LE NOUVEL ORDRE NEOCOLONIAL BRUTAL ET SANGLANT QUI SEVIT EN AFRIQUE
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LE NOUVEL ORDRE NEOCOLONIAL BRUTAL ET SANGLANT QUI SEVIT EN AFRIQUE
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Les récents évènements intervenus sur le continent africain ont éclairé d’un jour nouveau la situation que vivent ses peuples depuis des siècles. La colonisation des pays africains a fait suite à la barbarie de la traite négrière afin de maintenir dans la continuité le système économique qui a fait développer les industries des pays occidentaux pendant plusieurs siècles. En 1960, l’indépendance accordée à la plupart des pays africains francophones par le Général De Gaulle était assortie d’accords de coopération politique, économique et de défense militaire. La nomination d’un dictateur à la tête de chaque pays avec l’installation d’une base militaire française à proximité pour veiller aux intérêts de la puissance colonisatrice après son départ, ainsi que la monnaie Franc CFA propriété de la France, sont les moyens par lesquels les peuples sont maintenus dans la pauvreté et la misère malgré l’immensité de la richesse minière et agricole de ces pays. Sans compter l’obligation qui leur est faite de déposer plus des 50% de leur réserve d’argent dans le trésor français. Cf. « Le Franc CFA et l’Euro Contre l’Afrique » Editions Menaibuc. du professeur Nicolas Agbohou...
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Les premiers leaders africains qui ont compris cette supercherie et qui réclamaient une vraie indépendance ont été éliminés physiquement. Ce fut le cas de Patrice Lumumba au Congo, de Sylvanus Olympio au Togo, de Kwame Nkrumah au Ghana qui projetait une Union Africaine avec sa monnaie. Puis tout récemment de Thomas Sankara au Burkina Faso. La Politique d’Ajustement Structurel (P.A.S.) imposée à de nombreux pays par le FMI et la Banque Mondiale, ainsi que la ruine de leurs économies engendrée par les règles du jeu faussées de l’OMC, constituent une violence envers leurs peuples. Dans la plupart de ces pays, plus de la moitié des populations ont moins de 17 ans, et la majorité vit sous le seuil de pauvreté fixé à 3.000 dollars par habitant et par an par le PNUD. Depuis plus de cinquante (50) ans d’Indépendance, les populations rurales de ces pays qui forment plus de 70% n’ont pas accès aux facteurs de développement humains que sont l’Education, la Santé et l’Eau potable. Les révoltes des peuples insurgés contre cet ordre néo-colonial, sont régulièrement noyées dans le sang . Et pour appuyer ces répressions, des interventions militaires extérieures baptisées « humanitaires » sont souvent organisées. On sait à présent que les opérations « Turquoise », « Lamantin », « Artémis » et « Licorne » ne sont que des opérations camouflées pour soutenir les dictateurs et défendre les intérêts économiques des entreprises françaises qui exploitent les ressources naturelles et humaines dans ces pays. Pendant que le Brésil, l’Inde et la Chine deviennent émergents avec un taux de croissance parfois à deux chiffres, les pays d’Afrique francophone tout en étant riches, végètent dans la misère, et sont englués dans un système pervers de dette fictive savamment organisé par les puissances occidentales et leurs instruments de domination que sont le FMI et la BM. Le système Françafrique qui gère l’ordre néo-colonial français, aide les dictateurs à réprimer le mouvements de protestation des peuples contre la faim, la misère, la vie chère ainsi que les trucages grossiers des élections. Les contestations persistant, la parade a été cette Résolution 1973 de l’ONU votée pour inaugurer la nouvelle forme de colonisation baptisée « Protection des Peuples ». Les dictateurs installés au pouvoir dans les pays africains francophones y restent jusqu’à leur mort, puis sont remplacés par leur fils agréé par la France, comme nous l’avons vu au Gabon, au Togo et en RDC. C’est donc grâce à cette résolution 1973 et avec la complicité de l’ONU que la France va désormais intervenir directement, ouvertement et de manière sanglante dans les affaires intérieures de ses anciennes colonies, au besoin, en bombardant leurs peuples que cette résolution est censée protéger. Cela a été le cas en Côte d’Ivoire où, la classe dirigeante s’est enrichie de façon indécente, d’une part, et d’autre part, les entreprises françaises, qui forment l’essentiel du tissu économique rapatrient 90% de leurs intérêts. Cf. Billets d’Afrique et d’ailleurs N°198 de Janvier 2011. Lettre mensuelle éditée par Survie La politique d’Houphouët Boigny a été un échec. Après sa mort en 1993, le concept « d’Ivoirité » voté et inclus dans la constitution avait écarté Ouattara de sa succession. Mais le président français Nicolas Sarkosy, ami personnel de ce dernier souhaitait l’installer aux commandes en Côte d’Ivoire afin de perpétuer le système françafrique. Alors, avec la complicité de Blaise Compaoré le président du Burkina Fasso, la France a monté et armé lourdement