Pendant que les Bandits Agissent, la Police s’Agite
Il est tout à fait normal que la police organise des patrouilles de nuit pour assurer l'ordre public, dissuader et arrêter les malfrats qui s'y dissimulent pour sévir mais de là à embarquer automatiquement toute personne ayant le malheur de circuler la nuit, de l'enfermer toute la nuit et de lui exiger 10.000 FCFA de frais de carburant contre sa libération le lendemain, il y a abus de pouvoir !
En octobre dernier, au niveau du bar face à l'hôtel de l'étoile, une patrouille a voulu arrêter une serveuse du bar qui se trouvait dehors devant la maison qu'elle habitait. Elle s'y était refugiée mais le policier n'a pas hésité à la pourchasser dans la maison et jusque dans sa chambre et ceci vers 3h du matin ! Il y a dérive !
Y a-t-il un couvre feu en vigueur dans notre pays ? Si oui, que les autorités en charge de l'ordre public montent au créneau pour en informer les populations ! Qu'on nous dise à partir de quelle heure nous ne devons pas être dehors ! Qu'on nous informe que nous devions toujours avoir notre carte d'identité sur nous. Encore faudrait-il compter avec ces millions de béninois sans papiers dans leur propre pays.
Nos hommes en uniforme et surtout nos policiers sont connus non pas pour leur efficacité à assurer notre sécurité, à venir à bout des braqueurs mais plutôt pour leur excès de zèle, les abus de pouvoir, les brimades, les actes de rackets permanents qu'ils infligent aux populations. Faudra-t-il leur rappeler qu'ils sont plutôt au service des contribuables et non contre eux. Ils aiment paraître à la télévision. Dès qu'ils arrivent à mettre la main sur un délinquant, même présumé, ils sont tout heureux de le dénuder et de l'exhiber devant les caméras de télévisions. Que fait-on du droit à l'image ? Demande-t-on à ces infortunés s'ils veulent que leurs visages quelquefois tuméfiés par les coups à eux infligés, s'affichent sur les écrans des télévisions ?
Ces rafles de police doivent s'opérer avec discernement, professionnalisme et responsabilité, dans le respect de la dignité humaine et ceci afin d'éviter de nuire aux populations que la police est censée protéger. Ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui.
Par ailleurs, pour le 4ème pouvoir que sont les médias, il est opportun de leur rappeler que les violations, les privations de droits humains, si on n'en parle pas, ça n'existe pas !
Paula AGBEMAVO
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