Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:
Ruine de l’État de Droit
On a le sentiment que le pays est gouverné par un principe capricieux et passablement autoritaire du bon vouloir. Et que la loi est mise de côté. Déjà, pour l'aspect législatif on voit comment la cour constitutionnelle, cyniquement instrumentalisée, peut s'en donner à cœur joie de neutraliser la majorité politique à l'assemblée ; et de ce fait en arriver à imposer un gouvernement virtuel d'une minorité fondé sur le principe du bon vouloir de quelques-uns érigé en norme éthique, politique et légal. Sur le plan civil, social et juridique on voit avec quel fatalisme pathétique les affaires, les crimes, les délits et forfaitures – que ce soit l'assassinat d'un juge, la disparition mystérieuse d’un cadre, l'assassinat d'une jeune volontaire américaine, la succession de scandales et actes de corruption portant sur des centaines et des centaines de milliards – après avoir fait grand bruit, se tassent, s'enterrent, sont mis sous le boisseau, s'oublient comme si nous étions une société animale, sans annales ni mémoire ni volonté ; et que la loi fût directement l'expression du bon vouloir de quelques-uns et que nous n'y affirmions notre attachement simiesque et carnavalesque que du bout des lèvres, pour nous donner une apparence d'humanité aux yeux des autres, nous faire bonne conscience avant d’être repris par notre seconde nature animale.
Structurellement liées au sous-développement, ces tendances ne sont pas nouvelles. Mais un sous-développement qui paraît moins économique que culturel et moral. Elles se sont du reste renforcées avec le climat de délire porté à la fixation du maintien au pouvoir d'un homme qui ne lésine sur rien, y compris les bestialités conservatrices qui, sur fond de personnalisation du pouvoir, consacrent la prééminence du bon vouloir sur la rationalité légale
Éloi Goutchili
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