Comité des Victimes de la Répression Politique au Bénin
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COMITE DES VICTIMES DE LA REPRESSION POLITIQUE AU BENIN
Les véritables négationnistes des horreurs de la mal-gouvernance du sinistre Mathieu KEREKOU refont surface
A l’occasion du 23ème anniversaire de la Conférence nationale et sous le parrainage de Robert DOSSOU, Président de la Cour constitutionnelle, Ousmane BATOKO, Président de la Cour suprême ainsi que d’autres barons connus du PRPB, il a été organisé le jeudi 7 mars 2013, à l’INFOSEC de Cotonou, une conférence de presse qui a fait le plaidoyer pour l’ « immortalisation de Mathieu KEREKOU ».
Hier, en septembre 2012, c’était, disait-on, un groupe de jeunes organisés en une ONG dénommée « Service National de Développement » (SND) qui avait pris les devants pour demander une telle immortalisation à l’occasion du 40ème anniversaire du coup d’Etat du 26 octobre 1972.
L’horreur qu’avait suscitée une telle démarche a soulevé la réaction prompte des victimes des répressions successives sanglantes et douloureuses de l’ère KEREKOU de même que celle de tous les démocrates véritables à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. La campagne organisée sous la direction du Comité des victimes de la répression politique a permis de faire connaître plus largement les horreurs de la mal-gouvernance du pays par KEREKOU, non seulement de 1972 à 1990, mais également après son retour au pouvoir de 1996 à 2006.
Le document « Chronique de la vie d’un autocrate, Mathieu KEREKOU » (Editions La Flamme, Cotonou, octobre 2012) constitue une synthèse de référence pour toute personne voulant se faire une opinion honnête sur la vie du sinistre dirigeant.
L’échec du groupe de jeunes mis en avant en septembre 2012, a fait se découvrir les véritables commanditaires de ce sinistre montage. Ce sont Robert DOSSOU, Ousmane BATOKO, à côté des KARIMOU Rafiatou, Pierre OSHO, Ali HOUDOU et Cie. L’argument éculé que l’on nous sert est que la convocation et la tenue de la Conférence nationale voulue par Mathieu KEREKOU mérite l’immortalisation du monstre.
Finalement, Mathieu KEREKOU qui a dirigé le pays pendant 28 ans sur les 53 depuis l’indépendance ne doit être jugé que par rapport à la tenue de la Conférence nationale ?!! Voilà ce que nous servent les présidents des plus hautes juridictions de notre pays que sont la Cour constitutionnelle et la Cour suprême. Juger la vie politique d’un homme qui a régné pendant 28 ans en gommant toutes les horreurs, assassinats, états e sièges de régions entières avec une terreur inouïe, répressions, importations de déchets nucléaires, hold-up économiques, électoraux, etc. qu’il a commis ? Et tricher ainsi pour appeler à l’immortaliser par rapport à un seul élément ? C’est le comble de l’immoralité de leurs auteurs et cet exercice indique que les négationnistes des horreurs de la mal-gouvernance de Mathieu KEREKOU n’ont plus d’argument et se rabattent sur un seul fait, la tenue de la Conférence nationale qui du reste ne fut pas la volonté indépendante de KEREKOU contrairement aux affirmations des négationnistes pour prétendre que « les Béninois en seraient fiers » parce que la Conférence nationale aurait permis le passage en douceur d’un régime autocratique à un régime démocratique.
Mais alors qui était l’autocrate à la tête de ce régime autocratique ? En quoi a consisté ce régime autocratique ? Les négationnistes ne veulent pas y répondre. Et pour cause !
D’abord, le passage du régime autoritaire et sanglant de KEREKOU-PRPB à un régime « démocratique » ne s’est pas fait en douceur pour le peuple. Le peuple l’a payé dans la douleur, la sueur, les larmes, la faim et le sang durant de longues années de combat, de prison, de torture, d’exil, de morts, de privations diverses pour les meilleurs de ses filles et fils.
Le passage en douceur, l’a été c’est vrai pour les dirigeants commanditaires, auteurs et exécutants de ces crimes contre le peuple que sont précisément Mathieu KEREKOU, Robert DOSSOU (Président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale révolutionnaire, Doyen de la Faculté de Droit d’alors qui n’hésitait pas à livrer ses étudiants et ses enseignants à la police politique de KEREKOU), Ousmane BATOKO (plusieurs fois ministres sous KEREKOU, etc.). Le passage en douceur a signifié précisément l’impunité pour les criminels politiques et économiques, impunité qui est devenue depuis lors le mode de gouvernance dans notre pays de sorte que 23 ans après la conférence nationale les crimes politiques et économiques les plus odieux sont monnaie courante et au plus haut sommet de l’Etat.
Ensuite, les Pontes du régime du Renouveau aiment à clamer que tous les Béninois étaient fiers de la Conférence nationale. Ce qui est tout à fait déclamatoire. Dès le départ des Béninois l’avaient caractérisée de « marchés de dupes ». Mais ce qui est plus important c’est que, au fil du temps, et 23 ans après, de plus en plus de Béninois ne sont plus fiers du tout de la Conférence nationale. On peut citer à propos, l’article publié le 28 février 2013 sous la plume de Wilfried Léandre HOUNGBEDJI par le Journal "La Nation" qui montre bien que la Conférence nationale n’a pas permis que « la fatalité soit vaincue » et que « l’on a soigné une gangrène en injectant quelques gouttes d’alcool à sa surface, sans oser se faire mal en enfonçant les ciseaux dans la plaie infecte et nauséabonde, en amputant carrément le membre pourri… ».
Ce que corrobore l’actualité immédiate et fraîche c’est des forfaits divers des gouvernants actuels contre les libertés publiques, les deniers publics, l’égal accès aux concours d’Etat, la vie humaine, l’instruction publique, etc., qui obligent les jeunes, les enseignants, les citoyens ordinaires de diverses contrées du pays à protester de mille manières y compris par des manifestations spontanées.
La vérité est que des gens comme Robert DOSSOU, Ousmane BATOKO, et tutti quanti à qui profite l’impunité des crimes politiques et économiques consacrée par la Conférence nationale par l’immunité personnelle anticonstitutionnelle accordée à Mathieu KEREKOU veulent voir l’impunité immortalisée dans notre pays !
Or, Mathieu KEREKOU reste et demeure un monstre sinistre, « cynique et machiavélique » (selon les mots justes de Sylvain Adékpédjou AKINDES). Il est un modèle de barbarie et de mal-gouvernance politique. Son immortalisation sera une injure à la liberté, à la démocratie, à la bonne gouvernance, à l’éthique, à l’intelligence, à l’humanisme de bon aloi et au peuple.
C’est pourquoi, toute marque immortalisant sa mémoire immonde sera tôt ou tard détruite par le peuple en mouvement !
NON A L’IMPUNITE !
HONTE AUX NEGATIONNISTES Robert DOSSOU, Ousmane BATOKO et Cie !
KEREKOU A LA BARRE !
Cotonou, le 11 mars 2013
Le Comité des Victimes de la Répression Politique
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