par Nouatin Théophile
La Cena et la Cour constitutionnelle ont la charge de nous livrer les résultats justes d’une élection organisée dans des conditions crédibles. Or à deux semaines des élections, il apparaît manifestement que les conditions d’une élection crédible sont loin d’être réunies à priori. Ne pas le reconnaître, c’est se voiler la face. C’est dans ce contexte qu’intervient la proposition du médiateur à l’adresse du Président de la République reproduite ci-après:
« Etablir à côté de chaque bureau de vote sous la responsabilité d’un délégué du Chef de village ou de quartier ou de tout autre officier d’administration publique « une cellule de réclamation ».
Cette Cellule recueillerait les plaintes éventuelles des citoyens régulièrement inscrits et n’ayant pas pu exprimer leur suffrage pour raison de dysfonctionnement dans la confection ou la mise en œuvre de la LEPI.
Toutes ces réclamations seraient acheminées à la fin des opérations vers la CENA et la Cour Constitutionnelle pour considération. La mesure proposée vise à canaliser les mécontentements et les réclamations et à donner aux organes compétents l’opportunité d’apprécier l’importance du phénomène et d’en tirer les conclusions »
Disons-le et disons-le d’emblée ! Attention ! Attention ! Cette proposition ne nous épargnera pas les problèmes pour autant. Qu’elle ne cache pas les nuages qui planent sur nos têtes : Nous allons droit à un scénario à l''Ivoirienne avec deux présidents, pardon trois présidents pour faire un clin d''oeil à notre histoire, clin d''oeil qui ferait rire si nous ne nous trouvions pas entrain de concocter un drame national...Cette proposition reconnaît qu''il y a risque d''incendie mais recommande de compter les brûlés pour permettre d''apprécier l''étendue des dégâts...Il y a trois façons de traiter un risque:
- Eviter le risque: Attaquer le risque à la source pour l''empêcher de se manifester (risk avoiding)
- Transférer le risque (risk transfer)
- Accepter le risque et prendre des mesures pour atténuer l''impact du risque (risk mitigation)
La proposition Tévoedjre nous place dans ce dernier cas. Certes elle est déjà plus responsable que l''attitude des pyromanes qui font pour Dieu sait quelles raisons comme s''il n''y a pas péril en la demeure...mais la proposition Tévoedjre bien qu’elle en donne l’impression ne constitue pas pour autant une mesure pour atténuer l''impact du risque car manifestement, ni les conditions, ni le contexte, ni le calendrier serré ne permettent de construire des mesures pour limiter l''impact du risque. Devant ce constat, ou pour des raisons qui nous échappent, la proposition Tévoedjre se contente de suggérer de compter les brûlés pour permettre aux pyromanes – soit dit sans intention malveillante aucune - d''apprécier après coup l''étendue des dégâts. Ce faisant, la proposition Tevoedjre qui ne résout rien, nous renvoie qu''on le veuille ou non à la seule solution saine qui semble s''imposer : la première...Eviter le risque à tout prix... Mais comment ? Voilà plutôt la question à mettre sur le tapis et à solutionner de façon consensuelle par les parties concernées... différentes propositions sont dans l''air...Il convient de les examiner sans aucun faux-fuyant...
par Nouatin Théophile
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Mon cher Téophile,
J'espère que nos frères béninois vont tout mettre en œuvre pour gérer le risque lié à cette LÉPI avant les élections. la solution proposée par notre cher Médiateur a été essayée en Côte-d'Ivoire pendant les dernières élections et les résultats sont connus de tout le monde. Le médiateur est à contre courant de la gestion moderne des projets de société ou de développement.
Merci pour avoir partagé ta réflexion avec nous!
Rédigé par : Marc Kanho | 19 février 2011 à 02:34