Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur...
Le Prix de l'Espérance
La contrainte sur soi est le fer de lance du progrès des collectivités humaines. Ce fait est attesté par l'histoire des hommes et des sociétés humaines, de par le monde. La culture est le résultat d'un degré variable de résistance aux injonctions de la nature, ou de sublimation des tendances naturelles. La capacité de refuser l'ordre de l'innéité et de lui substituer l'ordre de la volonté. L'histoire des civilisations dominantes du monde, de l'Occident à l'Orient, le montre si besoin est. L'Afrique ne fut pas en reste de cette mise en jeu de la contrainte qui dans les premières manifestations de la civilisation humaine dont elle fut le berceau contribua à la distinguer, et donna à l'humanité une impulsion inaugurale déterminante.
Mais à l'ère actuelle le talon d'Achille de l'espérance en Afrique reste le défaut de contrainte sur soi. Cette nécessité a disparu en Afrique en tant que valeur et est supplantée par son contraire. Depuis plusieurs siècles les Africains ont rompu avec l'idée de la contrainte, sauf une contrainte extérieure, exercée par l'étranger et à des fins auxquels ils n'ont aucune participation. Or tout peuple, toute collectivité humaine vouée au progrès doit savoir exercer de la contrainte sur soi. L'éthique de la contrainte sur soi impose un exercice d'administration, de gestion et de maîtrise de la contrainte sur soi comme fer de lance de la liberté et de la civilisation.
Or sous ce rapport, la situation africaine de peuples surexposés aux influences aliénantes de l'extérieur ; de peuples qui absorbent les influences extérieures tenues pour allant de soi, sans aucune résistance ni réflexion autonome sur leur bien fondé ; de peuples qui se complaisent dans le refus de s'autodiscipliner dans la façon et le rythme d'exposition aux influences externes ; de peuples sujets et dépendants de ce rythme ; de peuples qui ne ménagent pas le droit ou la conscience d'un minimum de contrainte sur soi, et qui sont à la merci de la volonté extérieure, à laquelle ils s'immolent sans demander leur reste ! Une telle situation est une impasse mortelle, un piège sans issue dans lequel l'Afrique se complaît et s'enferme. Cette situation, faute d'être questionnée sinon mise ne cause, n'augure d'aucun espoir pour l'Avenir de l'Afrique
Éloi Goutchili
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