QU'EST LE ZANGBETO Dans la langue Gounou, ZAN veut dire : nuit, GBETO, veut dire : chasseur. Etymologiquement, ZANGBETO est donc chasseur de nuit. Mais, qu'est, en réalité, le Zangbéto ? Le Zangbéto est le gardien de la ville, le veilleur de nuit, plus exactement, l'agent de police du Roi chargé d'assurer l'ordre et la sécurité publics dans la nuit. ORIGINE DU ZANGBETO En 1610, à la mort du Roi d'Allada, Roi des Fons DE-KOPPON, ses trois fils : Te-AGBANIJN, MEDJI et AHO DAKO-DONOU, voulant recueillir sa succession, se livrèrent une guerre acharnée. Medji, ayant, après un violent combat, défait ses deux frères, force fut à ces derniers de lâcher pied et de chercher refuge ailleurs pour ne pas être exterminés. AHO DAKO-DONOU ayant réussi à quitter le territoire en traversant la Lama, il restait Te-AGBANIJN, ses fils et ses partisans cernés de tous côtés par l'armée de MEDJI, prête à les massacrer. Que faire ? Continuer la lutte ? Impossible ! se rendre ? C'était tomber de Charybde en Scylla, car MEDJI n'aurait eu aucun scrupule pour les mettre à mort, les exterminer. C'est alors qu'un Prince chasseur appartenant à la dynastie des Davié Horou (1) du nom de PADONOU HEN-NOUKOU dit à Te-AGBANLJN : « Frère, ne t'inquiète pas, nous partirons d'ici sans coup férir, sans aucune « difficulté ». xxx(I) AVADJO, fondateur die la dynastie royale à Allada eut trois enfants : DOSSOU, DOSSA et HOUINSIPE. DAVIE HOROU est le descendant de DOSSOU et TE-AGBANLIN celui de Dossa. « J'ai trouvé un bon expédient. Tu n'as qu'à suivre exactement ce que je t'ordonne». Il prit des bambous, en fit des cases coniques et portatives qu'il entoura de feuilles sèches de bananier. Au sommet de ces cases, il y avait des coussinets également en feuilles de bananier pour aider à les porter facilement sans se blesser la tête. A la hauteur des yeux, il y avait des yeux de bœufs, par où l'on pouvait, de l'intérieur, voir tout à l'extérieur. A chaque côté, c'étaient des poignées permettant de faire mouvoir les cases à volonté. Muni d'une défense d'éléphant, Padonou HENNOU-KOU entra dans l'une des cases, l'actionna en soufflant dans la défense d'éléphant. Une sorte de rugissement perceptible à plusieurs kilomètres et inspirant de la ter-teur retentissait. La troupe de Medji, croyant avoir affaire à des diables, à des démons, fut prise de panique et s'enfuit. TE-AGBANLIN ET SA SUITE, comme l'avait dit Padonou HENNOUKOU, purent passer la frontière sans coup férir, sans difficulté ! Le ZANGBETO était inventé et devait devenir plus tard à Porto-Novo un fétiche ayant pour fin la protection du Roi, de la ville et des habitants contre l'invasion des ennemis et contre tout malfaiteur. INSTALLATION DU ZANGBETO A PORTO-NOVO D'Allada à Porto-Novo, le parcours s'effectua sans danger grâce au Zangbéto, qui se livrait à des prouesses avec sa case extraordinaire garnie de feuilles et terrifiait tout passant, hommes et bêtes avec sa voix bourdonnante surhumaine. Arrivé à Adjachè — c'est sous ce nom que Porto-Novo était connu — TE-AGBANLIN dit à Padonou HENNOUKOU .- « Cher Frère, ton expédient nous a sauvés. Mais ce «n'est pas tout d'échapper, il nous faut maintenant assurer l'avenir. Les assassins, les bandits auxquels nous avons affaire sont capables de venir nous braver encore dans notre retraite. Aussi, ne pouvons-nous pas abandonner ton expédient». « II est de notre intérêt de le conserver, de l'organiser sur des bases solides, durables et de le faire respecter ». « Tous les soirs, il faut qu'un ZANGBETO veille autour de notre case pour « nous garder ». Ainsi dit, ainsi fait. Non loin de la case de Te-AGBANLIN, il y avait un arbre appelé dans la langue Gounou « AVA » d'où le nom d'Avassa (littéralement : « à l'ombre d'Ava » ) donné plus tard au quartier Avassa encore existant où se trouvait cet arbre, désigné comme lieu de divertissement du Zangbéto. Le premier Zangbéto installé en ce lieu prit le nom de KPAKRIYAOU, nom guerrier qui évoque un animal couvert de piquants qu'on ne peut toucher sans se blesser et qui inspire la peur. C'est le Roi des Zangbétos. Sa case est haute, plus haute que celle des autres Zangbétos et atteint 4 à 5 mètres de hauteur ( signe de la majesté). Son fils, c'est-à-dire celui créé après lui au même lieu pour le seconder dans sa tâche, est LOUGOULOU-GOU, (mot qui signifie: qui roule). Il est ainsi surnommé à cause de la petitesse