Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:
Equations impertinentes
Toute personne qui a fait un peu de physique connaît la notion de quantité de mouvement : c’est le produit de la masse par la vitesse d’un système. Sa conservation joue un rôle décisif dans la dynamique des interactions entre éléments du système. Cette conservation se traduit par l’équation k = MV
La même loi peu s’appliquer en politique sous Yayi Boni. Il semble en effet que l’état des interactions entre la justice et la politique sous Yayi obéisse à une loi de conservation. A tout instant t le nombre d’incarcérations politiques de Yayi est égal à 1. De Amègnissè à Adovèlandé en passant par le Maire de Dangbo, Gnonlonfoun. Soi dit en passant avez-vous remarqué que tous ces incarcérés sont originaires du sud ? La version yayique de la loi de conservation carcérale y ajoute sans doute un facteur régionaliste. Mais cela n’est pas physiquement agréable, passons.
La constance carcérale de Yayi étant égal à 1, avons-nous politiquement intérêt à faire pression pour faire libérer un détenu politique ? Si la réponse est moralement claire, politiquement elle l’est moins et reste sujette à caution. En effet, si n détenus sur une durée moyenne de temps t doivent valoir 1 détenu politique, il s’ensuit que le temps de détention de celui-ci est n.t Car on peut poser : n x t = 1 x (n.t)
En clair, 10 prisonniers politiques pour une durée carcérale moyenne de 6 mois seraient-ils politiquement préférables pour l’opposition (sinon pour le Bénin) à un prisonnier politique sur toute la calamiteuse législature Yayi ? En prenant l’exemple de Mandela, la réponse coule de source. Mandela a dû une grande partie de sa notoriété à la longue durée de sa détention dans les geôles de Robben-Island. Dès lors l’Opposition ferait mieux d'y réfléchir par deux fois avant d’exiger à chaque fois la libération d’un prisonnier politique de Yayi. Ne serait-il pas préférable pour elle de garder un beau bouc émissaire sur la durée ? Comme le sage flétounto garde un fer au feu... Les prisonniers politiques deviennent sexy avec le temps. D’ailleurs Yayi Boni le sait bien ; c’est toute la justification de sa constance dans la quantité de mouvement carcéral fixée à 1. Et la libération dare-dare du Maire de Dangbo !
10 prisonniers pour une durée carcérale moyenne perlée de 6 mois suffisent au bonheur tyrannique de Monsieur Yayi Boni, mais un seul prisonnier sur 5 ans suffit à faire son malheur !
Eloi Goutchili
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