui son inquiétude sur la poursuite des journalistes Tony Amokeodo et Chibuzo Ukaibe du Groupe de presse Leadership Les rapports ont indiqué que Amokeodo, le nouveau Rédacteur en chef du Groupe et Ukaibe un journaliste politique, ont été de nouveau arrêtés le 15 Avril, et inculpés le lendemain devant une Haute Cour fédérale à Abuja, sur la base de 10 chefs d'accusation de complot et de faux. Ils sont actuellement en liberté sous caution. Les inculpations font suite à un article sur une information apparemment fuitée de la Présidence nigériane, et publié dans le Journal Leadership. L'article intitulé «L’Outrage Causée par les Directives Présidentielles sur Tinubu et l’APC », qui a été publié le 3 Avril, ainsi qu’une copie complète de la directive présidentielle, publiée le 4 Avril et sous-titrée «Les Borborygmes de la directive présidentielle », a déclenché la bagarre entre les autorités et le journal. Comme rapporté plus tôt ce mois-ci par IPI, le document reproduit par le Journal Leadership semble montrer comment le président tentait d'empêcher les quatre plus grands partis de l'opposition de fusionner, et semble indiquer que le gouvernement pourrait augmenter les prix des carburants à la veille des élections de 2015. Dans une déclaration publique, le porte-parole de l'Administration du président Goodluck Jonathan a nié l'authenticité des documents. Le 8 Avril, les journalistes ont été interpellés et questionnés sur leurs sources. Alors que Chinyere Fred-Adegbulugbe, directeur exécutif de Leadership-Dimanche, et Chuks Ohuegbe, rédacteur en chef, ont été libérés le soir même, Amokeodo et Ukaibe sont restés en garde à vue jusqu'au lendemain, et ont ensuite reçu l'ordre de se présenter à la police tous les jours à 10 heures pour des raisons non divulguées.
Trad. et amené par Binason Avèkes
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La nouvelle arrestation et les inculpations prononcées le lundi pourraient avoir un effet néfaste sur la liberté de la presse au Nigeria. Comme le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) l’a souligné, sur la base du code pénal nigérian, des journalistes sont passibles de la peine de prison à vie pour avoir publié des documents sous un sceau présidentiel contrefait. Cependant, même s’ils ne sont pas inculpés de faux, les journalistes pourraient encore faire face à de longues peines, étant donné que le complot, l'une des autres accusations, est passible d'une peine de prison allant jusqu’à 58 ans. Dans un communiqué publié plus tôt ce mois-ci, le président du Comité National Nigérian de l’IPI M. Kabiru Yusuf, a critiqué les arrestations. « IPI Nigeria met en garde contre le recours à l'arbitraire dans le traitement des plaintes contre la presse. Toute menace contre la presse est une menace contre notre démocratie ", a déclaré M. Yusuf. M. Azubuike Ishiekwene, le directeur général du Groupe Leadership, quant à lui, se dit «convaincu que le cours de la justice et la bienséance prévaudront devant la cour. »
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