Depuis que Kérékou a taxé certains Béninois d'intellectuels tarés, la formule a fait mouche, et son auteur n'a eu de cesse de la défendre et de l'illustrer. Tant qu'il vivra, il a décidé d'imposer aux Béninois ses fantasmes et ses lubies diaboliques. Ceux-ci sont marqués du sceau du régionalisme le plus visqueux. Le but, qui est aussi un défi ludique et mesquin, est de faire élire pour les siècles des siècles un « président du Nord ». Revanche complexée d'une tourbe infecte de profiteurs antirépublicains de la République. La technique pour ce faire est simple et a été déjà rodée en 2006. Elle consiste à multiplier toutes sortes d'intrigues et de diversions autour de la pérennisation du président en exercice, pendant qu'en sous-main un candidat inconnu ou discret est posté aux aguêts et attend d’être adoubé. Alors, toutes les bonnes âmes éprises de Démocratie et d'État de droit, comme cela se fait en ce moment, monteront au créneau et sur leurs grands chevaux à l'assaut du fossoyeur indélicat de la « Démocratie chèrement acquise ». À coups de charivari, ils crieront haro sur le vilain violateur de la constitution et prendront le peuple à témoin de ses crimes et excès de lèse-démocratie. Au dernier moment, on feint de leur donner raison, lorsque le président en exercice, contre toute attente, faisant preuve d'une espiègle magnanimité fait marche arrière et se met hors du jeu comme l'exige la constitution. Et les démocrates chauffés à blanc, pour accompagner leur victoire, ne sont plus regardants sur celui qui remplacera le président sortant ; tellement ils sont dans la transe de leur victoire démocratique et de la survie de l'État de droit. Ce combat pour eux est si important que l'identité du président entrant en devient pres- |
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que secondaire. C'est sur cette ruse subliminale, cet os à ronger nommé “combat démocratique” que compte le diable Kérékou pour placer l’ange ABT comme prochain président du Bénin. Et ce selon une volonté machiavélique, traduction d'un manque de vision pour le moins affligeant. Car un ABT qui devient Président vaut mieux que 100 Yayi Boni trafiquant la Constitution et se pérennisant au pouvoir. La Constitution paraîtra respectée, le Renouveau toujours vivant et la Démocratie sauvée : tout le monde est content ! Et le jeu se met déjà en place. Et chacun, comme on aime à le dire au Bénin, joue déjà sa partition. Car finalement, comme en 2006, l'issue reste toujours incertaine entre les deux « candidats du Nord » -- le sortant et l’entrant. Et chacun va jouer son va-tout jusqu'au bout. Avec comme seul dindon de la farce les soi-disant démocrates et autres surdoués politiques du sud qui ne se sentent jamais intelligents que lorsqu'ils donnent raison à Kérékou qui les tient pour des intellectuels tarés et prend un malin plaisir à le prouver !
Aminou Balogun
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Les mêmes personnes qui n'ont pas levé le petit doigt en 2011, lorsque la Démocratie a été poignardée en plein cœur, et le peuple méprisé dans une confiscation scandaleuse du pouvoir, vont en effet se mettre en transe bientôt pour « sauver la Démocratie » - alors qu'elle est déjà morte - sous prétexte que le président veut trafiquer la constitution... Mais que n'ont-ils cherché à sauver la Démocratie en 2011 pendant qu'elle était encore vivante ? Combien d'entre eux n'ont pas participé au holdup du K.-O ? Combien d'entre eux n'étaient contre Yayi le jour et pour lui dans la nuit du complot ? Comment peut-on comprendre autrement leur paradoxale attitude sinon qu'elle traduit la complicité d'une classe de charognards implacables qui s'entend bien à partager les rôles sur le théâtre d'une tartufferie politique visant à continuer le pillage du pays en toute impunité ?
Rédigé par : Toglossou Antoine | 29 septembre 2012 à 07:15