| ORGANISATION POUR LA DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLES (ODHP) 2005 / 0061 / DEP - ATL -LITT / SG / SAG – Assoc-JORB N°4 du 15 février 2005 08 BP 1114 Cotonou (Rép. du Bénin) Tél : (229) 21 03 23 98 /97 88 84 18 /97 98 82 18 |
AU PALAIS DES CONGRES LE 22 OCTOBRE 2010
Les interdictions de marches et l’agression, le mardi 12 octobre 2010 ont provoqué la colère de milliers d’hommes et le rassemblement de dizaines d’organisations diverses pour la défense des libertés. Et des gens de se demander si la situation était aussi grave et si certaines choses devaient être décemment dites à ou d’un Chef d’Etat ?
Oui, la situation des libertés et des droits des peuples est suffisamment grave pour que tous ceux qui se sont battus pour les libertés, tous ceux qui ont souffert de l’autocratie, pour que les hommes et surtout les femmes qui ont déjà vu leurs maris ou leurs enfants torturés et/ou tués dans la rue, simplement parce qu’ils manifestaient, se lèvent. L’attaque contre la bourse du travail n’est qu’une des nombreuses atteintes de YAYI aux libertés mais le fait est suffisamment grave pour que les travailleurs et les peuples se lèvent et lui disent la vérité.
Il faut que les travailleurs et les peuples lui disent la vérité :
- Quand de 1975à 1989 les jeunes, les femmes, les travailleurs et les paysans se battaient pour les libertés, on ne l’a vu nulle part ;
- Quand en 1985, KEREKOU faisait tirer sur tout rassemblement de plus de deux (2) étudiants ou d’élèves, on ne l’a vu nulle part ;
- Quand en 1989, KEREKOU faisait mâter une marche pacifique de diplômés chômeurs, on ne l’a vu nulle part ;
- Quand en 1988-1989, de marche en marche, de barricades en barricades à travers tout le Bénin et culminant au 11 décembre 1989, le peuple desserrait l’étau de la dictature, on ne l’a vu nulle part ;
Il était terré sous l’autocratie pour manger. Et ce sont ces combats qui ont défait KEREKOU et le pouvoir tyrannique du PRPB et instauré les libertés et la démocratie. Nous ne laisserons donc aucun aventurier nous les ravir.
- Quand en 2006, les travailleurs et les peuples écrivaient, manifestaient pour empêcher toute révision de la constitution et exiger le départ de KEREKOU, des élections à bonne date, personne, personne n’a vu Boni YAYI ;
- Quand Laurent METONGNON, au nom des travailleurs de l’Administration des Finances osait contredire AZONHIHO, KEREKOU et son gouvernement en affirmant à la face du monde et contre les mensonges que l’argent existait bel et bien pour organiser les élections à bonne date, personne n’a vu l’ombre de Boni YAYI. Il était les fesses collées à son fauteuil de Président de la BOAD, trop apeuré pour affronter KEREKOU, trop lâche pour oser mettre en péril ce fauteuil alors que L. METONGNON lui, a risqué et perdu son poste (professionnel) de Chef Service au Ministère des Finances. Boni YAYI, lui, affirmait piteusement qu’il ne se présenterait aux élections que si KEREKOU n’était pas candidat.
Alors, que les travailleurs et les peuples osent lui dire la vérité, dire à celui qui est venu se repaître du gibier qu’eux ils ont abattu, qu’il n’a pas le droit de cracher dans la bonne soupe après s’en être rassasié. Que les travailleurs et le peuple osent lui dire qu’il doit toute révérence à ce grand Monsieur Laurent METONGNON et un grand respect au peuple, à tous les travailleurs, vendeuses de marchés, artisans des ateliers, paysans des champs qui ont osé risquer le moins que le minimum social dont ils vivaient et qui était toute leur fortune, pour sauvegarder la liberté qui lui a permis de se s’asseoir dans le fauteuil présidentiel. En faisant assiéger et envahir la Bourse du Travail, il paie en monnaie de singe les travailleurs et les peuples et il faut lui en faire passer à jamais l’envie de recommencer.
Que ne ferait Boni YAYI si les peuples se taisaient ?
- Hier, c’était, à plusieurs reprises, le campus universitaire violé et les étudiants violentés chaque fois que le dictateur Boni YAYI en avait envie ; c’était et ce sont encore des loubards armés et instrumentalisés contre les étudiants démocrates ; ce sont des tentatives d’assassinats et des bastonnades et des blessures organisées par les agents de Boni YAYI à l’université parfois sous le regard des policiers et gendarmes ;
Aujourd’hui, c’est la bourse du Travail assiégée et violée avec expulsion de personnel administratif assis à travailler dans leurs bureaux ; ce sont des chars opposés aux responsables syndicaux et de défense des droits de l’homme et leurs militants ; ce sont des loubards qui s’organisent contre les manifestants (Stade de l’Amitié à Cotonou), ou les meetings et réunions privées (Abomey). Demain ce sera ces mêmes loubards, déjà entraînés et armés qui seront déversés dans les rues pour frapper et blesser, voire tuer les manifestants, afin que règne ici la paix des cimetières.
Nous n’avons pas le droit de nous taire. Nous n’avons pas le droit d’accepter ça. Nos martyrs pleureraient dans leurs tombes. Que diraient les autres nations si elles apprenaient que face à de telles dérives, les béninois se sont tus ? Que dirait l’OIT si elle apprenait que face à des chars braqués contre les chefs syndicaux et la violation des sièges des centrales, les responsables se sont tus, les travailleurs se sont tus ? Que penseraient du Bénin toutes les organisations des droits de l’Homme si elles apprenaient que les démocrates du Bénin se sont tus ? C’est pour cela que nous sommes encore là, c’est pour cela que nous sommes ici aujourd’hui, organisations de défenses des droits de l’homme ; organisations syndicales ; société civile et partis politiques, bref, travailleurs et peuples du Bénin, pour exiger que face à cette dérive, Boni YAYI présente aux travailleurs des excuses publiques et s’engage à ne jamais recommencer.
Dans tous les cas, face à une telle attaque contre les acquis démocratiques, contre les travailleurs et les peuples qui ont bravé KEREKOU en 1975, 1985, 1989 et 2006, les travailleurs décideraient de le chasser ici et maintenant qu’il ne le mériterait que trop. La dignité de notre peuple mériterait bien une telle décision.
Pour Le Bureau Exécutif de l’ODHP,
Le Président
Gustave ANATO
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