Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:
Coupable ubiquité !
L’assiduité douteuse de Monsieur Bio Tchané à son poste de Président de la BOAD à Lomé, le peu de temps qu’il y reste physiquement ces derniers temps, la manière dont il use de son pouvoir de Directeur à cet effet, et le détournement d’activité auquel donne lieu ses nombreuses absences du siège de la banque qu’il dirige, bref son agitation extra-bancaire et péri-BOAD est l’exemple même de la manière dont l’Afrique consume à perte ses énergies. Elle n’est pas sans rappeler tous ces cadres, fonctionnaires et travailleurs qui au lieu de rester à leur lieu de travail et de justifier leur salaire, vaquent à leurs propres occupations et s’en vont courir de maîtresse en maitresse en toute liberté.
Voilà un type qui s’est arrangé pour se propulser à la tête d’une banque ouest-africaine, – la BOAD – et au lieu de se concentrer sur ses occupations financières et bancaires – fort de l’idée qu’une telle position est favorable dans l’esprit des pauvres Béninois au fantasme présidentiel – il va par monts et par vaux. Et le citoyen moyen des pays de la BOAD est censé croire que ces courses permanentes au Bénin ressortissent de la part d’activité de VRP inhérente au métier de Directeur de banque. Surtout lorsqu’il passe le plus clair de son temps à y inaugurer les chrysanthèmes. Et au fur et à mesure que se profilent les échéances de 2011, Bio Tchané s’en donne à cœur joie d’illustrer son don d’ubiquité sociale entre Lomé et Cotonou. Il faut croire que c’est avec la bénédiction de ceux qui l’ont placé à ce poste, et que cette illustration qui s’administre sans retenue ni pudeur fait partie de son cahier de charge. En France, on n’imagine pas un Dominique Strauss-Khan passant son temps en balades sans fin à Paris au lieu d’être à son poste à Washington, sans avoir pris au préalable ses responsabilités ! Ce genre de relâchement des mœurs du travail, irresponsabilité de ceux qui trahissent le peu de souci qu’ils ont de leur présence effective à leur poste de travail pour lequel ils sont pourtant grassement payés, cette façon cavalière de se déprendre des exigences d’assiduité à son poste et d’en détourner les possibilités de mobilité à des fins d’évasion personnelle sont au cœur des travers et des vices qui, cinquante ans après leur indépendance arrièrent les Etats d’Afrique et hypothèquent leur développement. Ce travers qui semble aller de soi n’est possible qu’en Afrique. Il n’a pas droit de cité en Europe, et n’est même pas pensable en Asie, pays auxquels nous nous comparons naïvement…
Et dire qu’en dépit d’un tel manquement à l’éthique, on n’hésite pas à se rêver Président de la République !
Éloi Goutchili
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