Mais il ne l'Emportera pas au Paradis !
Yayi Boni ne va pas quitter le pouvoir. Du moins il ne le quittera pas vivant. Cest ce qu'on peut déduire de sa personnalité et de ses traits psychologiques dominants. Un homme férocement complexé et psychorigide. Par ailleurs, une personnalité qui se nourrit non pas tant de conflits mais de tension. Ces deux aspects rendent difficile tout pronostic sur ce qu'il va se passer. Car ce qu’il se passe maintenant a été projeté, visité, mis en scène et rôdé depuis le premier jour et peut-être même avant son arrivée au pouvoir en 2006. L'aspect frauduleux de ses pratiques qu'on découvre actuellement n'est pas nouveau et amène à reconnaître que ses 34 % du premier tour comme ses 75 % du second tour n'étaient pas aussi purs qu'on pouvait le croire. Il a réussi à gruger son monde, et l'euphorie du changement a fait le reste. Yayi Boni a fait une fixation sur la réélection et durant touts les mois, toutes les années qu'il a passés au pouvoir il n'a fait que cela : se faire élire à chaque instant, à travers chacun de ses gestes, jour et nuit. Soglo n'a pas seulement été celui qui lui a mis le pied à l'étrier mais il est aussi l'exemple fatal qu'il ne faut pas rééditer. La fixation et le parti pris frauduleux élevés à un niveau de perfidie sans égal le conduisent à mépriser l'idée du bilan réel pour justifier son éventuelle réélection. Le bilan fait l'objet d'une double approche complémentaire. Ou bien il est présenté en trompe-l'oeil, de façon fantaisiste, relayé par la machine propagandiste dont il a huilé et huile chaque jour les rouages avec attention et dévouement. Présentation imaginaire frauduleuse et autoritaire, mettant hors-jeu la confrontation et le débat d'idées. Présentation unilatérale. D'un point de vue psychanalytique c'est la propension masturbatoire du caractère de Yayi Boni. On se fait plaisir tout seul dans son coin sans demander son reste et en faisant quantité négligeable des autres, de la réalité voire même de la vérité. On impose sa vérité avec violence, cynisme, outrecuidance, mépris du réel, mépris du bon sens. On échafaude, on trafique, on présente les choses en trompe-l'oeil comme le font les maîtres illusionnistes. Nous glissons-là vers la dimension théâtrale du personnage, avec des mises en scène des comédies émotionnelles consistant à demander pardon, à manipuler les émotions au détriment de l'appel à la raison et à la réflexion. Et à parler bientôt de gouvernement d'union. On cultive l'obscurantisme et l'ignorance chez le peuple de façon à le maintenir sous la domination.
Ce portrait du personnage de Yayi Boni à la fois psychologique et moral mais aussi psychanalytique et idéologique donne une idée de ce qu’il va se passer. Déjà l'homme n'a pas craint, de par ses agissements, d’infliger de la tension inutilement à tout un peuple et ce dès son entrée au pouvoir. Au début, on avait cru que c'était le prix à payer pour le changement. On avait cru qu'il s'agissait d'une intransigeance salutaire et nécessaire. Puis peu à peu on a commencé par se rendre à l'évidence de ce que cette tension ne rimait à rien qui vaille, qu'elle n'était porteuse d'aucune utilité sensée, qu'elle n'était que la manifestation pathologique d'un esprit psychorigide, complexé, avide de domination et d'autorité, un esprit mesquin et aussi imbu de soi que vide de grandeur éthique ou de promesses socialement fécondes. La malhonnêteté viscérale, le cynisme enragé qui est déployé par Yayi Boni et sa clique, l'outrecuidance avec laquelle cette venimeuse engeance maintient la tension, la fureur tenace qui marque l'envie de conservation du pouvoir et peut-être la peur de le perdre ; la culture sordide du banquier sans foi ni loi prêt à acheter toutes choses--matérielles ou immatérielles ; tout cela constitue un ensemble de facteurs et de faisceaux d'indices concordants qui convergent vers une issue extrêmement incertaine, diabolique apothéose de la tension maniée jusqu'ici par Yayi Boni, attisée et entretenue par lui depuis son apparition providentielle sur la scène politique en 2006.
Qu'on ne compte donc pas sur M. Yayi Boni pour être raisonnable. Car la raison exigerait un minimum d'honnêteté, un minimum de respect des autres à commencer par le peuple. La raison exigerait un minimum d'amour pour la vérité à commencer par le pays lui-même. Toutes choses étrangères à l'éthique de Yayi Boni et à son idéologie obscurantiste et bestiale acquise au contact de son maître Eyadema !
Aminou Balogoun
Copyright, Blaise APLOGAN, 2010,© Bienvenu sur Babilown
Toute republication de cet article doit en mentionner et l’origine et l’auteur sous peine d’infraction
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.