Le succès de la politique néocoloniale dans la zone francophone de l’Afrique est le résultat de la philosophie coloniale française axée sur l’assimilation. Cette philosophie d’aliénation qui fait perdre toute personnalité au Noir francophone et sème en lui le germe du fameux complexe de peau-noire-masque-blanc cher à Franz Fanon est plus en cause dans le succès phénoménal du néocolonialisme français que l’acharnement actif de la France à suborner les Africains. Autrement dit, dans la domination néocoloniale française nous avons plus affaire avec la violence symbolique intériorisée qu’à une violence politique extériorisée. Car la facilité prodigieuse de la France à recruter parmi les Africains des hommes de mains serviles et dévoués est le résultat de l’assimilation, en ceci que les Africains francophones, qui ont été nourris au lait sournoisement frelaté de l’assimilation en ressortent si complexés d’avoir affaire au Blanc, au Français, qu’ils sont aux anges de le servir, y compris et surtout contre leur propre peuple. C’est pour eux le gage inconscient de l’assimilation qu’ils recherchent et dont ils sont affublés. Un homme comme Senghor en représente le prototype le plus éclairé -- mélange de singe savant et de gorille protecteur de son maître.
La plupart des dirigeants francophones bavent de servir la France. Ils représentent la forme néocoloniale et politique du Soldat inconnu. Mais cette frénésie de servilité n'a pas cours uniquement parmi les hommes politiques. Les gens instruits aussi en font preuve d'une façon pathétique. Tous ces akowés qui ne sont jamais heureux que lorsqu'ils se trouvent devant un Blanc, ou ne sont fiers de leur capacité intellectuelle que lorsque le Blanc leur a donné son onction et son aval ; tous ces soi-disant artistes ou écrivains qui ne se reconnaissent comme tels que lorsque les institutions de reconnaissance françaises les ont reconnus.
Bref, les hommes politiques n'ont pas l'apanage de la frénésie d'aliénation héritée de la philosophie colonialiste de l'assimilation. En Afrique en général, et en Afrique francophone en particulier, nous sommes le produit d'une histoire de domination et de violence symbolique, qui nous poursuit dans toutes les sphères d'activité comme dans tous les aspects de notre vie. Dans le domaine de la vie sentimentale, la même alacrité servile, la même dépendance spontanée, la même aliénation joyeuse et naïve s’exprime au niveau des choix matrimoniaux. Maints dirigeants politiques francophones épousent des femmes françaises. On peut croire qu’il s’agit d’un système de téléguidage néocolonial appliqué à la zone érogène. En vérité le système néocolonial lui-même n’y est pour rien. Cet engouement à la femme française n’est que le résultat d’un automatisme fantasmatique intériorisé. Plus d’un Président francophone, mais aussi des ministres et autres personnalités politiques de premier plan épousent des Françaises. Sur les trois Présidents sénégalais depuis l’indépendance, deux au moins ont épousé une française, et l’épouse non française est métisse. En Côte d’Ivoire nombre de Ministres de Houphouët Boigny avaient des épouses françaises. Gage de longévité ou de sécurité politique ? Même Gbagbo le rebelle a connu sa période d’égarement en épousant sa Française, avant de se raviser. Mal politique lui en prendra par la suite... Et enfin Ouattara-le-conquérant qui vient avec l’aide politique et militaire de la France de s’installer au pouvoir ne fait pas mystère de son épouse française maritalement bénie par l’actuel Président français, du temps où il était maire de Neuilly.
Cet engouement puéril pour la femme française est une disposition automatique, une espèce de sida mental, qui ne résulte pas directement de l’activisme néocolonial de la France mais plutôt de la violence symbolique intériorisée que constitue la philosophie d’assimilation. Disposition qui n’a pas son équivalent en zone anglophone où n’a pas cours la philosophie d’assimilation. Combien de Présidents du Nigeria, du Kenya ou du Ghana ont épousé une anglaise ? S’ils existent, ils ne doivent pas être légion.
Bola Adéchina
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Mon cher Bola,
La réponse à ton interrogation se trouve en partie dans l'interview du président ghanéen, JR que tu avais publiée. En outre, la France a besoin d'eux pour démontrer sa grandeur dans le monde des affaires. L'angleterre, n'a pas besoin de ses colonies pour avoir de la visibilité dans le monde. Le monde entier vit en anglais ou presque. À bon entendeur salut! MAK
Rédigé par : Marc | 17 juillet 2011 à 19:25