Par Bernard Akplogan
Tout a été dit au sujet du processus et des conditions d’élaboration de la Liste électorale Permanente Informatisée (LEPI). Il serait néanmoins nécessaire et utile de revenir sur certains éléments qui interpellent la conscience de tout Béninois, de tout africain et de tout partenaire technique et financier :
1. Il est dit et écrit que, après le recensement, les phases suivantes ne sauraient prendre en compte ceux qui, pour une raison ou une autre, bien que citoyens béninois remplissant les conditions légales et en attente d’être inscrits ne pourront pas l’être avant les élections présidentielle et législatives de 2011.
2. Car, suivant déclaration du Superviseur général de la CPS/LEPI, responsable de l’organe politique en charge de la réalisation de la Liste électorale Permanente Informatisée (LEPI), ces citoyens béninois bien que remplissant les conditions légales et en attente d’être inscrits ne pourront pas l’être avant les élections présidentielle et législatives de 2011.
3. Pour la diaspora béninoise la situation est catastrophique et aux antipodes de la volonté de recensement exhaustif souhaité et prôné par tous les régimes dans une vision de sa mobilisation au profit du développement national. Car, vouloir compresser le processus et les résultats sur une période aussi courte afin de vouloir utiliser la liste ainsi obtenue pour les élections, c’est intellectuellement malhonnête et politiquement une escroquerie par rapport à nos populations.
4. Comment dire que ceux-là doivent attendre dix ans pour se faire enrôler ?
5. On fait semblant d’oublier que le Bénin n’a pas de représentation dans tous les pays où vivent les Béninois. Ce qui exclut d’office ceux-là pour avoir « mal choisi » leur destination d’exil ! On oublie vite l’histoire des motivations et des cheminements de ces exils et le devoir de réintégration dans la Nation béninoise qui s’impose à tout régime !
6. C’est poursuivre d’autres buts que de recenser les béninois, où qu’ils soient, ignorant que dans certains pays comme les Etats-Unis ou le Canada, par exemple, il n’y a pas de consulat dans tous les Etats et que cela demande que des gens parcourent une distance comme partir de Dakar pour aller à Khartoum, ou du Caire pour Cotonou, afin de remplir des formalités.
7. Il n’est pas pensable que ceux qui connaissent le plus ces problèmes cautionnent et violent le pacte du parcours de l’histoire et les causes en partage qu’ils ont moralement avec le diaspora. En effet, point n’est besoin de présenter Me Robert Dossou et le Pr. Théodore Holo qui sont aussi deux anciens ministres des Affaires Etrangères.
8. En voulant satisfaire l’argent des PTF et leurs exigences, ou en s’en servant comme prétexte, ils oublient que aucun pays donateur ne peut lui-même prouver un tel système chez lui.
9. Est-ce vrai que tout cela n’est la partie visible de l’iceberg qui fera que les logiciels en circulation pour tripatouiller informatiquement les résultats des élections, de basculer par quelques touches sur le clavier les votes au profit d’un candidat pour un autre… seraient prêts pour donner le futur président ?
10. Est-ce vrai que de tels logiciels en vogue permettent de créer des quartiers fictifs, des circonscriptions virtuelles et surtout beaucoup d’homonymie pour tromper le peuple et l’histoire ?
11. La déclaration du Superviseur général de la CPS/LEPI, responsable de l’organe politique en charge de la réalisation de la Liste électorale Permanente Informatisée (LEPI) ne peut prospérer. Car elle constituerait une violation d’un droit civil et politique protégé par la Constitution et un grave déni démocratique.
12. La position absolue de la Cour Constitutionnelle consacrerait alors la liste des citoyens réellement inscrits, celle des OVNI, parce que virtuellement enregistrée dans la mémoire d’un disque dur interne ou externe et celle de ceux qui, pour une raison ou une autre, bien que citoyens béninois remplissant les conditions légales et en attente d’être inscrits ne pourront pas l’être avant les élections présidentielle et législatives de 2011.
13. Même la formule sans aucune idée de la suite, ni aucun chronogramme précis comme « en ce qui concerne les personnes qui n’avaient pas pu se faire recenser auparavant et qui souhaitent le faire actuellement, elles devront s’inscrire dans des cahiers prévus à cet effet au niveau des équipes d’enregistrement » n’épuise pas la question ainsi posée, ni n’éloigne non plus les menaces qui pèsent sur des élections pacifiques au Bénin !
