Mon Idéo, Va, Court, Vole, et Tombe sur…:
En Attendant l’Aube Nouvelle
Yayi Boni vient de montrer que lui et sa bande de saltimbanques violeurs de la démocratie font ce qu'ils veulent faire. Ils viennent de le prouver avec la mise en scène grotesque de l'élection présidentielle qui a marché sur le rêve de la démocratie béninoise transformée sans ménagement en le passé d'une illusion.
Et puisque la vie continue, comme si de rien n'était, tout le monde se tourne vers les élections législatives censées renouveler l'actuelle Assemblée. Si l'opposition qui a déjà surpris les comploteurs par son sang-froid et en ne tombant pas dans le piège consistant à boycotter les élections au motif qu'elles ne serviraient à rien face à un pouvoir confisqué ; si l'opposition disons-nous pose ses conditions après avoir rempli la formalité conditionnelle elle a ses raisons, et elle a sans doute raison. Mais à quoi servirait réellement l'Assemblée maintenant ? Si l'opposition refuse de retomber dans le même piège de la fraude qui a permis à Yayi Boni de confisquer le pouvoir, si elle parvient à poser et réaliser les conditions d'une élection sans K.-O. ni chaos, alors on peut imaginer que les choses risqueraient d'être un peu difficiles pour le clan des comploteurs. Mais cette difficulté ne serait-elle qu'apparente ? Car ce que risqueraient Yayi Boni et les siens c'est de ne pas avoir de majorité, et qu'au pire celle-ci tombe ou échoit à l'opposition. Mais alors, qu’y aurait-il de nouveau dans ce schéma ? Surtout si, comme on peut le redouter, conformément au contrat qu'il a signé rubis sur l'ongle, et à sa fougue militante, M. Dossou Robert reprenait son bâton de commandeur d'une Cour constitutionnelle plus que jamais aux bottes ? Le pays paraitrait bloqué ; mais comme on l'a déjà vu, il s'en faudrait de beaucoup pour émouvoir Yayi Boni et ses vieux mentors. La cour Dossou continuera de casser les lois qui entravent le bon fonctionnement du gouvernement. Yayi Boni quant à lui continuera de gouverner par ordonnance, ou abusera du vide constitutionnel créé par la cour du même nom et, le Bénin continuera de tourner en rond dans l'antre de la misère, de l'indifférence, de la médiocrité, du chacun pour soi, de la bêtise propice à la corruption, au pouvoir personnel, à la tyrannie et au triomphe des imbéciles.
Jusqu'à ce que, sensible à l’appel d’une Aube Nouvelle, le Peuple ou l'Armée – ou partie de l'Armée – prenne ses responsabilités et balaie ce ramassis de saltimbanques violeurs sans foi ni loi qui ont planté leurs tréteaux au cœur ensanglanté de l'espérance d’une nation.
Éloi Goutchili
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