 Dans les années 60 c'est l'Indépendance qui était "à la mode". Tout le monde en Afrique s'excitait autour de cette lubie ; elle donna lieu à des héros et des traitres. Que l'indépendance grosso modo soit le fait de la volonté du Colon lui-même, ou qu'elle soit la conséquence de la lutte farouche des Africains, 50 ans après qu'en ont-ils fait ? Le prophète qui 50 ans plus tôt aurait dit que l'indépendance n'était ni l'urgence ni la nécessité de l'Afrique serait passé aux yeux des bien-pensants et des opportunistes ( tous ces gens impatients qui bavaient de rentrer dans les chaussures du colon, s'asseoir dans son fauteuil, se vêtir et parler comme lui, prendre sa place et adopter ses tics et ses manières, se vautrer dans les palais et les édifices coloniaux piller les caisses du pays et jouer les nouveaux maîtres sans légitimité historique) pour un hérétique, un empêcheur de libérer l'Afrique. La preuve que c'est le blanc qui a donné l’indépendance est bien fournie par le fait indéniable qu'il l'a reprise aussitôt en revenant de force avec le néocolonialisme triomphant. Du reste, très sincèrement, de quelle libération avons-nous jamais joui ? Quelle indépendance avons nous jamais eue ? 50 ans après on se rend compte que l'Indépendance est pire que son contraire... La Martinique est bien plus prospère, plus libre et mieux gouvernée que le Togo!
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De même aujourd'hui, le même opportunisme à courte vue revient avec le thème de la Démocratie, comme si elle était la panacée. Alors que l’essentiel est ailleurs : la liberté intérieure, l’appropriation des systèmes symboliques, le travail et la conscience d’unité. Ne pas la savoir fait trembler de fureur devant l’imbécillité qui domine en Afrique surtout si l'on considère ceux qui se font les chantres de cette fameuse démocratie : tels anciens dictateurs, tels actuels dictateurs subtils, tel perpétrateur de holdup électoral, tel fomentateur de coups d’État, tel Assassin de Thomas Sankara, tel instigateur d'instabilité, de guerre et de coup d’État dans « son pays » avec l'aide de la France, voilà la lie pouilleuse, la tourbe infecte des chantres de la nouvelle mode-Démocratie !
Pauvre Afrique, qui va la tête en bas et ne voit pas plus loin que le bout de son nez !
Aminou Balogun
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