14. En quoi cela nous aura avancés ? Nous sommes vraiment « tarés » pour le comprendre ! Qui dira que Roger Ahoyo, Olympe Bhêly Quenum, Célestine Zanou… ne savent pas de quoi ils parlent par leur cri d’alerte ?
15. Enfin, on a quelques frissons pour les apprentis sorciers de notre pays quand on lit ce qui suit dans un rapport d’études de la mission pour la science et la technologie de l’Ambassade de France à Washington sur : « les enjeux du vote électronique aux Etats-Unis. Analyse des solutions technologiques au service du système électoral » (Franz Delpont, 12.02.2009)
« 4 Failles, menaces, vulnérabilités Différents niveaux du processus électoral sujets aux failles. Les menaces concernant les machines à voter électroniques peuvent être divisées entre causes intentionnelles et accidentelles. Les vulnérabilités pouvant être déclenchées par des circonstances imprévues, des menaces internes ou des menaces externes. Les vulnérabilités accidentelles sont les plus communes ; des bogues dans les logiciels pouvant engendrer des résultats inattendus. Les vulnérabilités intentionnelles concernent quant à elles des failles délibérées insérées à un certain point au cours du développement du logiciel. Dans la plupart des cas, la détection de vulnérabilités intentionnelles est difficile voire impossible pourvu que le développeur prenne un peu le temps de soigner son forfait. Il est ainsi difficile de connaître le nombre de failles intentionnelles mais il est probable que la grande majorité des vulnérabilités soit accidentelle. Ces dernières années et ces derniers mois, de nombreuses affaires ont remis en question les choix technologiques et l'organisation du vote aux Etats-Unis. La grande diversité des problèmes rencontrés nécessite de classer ces incidents selon leurs causes et leur dangerosité afin d'éclaircir un peu le paysage des failles et menaces pesant sur le processus électoral Étatsunien. 4.1 La gestion des listes électorales Bien qu'indépendante du choix technologique utilisé lors du vote, la gestion des listes électorales est peut-être la composante la plus problématique du processus électoral aux Etats-Unis. Malgré les recommandations du Help America Vote Act vote à la suite de la débâcle des élections de 2000, la cohérence des bases de données contenant les électeurs américains et leur lieu de vote est loin d'être une chose acquise. Les critères de traitement et les structures de ces listes ne sont pas identiques selon les Etats et varient parfois à l'intérieur d'un même Etat. Deux tâches doivent être assurées par les traitements sur ces listes : permettre à tous les américains jouissant de leurs droits civiques de voter et empêcher les américains non autorisés de pouvoir participer au vote. C'est cette seconde tâche qui concentre la majeure partie des obstacles. Les Etats n'échangeant pas leurs listes entre eux, un citoyen disposant de plusieurs résidences peut s'inscrire sur autant de listes qu'il dispose d'adresses et voter en autant de bureaux de vote différents. La gestion des homonymes est également problématique : John Smith peut désigner deux personnes différentes tandis que Mike R Jackson et Mike Jackson peuvent être une seule et même personne. La suppression des doublons est ainsi fortement risquée. La solution serait peut-être d'utiliser un numéro d'identification unique tel qu'un numéro de sécurité sociale mais pour des raisons historiques et juridiques, le pays a choisi de s'en passer. La satisfaction de ces tâches relevant d'un compromis de traitements automatiques, de nombreux noms passent entre les mailles du système et un citoyen de l'Ohio s'est ainsi vanté devant une équipe de journalistes d'avoir réussi à s'enregistrer auprès de 73 bureaux de votes différents. » |
16. Le Président Obama a inscrit la réforme du système électoral dans son programme comme son prédécesseur, mais il est à douter qu’il puisse le faire avec la nouvelle configuration de la chambre des députés.
17. A moins que la LEPI soit désormais confondue avec le sacré ! Il est vrai que, depuis quelque temps, il y a une nette propension chez certains à installer la confusion des registres entre le politique et le religieux ! Le droit à l’erreur existe !
DIEU BENISSE LE BENIN !
Bernard Akplogan
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