Par Joseph Adandé
Le royaume du Danhomè est célèbre pour ses toiles appliquées.
Créées à la cour, elles furent surtout consacrées, du XVIIIème au XIXème siècle, à la célébration des noms forts et des hauts faits des monarques fon. Elles ont atteint une élaboration artistique suffisamment grande pour être souvent offertes aux nations étrangères avec lesquelles le royaume entretenait des relations. Elles ont servi dans la célébration de l'amitié lors des funérailles. Depuis la conquête du royaume par les français en 1894, la toile appliquée a été consacrée à l'évocation de thèmes plus variés, ceux de la vie quotidienne. Elles sont aussi la source d'inspiration de nombreux créateurs contemporains.
Sécularisation d'un art religieux :
Les sources orales recueillies auprès des familles d'artistes de cour à Abomey attribuent au Roi Agadja (1708-1740) l'introduction de cet art à la cour du Danhomè.
Lors d'une campagne dans le Wémè Agadja aurait admiré à Gbozoummè des adeptes du vodoun Tedoe dont les jupettes décrivaient au cours des danses des cercles de couleur qui rappelaient ceux de l'arc-en-ciel. Il décida de les faire venir à la cour pour qu'ils l'habillent des couleurs de l'arc-en-ciel.
Au début, parce qu'ils ne disposaient que du tissage, ils ne purent orner les vêtements royaux que de motifs simples, sans lien les uns avec les autres. On doit à l'importation massive de toiles manufacturées occidentales, après la prise du port de Ouidah en 1727 par le même roi, l'explosion de l'art de la toile appliquée. En effet à partir de cette date, les artistes de la cour eurent à leur disposition une gamme variée de toiles unies, base essentielle de l'applique.
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