Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:
The Uses of Climate Change
Dans sa monographie fameuse, “ The uses of Literacy”, Richard Hoggart avait mis au jour la résistance des classes populaires à la culture de masse. “Sans nier les changements que les moyens modernes de communication ont déterminés dans la culture des classes populaires, Richard Hoggart [a essayé] d'en prendre la juste mesure en faisant voir que la réception d'un message culturel ne saurait être dissociée des conditions sociales où elle s'accomplit." Il a, ce faisant porté un sérieux coup au mythe du " conditionnement des masses ", comme nous le diront maints critiques sociologiques ou du domaine de l’histoire des idées. Mais à certains égards, il est permis de penser que cette résistance des classes populaires à la massification à laquelle ils opposeraient leur style de vie est, comme une arme à double tranchant, une résistance pour le meilleur et le pire. Cette ambigüité s’illustre sur des sujets d’actualité fortement médiatisés comme le réchauffement climatique. Ainsi en Amérique, pays où en principe la culture et l’information ont le plus de moyens de se répandre dans les masses, dans l’Iowa, 21% des électeurs Républicains seulement croient au réchauffement climatique, malgré ses effets ; tandis que 35 % seulement ajoutent foi à la théorie de l’évolution… Cette résistance au discours scientifique dans sa forme la plus vulgarisée n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, puisque les potentiels candidats Républicains à la candidature ont commencé à s’aligner, populisme oblige sur l’opinion. Plus que jamais, ces papy politiques font de la résistance aux évidences scientifiques, à des doses variables d’irresponsabilité et selon des modalités très personnalisées. Selon Perry, les scientifiques et chercheurs jouent aux intéressants pour se faire de l’argent en construisant de fausses menaces. Dans son livre “ FED Up !”(Y en a assez !), il considère que le réchauffement climatique est un “désordre artificiel bidon qui est en train de s'effondrer”. Et il est globalement resté droit dans ses bottes par rapport à ce point de vue qui pue le populisme de droite le plus terre à terre, c’est-à-dire sans aucun respect pour la Terre-Mère, ni pour la Mer d’ailleurs…. Son rival républicain, Romney, a quant à lui, choisi l’éclectisme pour se tirer d’affaire. Dans un premier temps, l’ancien Gouverneur du Massachussetts avait fait allégeance à la normalité du discours scientifique, en reconnaissant non seulement la réalité du réchauffement climatique mais surtout en pointant du doigt accusateur l’activité humaine. Mais c’était du temps où le jury du Nobel reconnaissait l’œuvre d'un autre illustre américain, Al Gore, qui, pour son engagement en faveur de la terre, fut fait lauréat du Prix Nobel de la Paix. Depuis lors, il a coulé beaucoup d’eau sous les ponts, et nous voilà à l’heure très populiste et droitière de la candidature à la nomination républicaine. Du coup, Mr Romney n’hésite pas à virer sa cuti. La semaine dernière, on a pu l’entendre affirmer pince sans rire qu’il croit que le monde se réchauffe mais que l’un dans l’autre, l’homme n’y est pour rien dans cette affaire ! Façon de couper la poire en deux ? En tout cas belle leçon de suivisme populiste, et coup de chapeau à la Culture du Pauvre
Éloi Goutchili
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