TRAVAILLEURS ET PEUPLES DU BENIN
COMMEMOREZ AVEC FERVEUR, LE 11 DECEMBRE 1989, LE JOUR OU L’AUTOCRATIE DE KEREKOU FUT RENVERSEE ET INSPIREZ-VOUS DE CET EXEMPLE POUR CHASSER LE TYRAN BONI YAYI.
Chaque peuple parcourt le temps avec ses moments d’hésitation et de faiblesses, de drames, de déchirements mais aussi d’héroïsme et de gloire. Il en est ainsi des peuples de notre pays, le Bénin. Et ces moments sont souvent marqués par des dates et des actions qui sont autant de jalons sur le sentier tortueux et escarpé qui conduit un peuple à son émancipation. La date du 11 décembre 1989 en est une.
Pour beaucoup de gens du peuple aujourd’hui, la date du 11 décembre1989 est peu connue. Et ceci pour deux raisons. Pour bon nombre de nos concitoyens, 1989, c’est de l’histoire ancienne. N’oublions pas que notre population est très jeune, composée d’au moins 60% de personnes ayant moins de 25 ans. Et 1989 c’est déjà 21 ans et les plus vieux parmi eux n’avaient que 04 à 06 ans. La deuxième raison et la plus importante, c’est la volonté délibérée de l’autocrate Kérékou et de sa cour vaincue à cette date (ainsi que pour tous ceux qui ont intérêt au maintien du système de domination impérialiste) d’enfouir sous un voile noir cette journée mémorable du 11 décembre 1989 en l’effaçant de l’histoire officielle pour lui substituer le 11 décembre 1990, date choisie exprès pour promulguer la nouvelle Constitution.
I- Le 11 décembre 1989, c’est le jour où l’autocratie de Kérékou fut renversée.
Le 11 décembre 1989, unis en un immense flot protestataire atteignant jusqu’à quatre kilomètres, élèves, étudiants, artisans, petits commerçants, femmes, enfants, travailleurs, et sans-emplois, des centaines de milliers de gens de Cotonou sous la direction de la Convention du Peuple et du Parti Communiste du Bénin, se lancèrent à l’assaut des artères de Cotonou aux cris de « Kérékou héloué ! A bas Kérékou ! A bas le despotisme ! Pascal FANTODJI au pouvoir ! Vive la Convention du Peuple ! Vive le CSN ! Libertés au Peuple !».Des dizaines de banderoles déployées par les diverses organisations de la démocratie révolutionnaire, les Comités d’action des unités de production, des quartiers, des collèges, des marchés portaient les mots d’ordre les plus divers. Cet immense cortège parti aux environs de neuf heures, parcourut l’itinéraire suivant : Maison du Peuple de Cotonou 5 (Wloguèdè)-Carrefour Marina- Carrefour Marché St-Michel- Boulevard Steinmetz- Ancien Pont- Béninoise-Nouveau Pont-Marché Dantokpa-Boulevard St-Michel-Carrefour Maro-Militaire-Etoile Rouge. Les interdictions de manifester dans les rues contre le pouvoir étaient ainsi balayées et les libertés conquises et affirmées.
Pour ceux qui ne le savent pas ou qui peuvent l’avoir oublié ou choisir de l’oublier, le régime du PRPB-Kérékou qui a régné sur notre pays de 1975 à 1989, c’est le despotisme le plus obscur que notre pays ait connu : les libertés démocratiques élémentaires (liberté d’association, de réunion, de presse, de conscience, de culte, de manifestations, de grève, etc.) sont interdites. Un petit tract trouvé sur vous et critiquant le pouvoir despotique vous conduit tout droit à la prison et parfois à la mort comme ce fut le cas avec Luc TOGBADJA. Les prisons étaient remplies de milliers de communistes du PCD (aujourd’hui PCB), de démocrates révolutionnaires et de simples démocrates. D’autres milliers de nos concitoyens sont contraints à l’exil. La répression n’a épargné aucune classe sociale. Au plan des biens publics, c’est le pillage, c’est la destruction des entreprises publiques au profit des dignitaires du pouvoir.
Alors dès début janvier 1989, les masses populaires (élèves, étudiants, enseignants du primaire et du secondaire) allaient en mouvement contre le pouvoir et ce, malgré les interdictions, bravaient les structures autocratiques avec pour exigences : 1°- les libertés élémentaires (droit d’aller en grève, de créer une association, droit de manifestation, droit d’écrire et de publier sous presse ses opinions, toutes choses interdites par le pouvoir et sévèrement réprimées) ; 2°-Le jugement et le châtiment des violateurs des libertés et des criminels politiques ; 3°- le non bradage du patrimoine national ; 4°-le jugement des pilleurs des ressources nationales et la nécessité de leur faire rendre gorge.4°-l’élection et la révocabilité des directeurs des entreprises et administrations publiques. La Convention du Peuple, ensemble d’organisations au sein des quelles se trouvait le Parti Communiste du Bénin a été le fédérateur de tous les mécontentements et exigences populaires de ce pays. Le 11 décembre 1989 était le paroxysme des mouvements populaires commencés depuis janvier 1989. Le despote Kérékou sorti le soir pour constater les dégâts fut lapidé et a dû se réfugier à l’Eglise St-Michel. Le 11 décembre 1989, c’est le jour où le peuple de Cotonou et de tout le pays s’est soulevé contre l’autocratie de Kérékou et l’a renversée. C’est le jour des libertés.
