Au sud, sur le golfe du Bénin-Guinée, nous payons le prix de l'hospitalité envers les blancs. Nos côtes hospitalières ont, il y a des siècles, accueilli le ban et l'arrière ban des flibustiers et aventuriers d'état européens. Tour à tour ceux-ci en ont profité pour installer leurs comptoirs et leur forts. De là, ils ont fait la traite des esclaves qu'ils échangeaient quatre siècles durant contre de la pacotille. Puis, après l'obsolescence décrétée de ce commerce inhumain, incontinents, et de là toujours, ils ont enchaîné avec la colonisation et la traite des produits tropicaux divers. De là aussi est partie l'imposition de leur culture et de leur loi sur nos contrées accueillantes. Nos côtes leur ont servi de base arrière dans leur expansion ; et, l'homme du sud de cobaye dans leurs expériences d'assimilation. Notre sens de l'hospitalité les à enhardis dans leur poussée vers le Nord. Un Nord pourtant concurrencé par la présence, la culture et la religion islamiques. Un Nord qui n'a jamais entièrement été convaincu de l'intérêt de la culture du blanc et qui, cramponnée à ses valeurs traditionnelles et islamiques s'est montré inhospitalier, revêche et fermé à son égard. Or donc, voilà qu'au moment où, forcé de se retirer en raison de l'ordre éthico-politique consécutif à la seconde guerre mondiale, le blanc n'a trouvé d'autre choix à faire que de confier le pouvoir à ce Nord rébarbatif qui lui était hostile et inhospitalier. Grande était sa hantise de confier le pouvoir au sud. Et, depuis lors le blanc n'a cessé d'intriguer pour que le sud n'ait jamais accès au pouvoir. Pourquoi cette paradoxale méfiance et ingratitude envers le sud ? Un sud qui avait cru en lui, s'était ouvert à lui a partagé avec alacrité ses valeurs, sa religion, sa langue et sa culture au point qu’un pays comme le Bénin pouvait être qualifié de “Quartier latin de l'Afrique.” Pendant que le Nord se fermait, se cabrait, s'opposait et résistait à l'influence de la culture occidentale, comme aujourd'hui on peut le voir au nord du Nigéria avec l'activisme terroriste d'un BOKO
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HARAM qui prêche dans la violence le rejet et le refus absolu de la culture occidentale. Comme l'a dit l'écrivain Louis Ferdinand Céline, l'homme est toujours pressé de se venger du bien qu'on lui a fait. Ce qu’en fon, on appelle dans un oxymore bien tourné, “le remerciement du revers de la main”; ou en français “payer en monnaie de singe”. Ô quel regret que l'océan ne fût pas au Nord ! Car si les Blancs avaient abordé l'Afrique par le Nord, et ils se fussent installés là en premier sans aucune concurrence, le sud parce qu’alors étranger à sa culture et rébarbatif, serait aujourd'hui dans ses bonnes grâces ; et l'acharnement du blanc à confier en sous main le pays à des incultes, des gens globalement minoritaires auxquels il s’allie pour le piller, cet acharnement bénéficierait au sud, à la majorité ! Et les guerres d'accession au pouvoir qui font rage actuellement seraient beaucoup plus justes que celles qui nous sont imposées.
Éloi Goutchili
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