Disputation avec St Thomas
Tu as été élu pour refréner la corruption et soulager la misère du peuple, préparer les conditions de son bien-être moral et matériel. Mais tu n’as rien fait de tout cela. Tu n’as pas refréné la corruption. Et tout porte à croire que tu la pratiques à grande échelle ou la tolères dans l’intérêt des tiens. Et tu n’as pas assuré le bien-être moral et matériel du peuple. Sous ton règne la misère s’est enracinée. Le peuple est plus pauvre maintenant qu’avant ton accession au pouvoir ; et l’insécurité s'est aggravée. Ton action s’est limitée à la lutte épidermique pour ta réélection. À cette fin, tu n’as de cesse de remuer ciel et terre ; de ramper devant les petits ambassadeurs de France et d’autres milieux capitalistes de la Françafrique auxquels tu as bradé sans état d’âme le patrimoine national et les sociétés béninoises pour obtenir leur soutien, bonne grâce et aval à ton maintien au pouvoir. Comme si c’étaient eux le peuple, et que l’élection n’était qu’une formalité, un théâtre pour endormir le peuple. Tu as perdu la majorité à l’Assemblée, et contrairement à ce qui se passe dans les autres démocraties où la chose se dit clairement et s’assume dignement, tu as fait mine de passer ce fait sous silence. Et dans le même temps, tu as utilisé la Cour Constitutionnelle à ta botte pour contrecarrer l’action des élus du peuple à l’Assemblée. Alors que tu as été élu toi-même sans LEPI, tu t’es lancé à corps perdu dans la confection de cette liste électorale informatisée que tu as savamment expurgée des électeurs indésirables. Malgré les controverses et le manque de consensus criant que suscite cette LEPI, tu l’as fait cyniquement imposer au peuple pour les élections de 2011. Or rien ne nécessitait cette urgence, sinon ta volonté d’y piéger ton challenger. Aujourd’hui, à quelques jours de la date à laquelle tu les as fixées, la confusion la plus totale règne autour des élections : la liste électorale permanente informatisée n’est pas disponible ; les cartes d’électeurs ne sont pas distribuées ; et 1Million 300 Mille électeurs, soit plus du tiers du corps électoral, sont exclus de la LEPI !
À cette fin de ton mandat que le peuple a subi sans rechigner, tu es loin d’avoir tenu ta promesse de base, celle qui a poussé massivement le peuple à t’élire, alors qu’il ne te connaissait pas. Au contraire, tu a aggravé tout ce que tu a promis de réduire et réduit tout ce que tu as promis d’accroître. Et non content de tes erreurs, incompétence et médiocrité, tu veux t’imposer au peuple comme cela se faisait naguère au Togo ou au Zaïre. Mais les peuples du monde entier refusent l’arbitraire et le diktat et ils le font savoir haut et fort. Mais comme toujours, avec tes penchants surannés et ta cécité éthique, tu es en déphasage sur le cours de l’histoire. Si tu avais de la dignité, tu ne te représenterais pas devant le peuple ; encore moins ne tenterais-tu de t’imposer au peuple par la ruse, la manipulation, les médiations aliénantes et la tricherie. Quand on réfléchit à ta posture, on se demande quel argument peut plaider en ta faveur. On n’en trouve aucun ni moral ni politique. Le seul argument que l’on peut avancer est méthodologique. Il consiste à supposer que la condition préalable à la tenue de ta promesse – refréner la corruption et soulager le peuple de sa misère – est d’écarter définitivement des affaires publiques ceux qui seraient responsables de la situation catastrophique que tu étais censé changer.
Or en acceptant cette justification de ta posture actuelle, on te livre pieds et poings liés à la vindicte du peuple, à son courroux politique. Pourquoi ? Eh bien parce que, comme il l’a prouvé en 2006, seul le peuple est souverain, lui seul désigne ceux qui méritent de le gouverner et écarte ceux qui ne sont pas habilités à le faire. Logique constitutionnelle et Démocratique. Le peuple ne t’a pas élu pour que tu te substitues à lui dans son rôle. Si tu le fais, et t’enfermes dans cette idée, alors il va de soi que tu confirmes le soupçon de dictature qui te colle à la peau ; et l’argument méthodologique invoqué à ta décharge ne tient pas la route.
Donc, St Thomas, au ciel comme sur la terre, ton cas est quasi indéfendable. Tu es cerné ! Rends-toi, sans effusion de sang !
Bouabé Aliou
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Bonjour
-Il est évident que les tergiversations des uns, la mauvaise foi de certains, et le non respect des délais liés aux textes de notre CONSTITUTION, aboutiront inéluctablement au chaos.
Et comme il n’est marqué le SCEAU de l’Honnêteté sur aucun Front, il est évident, que Vous (Thomas Yayi Boni et sa Clique) avez battu tous les RECORDS de Malhonnêteté depuis l’indépendance jusqu’à nos jours.
Alors, peut-on SOUTENIR sans se TROMPER, que l’élève a surpassé le Professeur (Albert Tévoédjrè) en ce domaine???
Sincèrement, notre Peuple a-t-il besoin de ces DESORDRES ? Cordialement. Philosis
Rédigé par : CHRISTIAN de SOUZA (Philosis) | 26 février 2011 à 18:48
"Il a tenu à dire aussi que la Lépi ne saurait prendre tout le monde en compte avant le prochain scrutin et que, si l’on devrait attendre cela, les élections n’auront pas lieu. " dixit Marcel de Souza le porte-parole du président candidat Thomas Boni Yayi
Au vu de cette déclaration l'on peut dire que le piège se referme peut-être inexorablement sur le Bénin. Car il va sans dire que si des gens en droit de voter sont empêchés de le faire, la boîte de Pandore s'ouvre ipso facto...Toute partie peut arguer de ce fait pour contester les "résultats", y compris ceux qui auraient instrumentalisé la lépi à cette fin...Puisse Dieu empêcher effectivement que le Bénin ne soit "mis à feu et à sang"
Rédigé par : Thomas Coffi | 26 février 2011 à 15:00