et de la rotondité de sa case qui lui donnent une agilité sur prenante et lui permettent de faire de la prestidigitation, des tours de passe-passe. ORGANISATION DE LA GARDE ROYALE Au fur et à, mesure que Te-AGBANLIN obtenait des lopins de terre pour construire des maisons d'habitation, au. fur et à mesure qu'il devenait puissant et étendait son domaine, il créait de nouveaux Zangbétos pour faire le guet autour de lui pendant la nuit. Ces Zangbétos formaient la garde royale. Ils avaient chacun un nom tiré d'une particularité locale, d'une sentence indigène ou d'un fétiche. Ce nom leur donnait une identité et une personnalité. La résidence où chacun devait être en faction était fixée par KPAKRIYAOU de concert avec TE-AGBANLIN VOICI CES NOMS ET RESIDENCES
LES ZANGBETOS POLICIERS DE LA VILLE Après les Zangbétos que nous venons d'énumérer qui montent la garde autour du Palais du Roi, cette résidence sacrée des Rois connue sous le nom de Honmè, viennent, ceux ci-après créés dans chaque quartier de PORTO-NO VO pour assurer la sécurité publique
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CONFRERIE DES ZANGBETOS — ORGANISATION A l'établissement de Te-AGBANLIN à Porto-Novo, pendant que la ville était sous son empire et qu'il en organisait la défense contre les invasions ennemies, il n'y avait, comme nous venons de le constater, que onze Zangbétos qui faisaient le guet autour du Palais et qui formaient la garde royale. Peu à peu, au fur et à mesure que la ville se développait, d'autres Zangbétos naissaient et prospéraient. Pour régler les rapports entre ces divers Zangbétos qui dépendaient les uns des autres, le roi s'était trouvé dans la nécessité de les grouper en une confrérie hiérarchisée, et de diviniser cette institution, pour la faire respecter, car chez l'indigène pour qu'une institution pieuse, charitable, comme l'est le Zangbéto, dure et soit honorée, il faut qu'elle soit mise au rang des fétiches. D'où le mystère qui entoure le Zangbéto et le nom de fétiche qui lui est conféré. La confrérie englobe donc les Zangbétos de tous les quartiers de Porto-Novo et les Zangbétos des banlieues qui ont reçu l'investiture de KPAKRIYAOU (Zangbéto-Roi) et qui, forcés d'accomplir les mêmes actions, soumis aux mêmes règles, sont enchaînés par des liens d'une solidarité non seulement morale mais religieuse. CASES DES ZANGBETOS Au début, toutes les cases étaient garnies de feuilles sèches de bananiers. Ces feuilles ne durant que deux ou trois jours, les cases étaient vite dégarnies. Les profanes pouvaient facilement en voir l'intérieur et pénétrer le secret de l'agencement, ce qui pouvait diminuer le prestige du Zangbéto. C'est pourquoi, il a été décidé de couvrir toutes les cases de raphia CASE DE KPAKRIYAOU (Zangbéto-Roi) Kpakriyaou étant le roi des Zangbétos il se doit de se distinguer des autres Zangbétos. Comme insignes, insignes que lui vaut son rang, son titre, il a seul le privilège d'avoir une case haute surmori tée d'une couronne de feuilles de bananier en souvenir de la première case confectionnée par PADONOU HEN NOUKOU. le fondateur du Zangbéto. Les deux insignes du Zangbéto-Roi sont donc la case haute et la couronne en feuilles de bananier sur cette case. CASES DES AUTRES ZANGBETOS Sous peine d'encourir des punitions sévères, aucun autre Zangbéto ne peut porter les insignes du Zangbéto-Roi. Leurs cases doivent être coniques, petites et couvertes de raphia. Elles ne doivent pas se mesurer en hauteur, rivaliser, avec celle du Zangbéto-Roi. Leur hauteur ne doit pas dépasser 1 m. 50 ou 2 mètres. INITIATION AU ZANGBETO LES PERSONNES QUI DOIVENT ETRE INITIEES A l'exception des femmes et enfants qui sont jugés incapables de garder le secret, la coutume fait obligation à tout adulte, à tout homme né sur le territoire de Porto-Novo et y établi, de s'initier au Zangbéto lorsqu'il en a les moyens et en est digne. Celui qui, par orgueil, par suffisance, ou par égoïsme, se refuse à se conformer à cette règle, est mis à l'index, exclu de la société et brimé quand il sort dans la nuit par initiés. Il est à tout bout de champ en butte aux quolibets de ses camarades et ne peut tenir son rang dans la société Les brimades, et vexations de toutes sortes ne cessent à son égard que quand il accepte d'être dans le giron de Zangbéto, c'est à, dire, d'être initié. En général, les nagots, à cause de leur indiscrétion et