Yayi Boni est assis entre François Hollande et Barack Obama, il sourit, il paraît fier de soi ; il fait ce que les gens de Porto-novo appellent le "mitoyémin" ; son ego, on l’imagine, doit être au zénith : il est assis à côté des grands de ce monde, il joue les grands hommes pour quelques heures, quelques minutes. Même s’il le fait au nom de l’UA dont le Bénin a la présidence ; et comme il est le président du Bénin, on comprend qu’il soit là au titre de Président de l’Afrique. Yayi Boni a toujours profité des groupes larges auxquels il appartient. Natif de Tchaourou, il émerge en tant que ressortissant du Nord ; en tant que ressortissant du Nord, et au titre de la parité chiquée en vigueur au Bénin, Soglo le fait accéder à la BOAD, et du coup il devient le Président de la BOAD parce qu’il est béninois, et Béninois parce qu’il est nordique, Nordique parce qu’il serait de Tchaourou etc... Là sur la photo, coincé entre François Hollande et Obama, il sourit avec l’innocence du juste. Or c’est en réalité un voleur d’élection, qui a fraudé pour se faire élire. Et s’il n’avait pas fraudé, truqué les élections, utilisé les milliards des caisses de l’État pour stipendier les tenants des institutions, s’il n’avait pas tourné sens dessus dessous la liste électorale, il ne serait pas élu. Et c’est parce qu’il a pris la place d’un autre qu’il se trouve entre deux présidents qui eux, on peut l’attester, n’ont pris la place de personne d’autre. De ce point de vue, Yayi Boni a beau sourire comme un juste, il ne peut dormir du sommeil du juste, lui qui, pour avoir la paix de l’esprit n’a pas trouvé mieux à faire que de s’affubler du titre de Ministre de la Défense pour, croit-il, être en mesure de déjouer d'éventuels
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coups d’État ? Il doit être particulièrement fier, lui le président d’un pays ou d’aucun avant lui se faisait nommer caméléon, fier d’être assis tout à côté de François Hollande, lui qui, il n’y a guère longtemps, léchait les bottes sinon le cul de celui que Hollande a honnêtement terrassé… De ce point de vue, on peut se demander si Hollande, dont l’Afrique attend une attitude plus transparente du point de vue des intrigues de la Françafrique, on peut se demander si Hollande sait qu’il est assis à côté de son ennemi logique. Car si Sarkozy avait fait en France ce que Yayi Boni a effrontément fait en mars 2011 au Bénin, eh bien, François Hollande ne serait pas assis à côté de celui qui n’aurait pas dû être assis à côté de lui, dût-il le faire au nom de l’UA, si la Françafrique dans sa volonté d’humilier en permanence l’Afrique n’avait pas ainsi décidé !
Eloi Goutchili
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