II- Commémorer le 11 décembre 1989, c’est se donner un repère pour le combat émancipateur
Contrairement à ce qui se dit, se proclame, s’écrit sous tous les tons dans les presses impérialistes et pro-impérialistes et est enseigné aux générations montantes, ce n’est pas la Conférence Nationale (ni la Constitution) qui a été l’acte fondateur des libertés ou semi-libertés actuelles, mais le soulèvement populaire du 11 décembre 1989. La Constitution n’a fait que légaliser des libertés déjà conquises en les contenant dans les limites acceptables par la haute bourgeoisie pro-impérialiste. Ainsi les revendications telles que l’élection et la révocabilité des directeurs, le jugement et le châtiment des tortionnaires, le jugement des pilleurs des ressources nationales et la nécessité de leur faire rendre gorge, tout cela n’a pas trouvé place dans la Constitution. Les travailleurs et les peuples sont dépouillés de tout pouvoir. Ce qui a permis et autorise tous les crimes politiques et économiques sous le Renouveau démocratique. Ce qui permet les crimes politiques et économiques du pouvoir de Boni YAYI.
Aujourd’hui, sous le régime dit de Changement, tous les clignotants sont au rouge. YAYI Boni en plus qu’il viole toutes dispositions légales et constitutionnelles qui n’aillent pas dans le sens de sa boulimie du pouvoir, s’est assujetti les institutions constitutionnelles telles la HAAC, la Cour Suprême, et particulièrement la Cour Constitutionnelle. A défaut de la contrôler, YAYI Boni piétine les prérogatives de l’Assemblée nationale désormais exercées par la Cour Constitutionnelle. Celle-ci depuis son installation en 1993 s’est toujours mise au service du côté favorable à l’impérialisme français dans les batailles électorales connues dans notre pays. La Cour de POGNON Elisabeth a fait revenir KEREKOU en 1996 au détriment de SOGLO ; celle présidée par Madame OUINSOU a fait varier la liste des inscrits entre les deux tours d’un même scrutin présidentiel en 2001 au point de mériter l’appellation de Cour des miracles donnée par Maître Adrien HOUNGBEDJI ! Plus que toutes les Cours, celle de DOSSOU Robert bat les records de Cour-godillot au service de YAYI Boni.
L’appel du FDD au peuple à « travailler quotidiennement, à barrer la route à l’arbitraire, à la confiscation et à l’exercice personnel du pouvoir, au pillage et aux bradages de nos ressources nationales » ne peut se réaliser que par un pouvoir aux mains des travailleurs et des peuples. Seul un pouvoir aux mains des travailleurs, des jeunes et des populations dans leurs unités de production et dans leurs quartiers et villages peut lutter quotidiennement contre l’arbitraire, le pillage et le bradage des ressources nationales. Ces tâches, restées inachevées en 1989-90, nous ont suivis et nous interpellent aujourd’hui, tenaces, têtues. C’est à défaut de les réaliser que YAYI Boni se permet de commettre tous les forfaits ; et sans leur résolution, les travailleurs, les jeunes et le peuple seront toujours laissés pour compte et impuissants face aux pilleurs et aux apatrides.
Les tâches de l’heure sont donc claires. Il s’agit de se lever, aujourd’hui et maintenant pour chasser, dans un soulèvement populaire comme en 1989, Boni YAYI du pouvoir avant les élections. Il faut appeler, préparer, organiser sans tarder le soulèvement populaire pour ne pas nous exposer aux déboires et cauchemars vécus par les peuples voisins et frères sous nos yeux. Il faut ensuite encourager et soutenir les travailleurs et les jeunes dans leurs combats contre les pilleurs, pour leur destitution et leur remplacement. Il faut œuvrer à l’érection et soutenir le pouvoir des travailleurs et des peuples. C’est la voie de l’émancipation afin de rompre avec les 50 ans de stagnation et d’humiliation.
Chaque peuple, pour aller de l’avant doit se donner des repères, des modèles positifs pour la jeunesse et les générations futures. Commémorer la journée du 11 décembre 1989, c’est donner à notre peuple, à la jeunesse surtout, un repère, c’est honorer les acteurs (martyrs ou héros) qui ont pu permettre que cette date mémorable fut pour inspirer les combattants dans leurs actions immédiates : renverser le pouvoir tyrannique de Boni YAYI et ériger le pouvoir des travailleurs et des peuples.
Vive le 11 décembre, jour des libertés !
Vive l’émancipation des travailleurs et des peuples du Bénin.
Cotonou le 11 décembre 2010.
Le Parti Communiste du Bénin
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