Banzaï !
Yukio Hatoyama, le leader du DP, principal parti d’opposition et son épouse Miyuki.Photo: REUTERS
Les Japonais se préparent au grand saut dans le Changement. Jusque-là majoritairement rangés derrière le seul Parti Libéral au pouvoir pratiquement depuis près de 60 ans, ils n’entendent plus rester inertes dans un monde qui bouge. Face aux risques de décrépitude qui guettent leur société, ils ne veulent pas rester insensibles à l’impératif de changement. Peuple qui a conçu de l’imitation et du conformisme une éthique et une philosophie politique dynamiques, depuis la seconde guerre mondiale, ils ont fait de leur vainqueur, les États-unis, à la fois un allié, un concurrent et un modèle dans le sillage ombrageux duquel, ils se sont volontairement calés. Synthèse originale et inégalée, entre copie plus que conforme et référence aux valeurs originelles, authenticité ingénieuse et aliénation librement consentie.
Mais cette philosophie, après avoir fait du Japon la seconde puissance et l’animal économiques que tout le monde connaît a atteint ses limites. Sur tous les plans : éthique, politique, économique, social et sociologique. La conscience de la nécessité de changement était dans l’air depuis plus d’une décennie. Avec l'épisode de l’ère romantique et populiste de Koizumi, elle s’est offert comme un répit onirique avant le grand saut dans l’inconnu. Puis, passés les derniers intermèdes de grincement de peur et d’hésitation, le signal du changement est arrivé, comme il fallait s’y attendre, du grand modèle américain, avec l’élection de Barack Obama, le premier président Noir des États-unis ! Quel Changement ! Si l’Amérique peut élire un Président Noir – et ne pas s’en porter plus mal – le Japon peut enfin connaître sa vraie première alternance depuis 60 ans ! Il était temps… Le pays sera dans l’air du temps… La boucle de l’imitation perpétuelle sera bouclée, en l’occurrence pour le meilleur ! Banzaï !
Copyright, Blaise APLOGAN, 2008,© Bienvenu sur Babilown
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