de leur bavardage ne sont pas admis à s'affilier au Zan gbéto, mais quand les notables, les Zangans (Chefs de la nuit) jugent certains d'entre eux qui, par îeurs habitudes, leur caractère, leurs sentiments, se sont rapprochés des Gounous, capables de s'affilier, ils peuvent être reçus au sein de la confrérie et initiés. COMMENT ON EST INITIE Pour être initié, on adresse sa demande accompagnée rie deux bouteilles de tafia (alcool, gin ou autre), à un dignitaire (Zangan) du quartier où l'on réside. Le Zangan en fait part au cours d'une réunion à tous les initiés (Gbétovis enfant du Gbéto ou Zangbéto). On consulte le Fa d'oracle) qui indique le jour le plus faste pour- recevoir le récipiendaire. Ce dernier, la veille de la cérémonie, envoie à tous les initiés. 1 marmite de caloulou de poissons l marmite de caloulou de viande 1 marmite de caloulou de gombo mélangé avec du poisson 1 grand panier d'Akassas 1 bonbonne de tafia 1 coq 1 bouteille d'huile de palme. Au jour fixé pour la cérémonie, le récipiendaire accompagné de son parrain, se présente les yeux bandés, devant le Zangbéto et les initiés qui chantent, dansent et font résonner leurs défenses de manière à l'effrayer. On lui pose des questions auxquelles il doit répondre ex abrupto. Après ces questions, le Zangbéto lui dit : « Tu es maintenant un homme, un as. Tu es en mesure maintenant de connaître des « secrets inconnus des profanes ». On enlève le bandeau, on lui présente une défense, on lui apprend à s'en servir et on lui fait prêter le serment : « Tu ne dois jamais révéler aux femmes, aux enfants et profanes tout ce que tu vois ici ». Le récipiendaire répond : « Je ne dirai rien à personne. Je le jure ». Le zangbéto continue : « Si jamais, tu dévoiles ce que tu as vu, les fétiches te tueront, tu auras la vie malheureuse, tu n'auras aucun succès dans tout ce que tu entreprendras, tes femmes, tes enfants seront malheureux et mourront ». L'initié répond: «Je serai fidèle, je le jure». Puis au commandement des initiés, il roule sur le sol, se relève et danse au battement des mains. Après quoi, on lui fait creuser un trou de deux décimètres environ de profondeur. Il dit en bouchant ce trou .- «Je mets dans ce trou toute profanation, toute indis crétion, tout ce qui est contraire aux usages, aux règlements du Zangbéto. Maintenant, tout est enfoui, je suis purifié ». Après cette cérémonie, tous les initiés et le nouvel initié mangent et boivent ensemble ce que ce dernier a apporté. C'est le repas communiel. ENSEIGNEMENT DES REGLES DE LA CONFRERIE AUX INITIES Après les épreuves subies, la révélation des secrets et le repas communiel, s'ouvre la période de cours particuliers à l'initié — qui durent trois mois consécutifs. Au début de ces cours, on lui donne un nom de bap terne qui est communiqué à tous les initiés et que personne ne doit révéler aux profanes. On l'autorise à acheter deux défenses d'éléphant l'une pour son usage personnel, l'autre à garder pour l'apprentissage d'un nouvel initié. Pendant les cours, on lui enseigne la langue secrète du Zangbéto, les rites secrets qui conditionnent la vie de l'initié, les devoirs et droits du Zangbéto, ses obligations et ses interdits, les sanctions auxquelles on s'expose en cas d'infraction à ces règles. A l'expiration du délai de 3 mois imparti pour les cours, l'initié est classé parmi les anciens et donne à cette occasion un pourboire : l grand plat de haricots mélangés avec de la farine et si possible, de la bouillie de maïs, du caloulou et du tafia. LES PORTEURS DE CASE Les porteurs de case sont choisis parmi les anciens initiés, les mieux constitués physiquement, les plus forts. Ce sont ceux-là qui portent, actionnent les cases et représentent le Zangbéto. Lorsqu'ils sont dans les cases, ils sont des fétiches et ne doivent pas comme tels, tomber devant les profanes par une fausse manœuvre, leur chute étant susceptible de dévoiler le secret et de diminuer l'autorité attachée à l'institution. Quand par une maladresse quelconque, ils arrivent à tomber devant les profanes on leur inflige l'amende suivante : ] porc vivant ; 1 marmite de caloulou de poisson ; 3 grands paniers d'Akassa ; 1 bonbonne de tafia DEVOIRS ET DROITS DU ZANGBETO Les principaux devoirs et droits du Zangbéto sont : Surveiller le quartier où il est en résidence de façon qu'il n'y ait ni vol, ni assassinat de qui que ce soit, ni aucun