Pourquoi le Docteur Basile Adjou Moumouni, bien que sorti vainqueur des élections du 5 Mai 1968, ne fut jamais proclamé Président ?
AZANƉÉGBÉHO...(ou L'histoire d'un Jour) DU : 05 MAI |
05/05/1968 |
Élection Présidentielle du 5 Mai 1968 Après que les jeunes Cadres de l' Armée, dirigés par le Commandant Alphonse Alley eurent pris le pouvoir au Général Soglo le 17/12/1967, le Comité de Rénovation créé par celui-ci, et dirigé par le Capitaine Mathieu Kérékou fut chargé de l'organisation des élections présidentielles. L'élection eut lieu le 05/05/1968. Le Docteur Basile Adjou Moumouni en sort vainqueur mais ne fut jamais proclamé... |
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1. Les jeunes cadres au pouvoir
Face à la dégradation de l'autorité de l'Etat et à la grogne généralisée des syndicats, les jeunes cadres des Forces armées ont pris leurs responsabilités le 17 décembre 1967. L'Armée reprend le pouvoir au général Soglo et se fixe pour objectifs la saine gestion de la chose publique et l'organisation des élections générales dans un délai de six (6) mois au plus. La déclaration des jeunes cadres a été lue par le Capitaine Maurice Kouandété. Le problème fondamental pour les jeunes cadres restait de trouver en leur sein un chef de Gouvernement. Mais très tôt, l'ingérence étrangère devait modifier le cours normal des choses. En effet, Guy Georgy, ambassadeur de France près notre pays s'était rapproché des nouveaux maîtres de la situation pour leur notifier la position du Gouvernement français face à la situation. Après avoir rappelé les nombreux accords conclus entre les deux parties lors de la visite du Président Soglo en France, le diplomate français devait indiquer que pour la mise en application desdits accords, la France souhaitait que le Commandant Alphonse Alley soit placé à la tête de l'Etat. L'acceptation de cette proposition par les autorités dahoméennes allait entraîner le déblocage immédiat de cinq cent millions de francs (500 000 000 frcs) pour le paiement des salaires des fonctionnaires. La direction de coordination n’avait d’autre choix que de cde rua chantage. Ainsi au terme de la proclamation du 17 décembre, un gouvernement provisoire avait été constitué.
2. Organisation des élections du 5 Mai 1968
Rappelons que suite aux événements du 22 décembre 1965, le Général Christophe Soglo avait crée un Comité de Rénovation Nationale, dans le but d’écarter l’arbitraire, et le pouvoir personnel, et d’associer les forces libres de la nation à la gestion des affaires du pays. (Soit dit en passant, la gouvernance concertée dont on parle aujourd’hui n’est pas une originalité).
Cette structure fut présidée par le Commandant Hachémé, bientôt remplacé à cause de ses fréquentations douteuses auprès de l’ambassadeur de France. Le capitaine Mathieu Kérékou lui succéda à la tête du CRN. Entre autres occupation, le Comité de Rénovation devait assurer la bonne organisation des élections présidentielles.
Pour ce faire, « une Commission avait été également mise sur pied par le CRN et chargée de préparer des élections libres et démocratiques dans les délais fixés, conformément aux termes de la proclamation du 17 décembre 1967. En raison de leur esprit revanchard et de leur incapacité à transcender leur querelle de personne pour diriger le pays, les trois leaders politiques Apithy, Maga et Ahomadégbé avaient été alors écartés de la course présidentielle. De nouvelles figures avaient ainsi émergé: Paul Hazoumé, Basile Adjou Moumouni, Urbain Karim da Silva, Ganmandoualo Viérin, Eustache Prudencio. L'élection présidentielle avait eu lieu le 5 mai 1968. Le Docteur Basile Adjou Moumouni en sort vainqueur mais ne fut jamais proclamé élu sous prétexte que le taux de participation à cette élection était trop faible (pour 1.138.388 inscrits et 295.665 votants). L'une des causes qui avaient justifié le refus de la proclamation du vainqueur avait été le soutien actif des partisans d'Ahomadégbé à ce dernier lors de la campagne électorale. Mais en vérité, le Docteur Basile Adjou Moumouni était en Poste à Brazzaville au Bureau Régional de l'OMS. »
Source : Rôle et implication des Forces Armées Béninoise dans la vie politique nationale ; Lt-colonel Philippe Akpo ; Editions du Flamboyant, 2005.
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