Mon Idéo, va Court, Vole, et Tombe sur...
Péril en la Demeure
Le plus gros handicap de nos institutions et de la Société civile ce n’est pas tant de s’être laissés instrumentaliser par le pouvoir, avec les conséquences désastreuses sur la bonne gouvernance auxquelles nous assistons impuissants aujourd’hui, et qui pourront s’aggraver d’ici 2011. Le plus gros handicap de la Société civile, celle qui doit porter la voix de l’équité, de l’équilibre et de la mesure, est de manquer elle-même d’équité, d’équilibre, de mesure et surtout de discernement ; de s’être immolée à un positionnement idéologique primaire pro ou antigouvernemental, de telle sorte que ses avis, ses actions ou ses réactions, colorés d’avance, sont soit dithyrambiques soit aveuglément critiques, agressifs, sans nuance, et dès lors prévisibles. Si bien qu’au Bénin aujourd’hui, il y aurait une société civile d’État, et une société civile privée des moyens d’État. L’une soutenant passionnément le gouvernement et donnant sa caution souvent si vile à ses actions, et l’autre critiquant celles-ci et celui-là sans ménagement, et à tout propos. Une société civile de gauche et une société civile de droite, une société civile au pouvoir et une société civile contre le pouvoir.
Le manque de discernement de la société civile nuit à la lisibilité de son image et à l’efficacité de sa fonction. Cette posture stérile dans laquelle la société civile se fige est le résultat de l’instrumentalisation des institutions de la République par le régime dans une optique totalitaire d’accaparement de tous les pouvoirs. Une optique qui prépositionne nos institutions et la société civile comme caution morale ou constitutionnelle aux visées tyranniques du pouvoir. Cette manière de tresser au quotidien la corde du soutien au gouvernement ne vise qu’à utiliser celle-ci pour ficeler les fraudes et la volonté de passage en force de Yayi Boni lors des élections de 2011. Présage de sombres nuages dans le ciel de la Nation.
Il y a donc péril en la demeure si la Société civile demeure en l’état sans discernement.
Éloi Goutchili
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