Le Feu Noir du Sida
Malgré le Mondial, tout ne tourne pas rond en Afrique du Sud. Le pays est sous les feux de la rampe mais un autre feu mine et brûle l’Afrique et dont il est le foyer : c’est le feu noir du Sida. Et ce feu pose des questions auxquelles il convient de répondre :
Pourquoi 75,25% des brûlés se trouvent en Afrique ? Pourquoi 25 % se trouvent en Afrique australe, dans la zone d’influence géographique, culturelle, historique, économique et politique de l’Afrique du Sud ? (Botswana, Lesotho, Mozambique, Namibie,, Swaziland, Zambie, Zimbabwe) Pourquoi l’Afrique australe a-t-elle le taux le plus élevé du Sida au monde ?
Maintenant, d’un point de vue politique et méthodologique, pourquoi en Afrique du Sud, la question de l’étiologie du Sida a-t-elle été évacuée ? Pourquoi un homme Sud-Africain aussi important que Nelson Mandela n’a pas hésité à cautionner cette scotomisation de la question étiologique ? Pourquoi malgré l’intelligence qu’on lui reconnaît Nelson Mandela pense-t-il qu’il ne faut pas poser la question de la cause mais seulement se contenter de soigner un mal dont souffrent prioritairement son pays et l’Afrique, selon une logique d’exclusivité pour le moins troublante ? Le choix prétendument sage de parer aux urgences ne cache-t-il pas des anguilles sous roches ? Des anguilles aussi visqueuses que des crimes contre l’humanité des Noirs qui a du mal à se faire reconnaître comme les autres ! Pourquoi ne saute-t-il pas aux yeux qu’il y a peut-être un lien de cause à effet entre l’Apartheid et le Sida ?
Dans un pays où, au temps fort de l’apartheid, on empoisonnait les bières pour refreiner la fertilité des Noirs, peut-on exclure qu’on ait conçu le sida comme arme biologique, sinon finale, du moins à des fins de réduction et de contrôle de la démographie des Noirs ? Pourquoi Thabo M’Beki, le successeur de Mandela qui posait la question de l’étiologie a-t-il fini par subir un impeachment ? Uniquement en raison de dissensions politiques inter-ANC ou bien l’Occident, dans sa vigilance dénégatrice et son paternalisme machiavélique, comme toujours, l’a un peu poussé vers la porte ?
Sans nier la valeur de modèle de paix et de pondération que représente Nelson Mandela, ne peut-on pas se demander si sa magnification par l’Occident Chrétien n’est pas la preuve des belles concessions morales et politiques qu’il a dû leur faire pour les aider à dénier les crimes contre l’humanité des Noirs et ce sur le dos de la conscience historique de l’Afrique ?
S’il s’avérait que les questions posées ici, loin de relever du délire associatif à l’état pur, ne manquaient pas de sens ; et que, comme cela a été le cas pour l’esclavage des Noirs par l’Occident chrétien, les Blancs voulussent laisser s’écouler 400 ans avant d’avouer que le sida en Afrique et plus particulièrement en Afrique du Sud est la conséquence d’un empoisonnement raciste, combien de génocides les millions de morts passés, présents et à venir représenteraient-ils sur l’échelle des génocides de l’histoire de l’humanité ?
Binason Avèkes
Copyright, Blaise APLOGAN, 2010,© Bienvenu sur Babilown
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