des rebelles dans le Nord du pays pour un coup d’Etat en 2002. C’est l’échec de ce coup de force qui a engendré la crise qu’a connue ce pays jusqu’en 2010 date de nouvelles élections présidentielles. Sur les résultats contestés de ce scrutin, un sénateur américain, les observateurs de l’Union Africaine, le président Sud Africain Jacob Zuma, forts de leurs propres preuves sur le terrain, seront unanimes à déclarer Gbagbo vainqueur. Cependant, la France a bombardé le palais, arrêté Gbagbo qui fut remplacé par Ouattara Avec cette arrestation, la France réussit à rétablir sa main-mise sur la Côte d’Ivoire. « Qu’est ce que le monde s’est trompé en Côte d’Ivoire ! » a déclaré Thabo Mbéki ancien président Sud Africain, dans un long article publié dans le magazine « Foreign Policy » en date du 29 Avril 2011. Analyse faite à la suite de ses propres investigations. Les médias du monde partagent largement cette volonté délibérée de tromperie. Une fois les peuples Tunisien et Egyptien débarrassés de leur dictateur Ben Ali et Moubarak adulés par les occidentaux, la France, la Grande Bretagne et les Etats Unis vont en profiter pour régler leurs contentieux avec le dirigeant libyen Kadhafi qu’ils vont assassiner. Les présidents Obama et Sarkozy ainsi que le premier ministre Cameron, puis l’OTAN ont lourdement armé les opposants Libyens contre leur dirigeant et les ont poussés à la guerre. Ces trois membres permanents du Conseil de Sécurité ont rejeté sans vergogne le mandat du Conseil de sécurité de l’ONU préconisant des négociations entre Kadhafi et ses opposants en guerre. Ils ont préféré le tuer. « La réalité est que les organes de l’ONU à savoir le Conseil de Sécurité et le Bureau du Secrétariat Général, ont trahi leurs obligations en termes de Droit International, en particulier, celles prescrites par la charte de l’ONU. Ces organes ont choisi de donner libre cours aux Etats Unis, à la France et au Royaume-Uni, de décider exclusivement de l’avenir de la Libye… », a déclaré Thabo Mbéki dans son discours prononcé à l’Université du Cap Occidental le 23 Février 2012 au sujet de la souveraineté des pays africains. Ils se sont entendus pour tuer le colonel Kadhafi car ce dernier, sur les traces de Kwame Nkrumah, tout en préconisant une Union Africaine dégagée de toute tutelle de l’Union Européenne, avait doté l’Afrique de son premier satellite RASCOM1. La mission de ce satellite est d’assurer la couverture universelle du continent par la téléphonie, la télévision, la radiodiffusion et de multiples autres applications telles que la télé médecine et l’enseignement à distance. Cette opération en faveur des peuples africains a fait sauter les 500 millions de dollars que l’Europe encaisse par an sur les conversations téléphoniques même à l’intérieur du même pays africain, pour le transit des voix sur les satellites européens comme INTELSAT-Phares Cf .Jean Paul Pougala, Directeur de l’Institut d’Etudes Géostratégiques et Professeur de Sociologie à l’Université de la Diplomatie de Genève en Suisse. L’un des autres projets de Kadhafi pour les pays africains, considéré comme trop dangereux pour l’économie française, mais aussi pour celle européenne déjà mise à genou par la crise qui la secoue, est la création d’une monnaie africaine. Cette monnaie africaine aurait permis le décrochage du Franc CFA de l’Euro et aurait entraîné le rapatriement de facto des réserves d’argent de ces pays stockés dans le trésor français. Ce qui aurait provoqué un effondrement aux conséquences proches d’un séisme. C’est donc pour maintenir les pays africains sous un nouvel ordre néo-colonial par la force que les puissances occidentales emploient désormais des manières brutales et sanglantes Pour gérer la crise actuelle au Sahel, ainsi que celles à venir, la France a perdu toute crédibilité à vouloir faire respecter l’intégrité territoriale du Mali ; elle qui a encouragé la partition de la Côte d’Ivoire puis celle en cours de la Libye. Les dirigeants africains, eux non plus, pour avoir trahi la confiance placée en eux par leur peuple respectif ne sont plus crédibles. Quant à l’ONU, elle est disqualifiée pour n’avoir pas fait respecter le Droit International dont elle est garante et pour avoir béni ce nouvel ordre néo-colonial et sanglant qui empêche toute émancipation des peuples et encourage le pillage de leurs ressources. C’est la raison pour laquelle, les femmes et les hommes épris de justice sociale et de paix doivent mieux s’informer, s’en indigner et dénoncer les manœuvres de ces grandes puissances et leurs instruments de domination que sont l’OTAN, le FMI, la Banque Mondiale et même l’ONU qui s’est mise à leurs bottes. Et enfin .s’organiser pour leur barrer la route en soutenant activement les efforts des peuples pour se libérer, devenir réellement indépendants en arrachant leur dignité. Il appartient aux peuples, et à eux seuls de se battre pour dégager leur dictateur, car la démocratie ne s’exporte pas ! Mai 2012
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