Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:
L’Honneur de la Démocratie
La question de mettre fin par la force au désordre actuel du gouvernement du Bénin, c’est-à-dire bouter Yayi Boni dehors avant terme, est dans l’air et fait débat. Ce débat agite sourdement l’opinion, les observateurs et même la sphère des penseurs sérieux de la chose politique nationale. Le débat se cristallise autour de deux camps tranchés : les pour et les contre.
Ceux qui sont contre l’usage de la force et la brusquerie des échéances constitutionnelles, c’est-à-dire contre l’idée du coup d’État, en appellent au strict respect de la constitution et disent qu’il faut laisser vierge le tableau de la Démocratie béninoise. Nous traversons certes une zone de turbulence, disent-ils mais la constitution est notre guide et c’est en serrant la ceinture de sécurité autour d’elle que nous pouvons nous sortir de nos difficultés actuelles. Un coup d’Etat n’est qu’un faux exutoire, une illusion de courte durée, qui fera le bonheur d’un ramassis de militaires, qui se proposeront comme sauveurs de la nation, alors qu’en vérité, aventuriers professionnels, il ne veulent que sauver leurs fantasmes de pouvoir et d’enrichissement facile. Les “Contre” ajoutent aussi qu’à quoi bon bouter dehors un homme qui est déjà presqu’à la fin de son mandat ? Enfin, ils préconisent en toute sagesse la patience à tous dans le strict respect des échéances et des règles constitutionnelles, car disent-ils, il y va de la réputation de notre pays, qui quoi qu’ayant été écornée, reste encore valide dans son essence.
Les Pro-coup en revanche ne sont pas du tout sur la même longueur d’onde. Pour eux, il est urgent de bouter dehors Yayi Boni et son cirque de Changement parce que celui-ci a commis et commet chaque jour que Dieu fait des erreurs monstrueuses, des violations inouïes de la constitution. Ils pensent que chaque violation tolérée conduit à une violation plus grave encore et qu’en la matière, le pire est devant. Selon eux, si nous ne faisons rien, nous irons droit dans le mur, et n’aurions après que nos yeux pour pleurer. De l’avis des Pro-coup qui se défendent d’être des prophètes de mauvais augure, dans l’intérêt même de notre démocratie, il faut empêcher Yayi Boni de continuer à défigurer l’héritage précieusement transmis depuis la Conférence Nationale par tous les Présidents du Renouveau Démocratique de 1990 à 2006. La crainte des Pro-coup est que Yayi Boni n’exploite la naïveté collective, le légitimisme des bonnes âmes pour s’imposer par tous les moyens, y compris en mettant le pays à feu et à sang ! Ceux qui préconisent la voix immédiate du coup d’État pensent que pour Yayi Boni la paix ne dépendra que de la sagesse des autres, pas de lui ; ils sont persuadés que bien que minoritaire et désavoué par une écrasante majorité des Béninois qui se rendent compte de sa médiocrité et de sa méchanceté, Yayi Boni, en Président africain ordinaire, c’est-à-dire un pour qui l’opinion et le sentiment du peuple n’ont aucune valeur, tentera à tout prix de les soumettre à sa mesquine volonté. Les Pro-coup pensent que Yayi Boni ne quittera jamais le pouvoir même s’il doit faire basculer le pays dans le gouffre de la violence, de la guerre, et du déchirement national. Dans ces conditions pensent-ils, prendre les devants et chasser le diable vaut mieux que d’attendre qu’il commette l’irréparable.
Voilà en quels termes se pose le débat du coup d’État dont l’idée est inspirée par les excès, erreur et violations en tous genres perpétrés par le régime infâme de Yayi Boni. Dans ce débat les deux camps ont des raisons valables. Pour sortir de ce face à face cornélien une solution est possible : le coup d’état policier policé. C’est celui qui intervient lorsqu’un commissaire, après avoir massé une forte cohorte de policiers autour de l’antre où s’est retranché un malfrat, porte-voix à la bouche, crie à celui-ci : “Yayi Boni, rends-toi, tu es cerné !” Or pour ce faire, il faut que tout le peuple s’unisse ; que tous les partis s’unissent ; et qu’en face de lui le vilain homme n’ait qu’un seul candidat UN-IQUE. C’est ce qu’a bien compris l’Union fait la Nation, et le peuple béninois doit rester UN pour gagner ce coup d’État Policé seul à même de laisser intact l’honneur de notre Démocratie
Éloi Goutchili
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