Quand Robert Mugabe dit “ sales Blancs”, cela sonne grotesque de la part d’un chef d’Etat. Et on se dit que le vieux gâteux délire, exagère. Mais à y regarder de près et sans l’œillère de l’anthropologiquement correct ou du diplomatiquement séant, est-ce vraiment une insulte ni même un propos raciste ? En fait, est-ce que le Blanc est si propre au regard de tous les crimes inhumains et des violences inouïes commis froidement sur les Noirs au long de siècles interminables, et qui se commettent encore dans l’indifférence subtile du monde ou dans le silence obscur des consciences savamment chloroformées ? En revanche, qui dirait ce que le Noir lato sensu a fait au Blanc, sa faute originelle, quel crime il a commis sur le Blanc, quelle terre et quelles ressources du Blanc il a pillées, combien de femmes du Blanc il a violées, combien de Blancs il a vendus en esclavage aux Amériques et pendant combien de siècles pour que le Blanc lato sensu ait pu faire passer dans l’évidence du mépris et de l’insulte le terme de “sale nègre” ?
Amida Bashô
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