acte repréhensible dans ce quartier Maintenir par tous les moyens l'ordre et la sécurité publics. Faire respecter aussi les Princes, les Notables ainsi que toutes les autorités administratives et judiciaires. Arrêter les malfaiteurs, les voleurs, les assassins qui ont perpétré leurs forfaits pendant la nuit et, les livrer à l'autorité publique, seule chargée de leur infliger les châtiments qu'ils méritent. Refuser le laissez-passer à des gens interlopes, à des fraudeurs notoires. Pénétrer dans les maisons en cas de danger imminent pour porter secours aux sinistrés, aux habitants en danger de mort. Auxiliaire de justice, le Zangbéto a aussi le droit de pénétrer au Palais du Roi à toute heure de la nuit pour signaler les forfaits dont il est témoin LES SANCTIONS QUE PEUT INFLIGER ZANGBETO AUX CONTREVENANTS Parmi les sanctions dont dispose le Zangbéto, celle que redoutent le plus les indigènes est la sanction éthique consistant à crier le nom du contrevenant partout et à mettre l'embargo sur lui et sur ses biens. Autrefois, l'indigène qui a contrevenu aux règles édictées par les Zangbétos et qui est l'objet de leur ana-thème, ne peut sortir ni vaquer à ses occupations. Pour faire cesser les effets de l'anathème, le Zan gbéto inflige une amende que le contrevenant est obligé de payer sous peine d'être poursuivi par l'autorité administrative. ATTRIBUTIONS DE KPAKRIYAOU Le zangbéto-Roi KPAKRIYAOU est aux Zangbétos ce que le Ministre des Cultes AKPLOGAN est aux féti-cheurs. C'est lui qui tranche, en dernier ressort, les différends entre les initiés ou entre ceux-ci et les profanes. LE LAISSEZ-PASSER Quand, un individu passe, il doit, à quelques mètres du Zangbéto crier : A go c'est-à-dire : laissez-moi passer. Le Zangbéto, après avoir demandé son identité et constaté qu'il n'a pas une allure suspecte, l'autorise à passer. Le laissez-passer délivré, il passe, lorsqu'il est profane, en baissant la tête, pour ne pas voir les initiés (Gbé-tovis) qui, eux n'ont pas de case. Lorsqu'il est initié, il peut, après s'être fait connaître par des signes et des mots d'ordre convenus, entrer dans la Compagnie. Les règles du laissez-passer s'appliquent aussi aux Zangbétos mêmes quand ils quittent leur résidence pour se rendre dans celle de leurs collègues. Ils doivent, avant d'entrer dans une autre circonscription qui n'est pas la leur, demander le laissez-passer une fois, quand il s'agit de la circonscription de leurs collègues ayant le même grade qu'eux, trois fois Ago ! Ago ! Ago ! lorsqu'ils veulent passer à Avassa, circonscription du Zangbéto-Roi « KPAKRTYAOU ». CAISSE DU ZANGBETO RECETTES — DEPENSES ia caisse du Zangbéto est alimentée par les offrandes qui lui sont faites par le Roi, par les initiés et les non-initiés qui demandent son concours dans des fêtes. Ces recettes constituent un fonds commun qui est employé à parer aux dépenses de la confrérie : acquisition des objets (raphia, bambous, etc.) à utiliser pour la confection des cases, achat des denrées, à consommer dans des repa,s communs, et des victimes pour les sacri fices propitiatoires au cours des cérémonies. CONCLUSIONS De ce qui précède, il ressort que les Zangbétos ne sont pas une association de gens désireux de s'amuser en commun dans la nuit pour embêter le monde. C'est une institution pieuse, charitable, qui a sauvé TE-AGBANIIN, le fondateur de PORTO-NOVO, d'une mort certaine et qui est susceptible de rendre des services éminents, appréciables, à l'Administration si elle est bien organisée et expurgée de certaines coutumes barbares, contraires aux principes de la civilisation française. Que certains d'entre eux aient, dans le passé, parce que non contrôlés, abusé de leurs pouvoirs de surveillance et de sanction, nul ne peut le contester, mais l'erreur étant inhérente à la nature humaine, qui peut se vanter de n'en avoir jamais commise ? N'a-1-on jamais vu d'agents de police 011 de gendar mes dévier de la route qui leur est tracée pour faire eux-mêmes certains actes qu'ils sont chargés de faire réprimer ? A-t-on, pour cela, supprimé les agents de police et les gendarmes ? Quelle que soit donc la faute commise dans le passé par certains Zangbétos, l'utilité ou plutôt la nécessité de cette institution ne saurait être mise en cause. Louis Hunkanrin Mai 1937 |
Proposé et présenté par Binason Avèkes
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