 Les Béninois ce sont des gens qui, en matière d’intelligence, ne se prennent pas pour une merde. Le qualificatif ambigu de “quartier latin de l’Afrique” conféré par un commentateur français, quoique historiquement situé, les poursuit dans le tréfonds de leur mentalité et nourrit leur narcissisme. Pour tout un tas de raison liées à l'histoire, ils ont le culte de l'élitisme et une haute idée de leur intelligence. Mais, en aliénés coloniaux, ils ne sont guère mieux lotis que des singes savants, le singe savant qui a tôt fait de considérer l'hypocrisie comme la forme achevée de l'intelligence sociale et intersubjective. Du coup, on les voit faire en politique où nul n'est économe de son petit numéro d'hypocrisie, érigée en valeur absolue et but ultime. Et, chacun joue à tromper, à trahir son partenaire, à faire des mascarades, à se vendre, et à frauder. Il y a à la fois une éthique et une esthétique de l’hypocrisie. La fin justifiant tous les moyens, c'est quand on a réussi ces coups minables, c'est au trébuchet de l’hypocrisie administrée à l’autre, aux autres, que l'on mesure maintenant son intelligence au Bénin où la politique est synonyme de fraude, d'enrichissement rapide-énorme-et-facile, de trahison et de corruption…
|
|
Le plus préoccupant dans tout ça, et suivant un éthos dont la déviance est passée dans les mœurs comme une lettre à la poste, c'est lorsque cette maladie éthique contamine la nouvelle génération et que celle-ci, avide de montrer sa vigueur intellectuelle et les promesses d’un avenir rayonnant dont elle est grosse, n'a de cesse de multiplier les faits d’arme de cette mentalité tenue pour vision du monde et sens de la vie, et qu'elle arbore fièrement comme un trophée et une bannière.
Regardez les trajectoires des gens comme Joël AÏVO, Edgard GUIDIGBI ou LEHADY SOGLO, les trois mousquetaires de cette nouvelle génération en politique qui ont l'air d'avoir tout compris et vous aurez tout compris…
Éloi Goutchili
|
Commentaires