20 juin 2008
Africa
Mon amour
Ma blessure et ma désespérance.
Tu es ma vie qui s’écoule
Entre les stèles de ces tombes,
Où reposent nos morts.
Dessous la racine et la mousse,
Et la nuit qui ronge ma peau …
Africa Africa
Ciel de mon pays,
Inviolé, immense de puissance,
Infini de détresse.
Terre de mon pays,
Rougie du sang de tant de guerres,
Ainsi qu’un corps de femme.
Africa Africa
Arbre dénudé,
Dont les feuilles mourantes
S’envolent dans le vent.
Là où se noie ton regard,
La mer prend ses appuis
Et te ferme les yeux.
Africa
Mon amour.
Lorsqu’il regardait la carte d’Afrique, il évoquait les esprits qui transformaient le souffle du pays qu’il aimait, les voix du passé entraient en lui, comme un cri, lui contaient le souvenir de son autre vie et de l’histoire qu’ils avaient en commun, l’imprégnaient de leurs senteurs sourdes. Il lui semblait qu’elles lui dévoilaient leur splendeur infinie, créant pour lui un langage unique, mélodiant l’ombre et la lumière, l’agonie des étoiles et le chant du matin, l’horizon qui ruisselle au sortir du silence, les cendres bleuissantes des ultimes ténèbres. Africa Africa mon amour.
Amba TILL, Sur le Chemin d'Agoué
Copyright, Blaise APLOGAN, 2008, © Bienvenu sur Babilown
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