Le Nigéria a accordé son pardon à l'ancien bienfaiteur politique du président Jonathan, condamné pour vol de plusieurs millions de dollars pendant qu'il était gouverneur de l'État de Bayelsa. La décision du Conseil des États de pardonner à l'ancien gouverneur de Bayelsa, Diepreye Alamieyeseigha a suscité une indignation immédiate à travers tout le Nigéria. Alors que l'Administration du président Goodluck Jonathan prétend tout le temps lutter contre la corruption, les leaders trahissent leurs liaisons dangereuses avec les politiciens corrompus. Pendant ce temps, le budget du Nigéria, en grande partie opaque, induit des centaines de millions de dollars de détournement. « C'est le coup de grâce au récit de la "lutte contre la corruption au Nigéria" » affirme M. Nuru Ribadu, un ancien officier de police, croisé de la lutte anticorruption, qui avait instruit le cas du gouverneur Alamieyeseigha . « Je suis vraiment attristé, dit-il. Triste pour mon pays » M. Alamieyeseigha a été gouverneur dès le début de l'ère démocratique en 1999 jusqu'à 2005. Il était alors arrêté à Londres après qu'a été découvert à son domicile londonien un montant en liquidités d'une valeur de plus de 1 million de dollars ! M. Alamieyeseigha s'est évadé de Londres, déguisé paraît-il en femme ; et il a rejoint le Nigéria où il bénéficiait d'une immunité en tant que gouverneur en fonction. Mais il a fait l'objet d’un impeachment ce qui a ouvert la voie à son accusation pour fraudes et opérations bancaires illégales à Londres, Chypre, Danemark et aux États-Unis. Les enquêtes ont établi qu'il avait acquis des propriétés en Grande-
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Bretagne et au Nigéria d'une valeur de plus de 10 millions de dollars ! Le gouverneur déchu plaidera plus tard coupable. L’impeachment de M. Alamieyeseigha propulsera son adjoint, M. Goodluck Jonathan au devant de la scène politique en tant que gouverneur, alors qu'il était jusque-là passablement inconnu. Un Jonathan qui, il n'y a guère plus de quelques semaines encore au cours d'une réunion publique à Lagos se référait à M. Diepreye Alamieyeseigha comme « Mon Boss ». Le Nigéria a perdu plus de 380 milliards de dollars dans la corruption entre 1960 et 1999 a estimé M. Ribadu, alors qu'il était à la tête de la Commission des Crimes Économiques et Financiers. Pendant ce temps, à peine un peu plus de 60 % des nigérians gagnent l'équivalent d'un dollar par jour, selon une étude publiée par le Bureau National des Statistiques du Nigéria. Amené et traduit par Binason Avèkes
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On peut comprendre le cas de conscience de Jonathan. N'eût été le crime financier de Monsieur Diepreye Alamieyeseigha, il ne serait pas devenu Gouverneur, et s'il n'était pas Gouverneur, il n'aurait pas été nommé vice président du Nigeria ; et n'eût-il été vice-président qu'il n'eût pas emboité le pas à Umaru Yar'Adua décédé en fonction. etc. Donc d'une certaine manière, c'est comme si le Président Jonathan était le fils du viol du Nigeria par Diepreye Alamieyeseigha. Est-ce qu'un fils né d'un viol doit condamner son père ? C'est tout le problème cornélien auquel répond le pardon que le "Nigeria", entendez son chef d’État actuel accorde à l'ancien gouverneur de l’État de Bayelsa. Le problème de l'Afrique, c'est qu'il ne se trouve jamais personne pour se sacrifier afin que nos nations survivent la tête haute. Jonathan avait le choix de donner l'exemple de l'impunité même dans un cas aussi personnellement chargé comme celui-là, mais il a préféré sa glorieuse destinée, son propre confort moral, son état d'âme à la nécessité pédagogique de montrer que nul n'est au-dessus des lois. L’Afrique et la lutte contre la corruption au Nigeria attendront, priorité à la paix de l'esprit de Jonathan et de son "Boss"... Et chaque génération d'Africains raisonnera ainsi, jusqu'à la ruine du dernier carré de l'Afrique...! Le moins qu'on puisse dire est qu'aux yeux de l'histoire, ce pardon de Diepreye Alamieyeseigha est impardonnable !
Rédigé par : B.A. | 15 mars 2013 à 22:13