Mon Idéo, Va, Court, Vole et Tombe sur...
Va Pour le Noir !
Au Bénin, quand on se lève le matin, la première chose qu’il faut faire avant de parler à un autre c’est de se débarbouiller. En fon on dit « foun nounkounmè » ; ce qui veut dire purifier le visage ; le purifier de toutes les impuretés de la nuit : (bave, sueur, morve, crachat, crotte, etc.) En essayant pour la première fois de son histoire de lancer un Noir comme candidat éligible d’un grand parti ; et en lui donnant sans hypocrisie tous les moyens – Barack Obama a collecté plus de fonds qu’aucun autre candidat ! – l’Amérique veut sortir purifiée de sa longue nuit barbare, tout au moins celle des huit dernières années. Elle veut se débarbouiller de la mauvaise image que lui a revêtue George Bush à travers une Présidence catastrophique, aventurière et barbare. En général, en Occident, l’image du Noir sert à purifier les crimes du Blanc. Le jazz et, d’une manière plus générale, les musiques noires d’Amérique ont expressément une fonction de dénégation/sublimation de la violence infligée au Noir. In fine, ils disent tous en chœur : « Ne regardez ni les viols, ni la sueur, ni le sang, ni les chaînes des esclaves, ne faites aucun cas des 400 années de traitement animal du Noir par le Blanc, enivrez-vous du Jazz... et oubliez tout le reste». De même, après avoir commis des crimes monstrueux de par le monde sous de faux prétextes, après avoir mis le monde à feu et à sang, après avoir sali l’image de son pays dans la nuit barbare de ses délires de fausse grandeur, George Bush doit laisser place à un matin frais de purification du visage de l’Amérique. Qui peut le mieux servir à donner crédit à une telle purification ? Des opprimés historiques ou naturels bien sûr ! Un Noir et une femme se sont portés à la rescousse. Mais le Noir est jugé plus crédible : car une femme peut donner naissance à un homme mais un Noir ne donne pas naissance à un Blanc. Et le fait qu’une femme préside aux destinées d’un grand pays n’a rien d’inédit... Alors va pour le Noir, l’éternel purificateur des crimes du Blanc !
Eloi Goutchili
Copyright, Blaise APLOGAN, 2007, © Bienvenu sur Babilown
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